Mme Aboui Antoni Marie Jubilaire, Présidente du Conseil d’Administration de la CICA-RE : “La CICA-RE jouit jusqu'à présent d'une bonne solidité financière. ”

Lundi 2 Juin 2025

La 157ème session du Conseil d’administration, consacrée à l’arrêté des comptes de l’exercice 2024 de la Compagnie Commune de Réassurances des Etas membres de la CIMA (CICA-RE) a vécue. Mme Aboui Antoni Marie Jubilaire, présidente du Conseil d’Administration en a tiré un bilan positif. Elle n’a pas manqué de relever les défis qui interpellent le secteur avant de décliner les grandes orientations pour permettre à la réassurance de mieux jouer son rôle dans le développement économique de la zone CIMA.


  • La CICA-RE a présenté un chiffre d’affaires en hausse de 16%. Au vue de ces résultats positifs, comment se porte globalement le secteur ?
 
Nos travaux de cette session ont porté sur l'arrêté des comptes et, à l'issue de l'examen du rapport d'activité de la direction générale, celui du commissaire aux comptes et ceux des différents comités spécialisés, les résultats attestent une augmentation de 16 % du chiffre d'affaires de la compagnie
 
Il est passé de 117 milliards lors de l’exercice précédent à 136 milliards de F Cfa en 2024.De même, les résultats positifs passent de 10 milliards à 11 milliards 200 millions de F Cfa.
Ainsi, tous ces résultats-là seront soumis à l'appréciation de l'Assemblée générale ordinaire en vue de la fixation du montant des dividendes à partager aux différents actionnaires.
 
C’est vous dire que le secteur de la réassurance, se porte bien. La CICA-RE aussi se porte bien, elle honore ses engagements, et paye ses sinistres. La preuve, les résultats dont je viens de parler, montrent à juste titre que la CICA-RE bénéficie jusqu'à présent d'une bonne solidité financière.
 
  • Qu'est-ce qui est à l’origine de ces facteurs de performance ?
 
C'est la résultante d’une convergence d’un ensemble d'éléments. D’abord, le facteur humain. Les hommes et les femmes qui travaillent au quotidien au niveau de la direction générale, mais aussi les orientations avisées du Conseil d'administration que la direction générale met en œuvre sous la supervision du Conseil.
 
De plus on a aujourd’hui la branche incendie, qui présente énormément de potentiel. C’est ainsi que pour redorer l'image du secteur, la compagnie se penche beaucoup plus sur les actions traditionnelles, c'est-à-dire, une approche de proximité à travers des formations. Nous en aurons bientôt avant l'Assemblée générale ordinaire.
 
La compagnie, au-delà de ces formations-là, fait le tour des différents marchés de la zone et même au-delà de la zone pour vendre l'image de la CICA-RE, ses différents produits, pour aussi montrer ses résultats, et également sensibiliser les différents acteurs sur les différentes réglementations, les conduites à suivre, pour pouvoir être indemnisé à temps et dans les délais.
 
  • Quelles sont les difficultés auxquelles le secteur de la réassurance a été confrontée au niveau de la zone CIMA?
 
Aujourd'hui, la zone CIMA, se porte bien, mais il y a effectivement des difficultés. Toutefois il faut relever que notre métier c’est d’assurer les assureurs aussi bien dans la zone CIMA qu’en dehors, même si 50 % de nos chiffres d'affaires, se font en zone CIMA.  
 
Lors de notre session, les résultats globaux présentés, c’est-à-dire l'ensemble des résultats agrégés font 11,2 milliards, de F Cfa comme évoqué tantôt. Ce chiffre d'affaires est fantastique, c’est fabuleux, parce que tous les marchés à l'intérieur de la zone CIMA, comme en dehors, sont impliqués. On le doit bien entendu aux conseils avisés du CA, mais aussi à la qualité du personnel, car n’oublions pas que la CICA- RE est communautaire.  
 
Malgré les problèmes liés à notre métier « d’assureur des assureurs », nous avons au regard des résultats, une bonne partie à distribuer aux actionnaires. Nous finançons aussi l'économie nationale. En effet, pour aider les États, on souscrit aux emprunts obligataires, aux Fonds communs de placement. Bref, tout ce qui est véhicule de financement, c'est l'affaire de la CICA-RE.
 
Les demandes sont beaucoup accrues aujourd’hui avec les besoins de financements que les Etats, ont des difficultés à satisfaire. Ainsi, les questions de levier et les structures des institutions à activer se posent. La CICA-RE fait partie de ces institutions , qui aujourd’hui , ont toujours des véhicules pour aider les États à financer leurs besoins.  C'est pourquoi, nous nous sommes préparés en conséquence et avons pu décrocher la notation ABS. Nous avons la note, la plus grande ( B+), qui nous permet aujourd'hui d'être crédibles lorsque nous allons pour les souscriptions.
   

Les grandes institutions internationales comme la BAD, la CMPS et la BOAD, qui font partie de l’actionnariat de CICA-RE , ainsi que notre expérience et notre vécu , font que pouvons apporter du financement à nos Etas  membres.
 
 
Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de réassureurs dans le marché. Au Sénégal, par exemple, nous avons une compagnie de réassurance nationale. Imaginez-vous que chaque pays faisait pareil. Il y aurait certainement des problèmes dus à l’émiettement. Dans le passé, il y avait une communauté qui était la CICA-RE.
 
En dehors de cela, évidemment, il y a beaucoup d'internationaux qui commencent à venir dans notre zone. Donc la compétition devient de plus en plus rude.
Propos recueillis par Boubacar Gassama
 
 
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