Le FBI soupçonne Donald Trump d'être un agent russe

Dimanche 13 Janvier 2019

Le « New York Times » a évoqué l'ouverture en 2017 d'une enquête sur le président américain. Ce dernier traite d'ordure l'ancien directeur du FBI James Comey.


Donald Trump  n'a une nouvelle fois pas été tendre dans ses propos. Un « menteur », une « vraie ordure », un « flic véreux » : il s'en est violemment pris  samedi 12 janvier à l'ancien directeur du FBI James Comey après de nouvelles révélations du New York Times sur l'ouverture, en 2017, d'une enquête de la police fédérale pour déterminer s'il travaillait pour le compte de la Russie. « Wow, je viens d'apprendre dans le défaillant New York Times que les anciens dirigeants corrompus du FBI, presque tous limogés ou forcés à quitter l'agence pour de très mauvaises raisons, ont ouvert une enquête sur moi, sans aucune raison ni preuve, quand j'ai viré ce menteur de James Comey, une vraie ordure ! », a tweeté de bon matin le président des États-Unis.
Selon le New York Times, l'enquête de la police fédérale américaine a été rapidement fusionnée avec celle ouverte par le procureur spécial Robert Mueller sur des soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe de campagne du candidat républicain  à l'élection présidentielle de 2016. Le FBI a ouvert son investigation, qui comportait un volet de contre-espionnage et un volet criminel, à la suite du limogeage de son directeur James Comey par Donald Trump en mai 2017, rapporte le quotidien new-yorkais, citant des sources anonymes.

Des soupçons de liens entre Trump et Poutine

Le volet contre-espionnage devait déterminer si le milliardaire avait consciemment ou inconsciemment travaillé pour Moscou, et le volet criminel portait sur le limogeage de James Comey, écrit le journal, selon lequel on ignore si les investigations sur l'aspect contre-espionnage se poursuivent actuellement. Toujours selon le New York Times, le FBI a eu des soupçons sur d'éventuels liens de Donald Trump avec la Russie dès la campagne présidentielle de 2016. Mais il n'a pas ouvert d'enquête jusqu'à ce que le président limoge James Comey, qui avait refusé de lui prêter allégeance et de mettre fin à de premières investigations sur une éventuelle collusion avec la Russie.
Contacté par l'AFP, le FBI n'a pas souhaité faire de commentaire sur le sujet.
« Le FBI était en pleine tourmente (...) en raison de la mauvaise gestion de Comey à sa tête », a commenté samedi Donald Trump sur Twitter. « Mon limogeage de James Comey a été un grand jour pour l'Amérique. C'était un flic véreux », a-t-il ajouté, évoquant dans un autre tweet « les ratés qui ont essayé de (lui) jouer un tour ».

« C'est absurde. James Comey a été limogé parce que c'est un nullard partisan et discrédité », a renchéri la porte-parole de la Maison-Blanche Sarah Sanders. « L'idée contenue dans l'article du New York Times selon laquelle le président Trump était une menace pour la sécurité des États-Unis est ridicule en soi et ne mérite pas de réponse », a déclaré de son côté le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un entretien à la chaîne CBS.

Donald Trump nie toutes les accusations

 
Personnellement visé par le locataire de la Maison-Blanche, l'ex-patron du FBI James Comey a répondu d'un simple tweet reprenant une célèbre citation de l'ancien président Franklin D. Roosevelt : « Je vous demande de me juger par les ennemis que je me suis faits. »

De telles réactions de la part du président « n'infirment en rien l'incroyable gravité de ces allégations », a déclaré le démocrate Jerrold Nadler, président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, dans un communiqué. « Il n'y a aucune raison pour douter du sérieux ou du professionnalisme du FBI. » Cette commission judiciaire « prendra des mesures pour mieux comprendre à la fois les actions du président et la réponse du FBI à ce comportement, et pour s'assurer que ces enquêteurs de carrière soient protégés contre les attaques toujours plus outrancières de la part du président Trump », a-t-il prévenu alors que les démocrates ont décroché la majorité à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat en novembre.

Donald Trump, qui nie catégoriquement toute collusion avec la Russie, critique régulièrement l'enquête de Robert Mueller, un ancien directeur du FBI, qu'il considère comme une « chasse aux sorcières » et une machination visant à délégitimer sa présidence. L'enquête russe  a débouché sur de multiples inculpations et sur des condamnations de proches collaborateurs du président.

Son ancien avocat Michael Cohen a été condamné à trois ans de prison, notamment pour infractions à la législation sur le financement des campagnes électorales. Paul Manafort, qui a été un temps directeur de l'équipe de campagne de Donald Trump, a, lui, été jugé coupable de malversations financières liées à des activités en Ukraine antérieures à la présidentielle de 2016. Et Michael Flynn, ancien conseil à la sécurité nationale du président, a plaidé coupable d'avoir menti aux enquêteurs sur ses liens avec des responsables russes.

Le Washington Post persiste et signe

Le Washington Post rapporte, citant d'anciens et actuels responsables gouvernementaux, qu'il n'existe aucun rapport détaillé des échanges que Donald Trump a eus avec Vladimir Poutine à cinq endroits différents au cours des deux dernières années. À l'issue d'une de ses rencontres avec le président russe, à Hambourg en 2017, le milliardaire républicain aurait même pris possession des notes de son interprète, lui demandant de ne pas partager aux autres membres de son administration la teneur de la conversation, écrit le quotidien.
Le Washington Post, propriété du patron d'Amazon Jeff Bezos, est « principalement un outil de lobbying pour Amazon », a accusé Donald Trump sur Fox. « L'article du Washington Post est si outrageusement inexact qu'il ne mérite même pas de réponse », a commenté de son côté la porte-parole de la Maison-Blanche Sarah Sanders. « Les médias gauchistes ont gâché deux années à essayer de monter de toutes pièces un faux scandale de collusion » entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump à l'élection présidentielle de 2016, a-t-elle ajouté.
Lepoint.fr
 
Actu-Economie


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