Pour relancer son économie, Pékin creuse un peu plus son déficit

Samedi 7 Mars 2015

Au lendemain de la publication de chiffres moroses de croissance, la Chine annonce que son déficit budgétaire atteindra finalement 2,7% de son PIB.


Pour relancer son économie, Pékin creuse un peu plus son déficit
Pour relancer sa croissance Pékin a choisi de s'endetter un peu plus. Le ministre chinois des Finances Lou Jiwei a annoncé ce vendredi que la Chine allait creuser davantage son déficit budgétaire en 2015, plus encore que ce qu'avait annoncé la veille le Premier ministre Li Keqiang. L'objectif étant de soutenir l'activité économique  dans le pays.
Devant l'Assemblée nationale populaire (ANP), le Parlement chinois, Li Keqiang avait fait état jeudi d'un déficit public en 2015 équivalant à 2,3% du PIB, contre 2,1% l'an dernier. Soit une augmentation de 270 milliards de yuans (39,6 milliards d'euros). Mais Lou Jiwei, a expliqué ce vendredi que 200 milliards de yuans de dépenses publiques supplémentaires déjà programmées n'avaient pas été pris en compte dans ce calcul initial "pour des raisons techniques".
 

Déficit le plus large depuis 6 ans

Au final, en les incluant dans l'équation, le budget de la deuxième économie mondiale devrait accuser cette année un déficit de 1.640 milliards de yuans (240,8 milliards d'euros), soit environ 2,7% du PIB, a-t-il souligné lors d'une conférence. Par comparaison, un déficit de 2,6% est attendu aux Etats-Unis en 2015, la France tablant elle sur 4,1%.
Il s'agirait du plus large déficit enregistré par la Chine depuis 2009 (-2,8%). Une année restée dans les mémoires comme l'une des pires années de récession dans les pays développés, un an après la chute de la banque américaine Lehman Brothers. Cette année-là, Pékin avait d'ailleurs débloqué un plan de relance massif de 4.000 milliards de yuans pour atténuer - avec un certain succès - les effets de la crise financière mondiale.
Or, l'économie chinoise  ralentit à nouveau fortement. Elle a enregistré en 2014 une croissance de 7,4%, sa plus faible depuis presque un quart de siècle, sur fond de consommation morose, de reflux des exportations, de refroidissement de l'immobilier et de contraction de l'industrie manufacturière. Le gouvernement n'a d'ailleurs pas annoncé mieux pour l'année 2015. La croissance attendue est "d'environ" 7% selon le premier ministre Li Keqiang. "Nous devons adopter une politique budgétaire à caractère expansionniste afin de modérer les effets des pressions négatives", a déclaré le ministre des finances devant le Parlement.

Logements sociaux, aide à l'exportation et infrastructures

Outre des dépenses accrues pour la construction de logements sociaux et d'aides aux firmes exportatrices, quelque 800 milliards de yuans (116 milliards d'euros) seront consacrés aux chemins de fer, et autant à des projets hydrauliques, a annoncé Li Keqiang jeudi.
Par ailleurs, les gouvernements locaux lourdement endettés seront autorisés à émettre au total 600 milliards de yuans d'obligations pour se financer cette année. Jusqu'à récemment, les ventes de terrains immobiliers et le recours à la "finance de l'ombre" - des mécanismes de crédit non régulés hors des banques - constituaient leurs principaux modes de financement, ayant alimenté ces dernières années une folle envolée des dettes publiques.
Jusqu'à susciter les inquiétudes de Pékin. La Chine a resserré drastiquement ses contrôles depuis. Selon plusieurs médias locaux, la Chine interdira aux gouvernements locaux à partir de l'an prochain de lever des fonds autrement que par des émissions obligataires.
"Les risques associés aux dettes des gouvernements locaux sont généralement sous contrôle. Nous allons prêter une attention renforcée aux régions où les ratios d'endettement sont particulièrement élevés", a averti M. Lou.
Latribune.fr
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