Le moins qu’on puisse dire c’est que ça coule à flots, là-bas, au large des côtes, à une centaine de kilomètres du Port de Dakar. Sangomar tient bien le rythme de production d’huile noire à raison de 100 000 barils/j. Une cadence maintenue depuis août 2024, précise El Hadj Moussa Diallo, Ingénieur de projet. Lui et son collègue Amadou Soumaré, Ingénieur-économiste sénior, ont représenté le ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines à la 18èm édition de la Journée de diffusion des comptes extérieurs 2024, organisée par la Direction Nationale de la BCEAO, le vendredi 19 décembre 2025 à Dakar.
Les deux jeunes ingénieurs ont fait forte impression pour camper le thème du jour : « Situation des projets pétroliers et gaziers ».
Faisant le point sur lesdits projets actuellement en cours de mise en œuvre, El Hadj Moussa Diallo, Ingénieur de projet audit ministère, a d’abord rappelé que le champ pétrolier de Sangomar contient également du gaz brut dans une moindre proportion, mais la rente provient de la commercialisation d’huile noire.
Entre le 11 juillet 2024, date de la première production d’or noir de Sangomar et décembre 2025, ce sont quelque 44 millions de barils, soit 53 cargaisons (dont une de 600 000 barils livrés à la SAR) de brut qui ont été produits et commercialisés, apprend-on de l’ingénieur Moussa Diallo. Il n’est pas entré dans le détail des retombées commerciales mais sur la base de ces éléments, il serait intéressant de tenter une estimation des flux commerciaux de ces cargaisons de brut acheminées.
Plus de 2000 milliards de recettes
Pour estimer les recettes issues de la production et de la vente d’huile noire (brut) du champ de Sangomar entre le 11 juillet 2024 et décembre 2025 (44 millions de barils), il faut utiliser une valeur moyenne du baril sur cette période et multiplier par le volume produit.
Bien sûr, les cours fluctuent, mais sur l’année 2024 le baril de Brent a tourné autour de 81 $ en moyenne, malgré une baisse légère par rapport à 2023. En 2025, la tendance était à un prix généralement un peu plus bas que 2024 – autour de 70–75 $ par baril, selon les données du marché courant.
Pour une estimation raisonnable sur la période – en partant du principe que les volumes produits s’échangent à des cours intermédiaires entre 2024 et 2025 – on peut alors retenir une valeur moyenne de 78 $ le baril.
Le calcul des recettes approximatives nous donne alors (Volume total produit et vendu : 44 000 000 barils à un prix moyen estimé de 78 $ / baril) un montant estimé de 3,43 milliards $ soit 2 059 milliards FCFA de recettes en moyenne.
Pour donner une idée de cohérence : en 2024 seulement, la vente de bruts de Sangomar a déjà généré environ 950 millions $ (595 milliards FCFA) pour 13,3 millions de barils vendus. Si la production et les prix restent plus élevés en 2025, un chiffre total autour de 3,4 milliards $ pour 44 millions de barils vendus reste bien plausible.
Ce calcul donne une approximation macroéconomique selon les prix moyens du marché – la réalité peut varier un peu selon le prix spot effectif de chaque cargaison, les coûts logistiques, les contrats de vente, etc., mais l’ordre de grandeur reste cohérent.
La Chine et les autres
On le voit, la production de Sangomar (pétrole) au Sénégal affiche, pour un démarrage de projet, de solides performances en 2025, avec des exportations régulières de barils, renforçant la position du pays comme acteur énergétique, avec des projections de production révisées à la hausse pour Sangomar, marquant une transformation économique significative pour le Sénégal, selon M. Diallo. Celui-ci souligne par ailleurs un autre fait majeur relatif à un pic de production de 3,77 millions de barils sur un mois, « Ce qui est assez exceptionnel », selon M. Diallo, qui justifie-là « une très bonne performance opérationnelle. »
L’autre fait notoire est lié aux nouveaux marchés qui s’ouvrent au Sénégal grâce au pétrole.
La Chine est citée comme le principal acheteur du pétrole sénégalais, avec la majeure partie des cargaisons exportées vers l’Asie. En 2024, la Chine a importé autour de 480 millions USD de pétrole brut (et produits pétroliers) en provenance du Sénégal selon les données douanières internationales. Cela, comme le confirme l’ingénieur projet, en fait le principal marché pour le brut sénégalais, devant plusieurs partenaires européens.
Forte de la demande européenne et asiatique croissante, rien d’étonnant que la production pétrolière représente une contribution significative aux exportations sénégalaises et constitue ainsi un levier structurel de rééquilibrage extérieur.
Deux sources de revenus en une
Quand le pétrole apparaît, le gaz n’est jamais loin. Celui de GTA (Grand Tortue Ahmeyim) que le Sénégal partage avec la Mauritanie parce que situé à la frontière entre les deux pays, a été découvert en 2015.
Il a fallu attendre 2018 pour acter la FID (Décision finale d’investissement) et c’est cinq ans plus tard, en décembre 2024, que l’ouverture des puits a fait suite, deux mois plus tard, en février 2025, que la première goutte de GNL est tombée.
La première cargaison de GNL n’a pris les eaux qu’à partir d’Avril 2025, positionnant le Sénégal comme exportateur. « Pour 2025, nous avions prévu à peu près dix cargaisons de GNL, nous en sommes aujourd’hui à 17 cargaisons sur quatre trimestres de production de gaz sec », souligne M. Diallo.
Sur GTA, la production de GNL est associée à celle de « condensat », un hydrocarbure liquide très léger, associé au gaz naturel. Il est gazeux dans le réservoir, mais se condense en liquide quand la pression et la température baissent lors de la production. Très demandé par les raffineries et la pétrochimie, le « condensat » et le GNL constituent les deux sources de revenus à la frontière offshore sénégalo-mauritanienne.
« Alors que nous tablions sur une production de 600 000 barils/an de condensat au départ, nous en sommes à un million de barils soit 5000 m3/j, ce qui dépasse largement nos attentes », renseigne encore El Hadj Moussa Diallo.
Contrairement au pétrole brut, le GNL trouve acquéreurs surtout en Afrique notamment en Egypte où pendant la deuxième partie de l’année, 7 cargaisons ont été acheminées, mais aussi deux cargaisons en Turquie, deux en Chine et 5 en Europe, pour un volume total de 2,20 millions de m3 de GNL.
Malick NDAW
Les deux jeunes ingénieurs ont fait forte impression pour camper le thème du jour : « Situation des projets pétroliers et gaziers ».
Faisant le point sur lesdits projets actuellement en cours de mise en œuvre, El Hadj Moussa Diallo, Ingénieur de projet audit ministère, a d’abord rappelé que le champ pétrolier de Sangomar contient également du gaz brut dans une moindre proportion, mais la rente provient de la commercialisation d’huile noire.
Entre le 11 juillet 2024, date de la première production d’or noir de Sangomar et décembre 2025, ce sont quelque 44 millions de barils, soit 53 cargaisons (dont une de 600 000 barils livrés à la SAR) de brut qui ont été produits et commercialisés, apprend-on de l’ingénieur Moussa Diallo. Il n’est pas entré dans le détail des retombées commerciales mais sur la base de ces éléments, il serait intéressant de tenter une estimation des flux commerciaux de ces cargaisons de brut acheminées.
Plus de 2000 milliards de recettes
Pour estimer les recettes issues de la production et de la vente d’huile noire (brut) du champ de Sangomar entre le 11 juillet 2024 et décembre 2025 (44 millions de barils), il faut utiliser une valeur moyenne du baril sur cette période et multiplier par le volume produit.
Bien sûr, les cours fluctuent, mais sur l’année 2024 le baril de Brent a tourné autour de 81 $ en moyenne, malgré une baisse légère par rapport à 2023. En 2025, la tendance était à un prix généralement un peu plus bas que 2024 – autour de 70–75 $ par baril, selon les données du marché courant.
Pour une estimation raisonnable sur la période – en partant du principe que les volumes produits s’échangent à des cours intermédiaires entre 2024 et 2025 – on peut alors retenir une valeur moyenne de 78 $ le baril.
Le calcul des recettes approximatives nous donne alors (Volume total produit et vendu : 44 000 000 barils à un prix moyen estimé de 78 $ / baril) un montant estimé de 3,43 milliards $ soit 2 059 milliards FCFA de recettes en moyenne.
Pour donner une idée de cohérence : en 2024 seulement, la vente de bruts de Sangomar a déjà généré environ 950 millions $ (595 milliards FCFA) pour 13,3 millions de barils vendus. Si la production et les prix restent plus élevés en 2025, un chiffre total autour de 3,4 milliards $ pour 44 millions de barils vendus reste bien plausible.
Ce calcul donne une approximation macroéconomique selon les prix moyens du marché – la réalité peut varier un peu selon le prix spot effectif de chaque cargaison, les coûts logistiques, les contrats de vente, etc., mais l’ordre de grandeur reste cohérent.
La Chine et les autres
On le voit, la production de Sangomar (pétrole) au Sénégal affiche, pour un démarrage de projet, de solides performances en 2025, avec des exportations régulières de barils, renforçant la position du pays comme acteur énergétique, avec des projections de production révisées à la hausse pour Sangomar, marquant une transformation économique significative pour le Sénégal, selon M. Diallo. Celui-ci souligne par ailleurs un autre fait majeur relatif à un pic de production de 3,77 millions de barils sur un mois, « Ce qui est assez exceptionnel », selon M. Diallo, qui justifie-là « une très bonne performance opérationnelle. »
L’autre fait notoire est lié aux nouveaux marchés qui s’ouvrent au Sénégal grâce au pétrole.
La Chine est citée comme le principal acheteur du pétrole sénégalais, avec la majeure partie des cargaisons exportées vers l’Asie. En 2024, la Chine a importé autour de 480 millions USD de pétrole brut (et produits pétroliers) en provenance du Sénégal selon les données douanières internationales. Cela, comme le confirme l’ingénieur projet, en fait le principal marché pour le brut sénégalais, devant plusieurs partenaires européens.
Forte de la demande européenne et asiatique croissante, rien d’étonnant que la production pétrolière représente une contribution significative aux exportations sénégalaises et constitue ainsi un levier structurel de rééquilibrage extérieur.
Deux sources de revenus en une
Quand le pétrole apparaît, le gaz n’est jamais loin. Celui de GTA (Grand Tortue Ahmeyim) que le Sénégal partage avec la Mauritanie parce que situé à la frontière entre les deux pays, a été découvert en 2015.
Il a fallu attendre 2018 pour acter la FID (Décision finale d’investissement) et c’est cinq ans plus tard, en décembre 2024, que l’ouverture des puits a fait suite, deux mois plus tard, en février 2025, que la première goutte de GNL est tombée.
La première cargaison de GNL n’a pris les eaux qu’à partir d’Avril 2025, positionnant le Sénégal comme exportateur. « Pour 2025, nous avions prévu à peu près dix cargaisons de GNL, nous en sommes aujourd’hui à 17 cargaisons sur quatre trimestres de production de gaz sec », souligne M. Diallo.
Sur GTA, la production de GNL est associée à celle de « condensat », un hydrocarbure liquide très léger, associé au gaz naturel. Il est gazeux dans le réservoir, mais se condense en liquide quand la pression et la température baissent lors de la production. Très demandé par les raffineries et la pétrochimie, le « condensat » et le GNL constituent les deux sources de revenus à la frontière offshore sénégalo-mauritanienne.
« Alors que nous tablions sur une production de 600 000 barils/an de condensat au départ, nous en sommes à un million de barils soit 5000 m3/j, ce qui dépasse largement nos attentes », renseigne encore El Hadj Moussa Diallo.
Contrairement au pétrole brut, le GNL trouve acquéreurs surtout en Afrique notamment en Egypte où pendant la deuxième partie de l’année, 7 cargaisons ont été acheminées, mais aussi deux cargaisons en Turquie, deux en Chine et 5 en Europe, pour un volume total de 2,20 millions de m3 de GNL.
Malick NDAW


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