KARIM DIARASSOUBA, DIRECTEUR GENERAL DE LA CICA-RE : « Dans 5 ans, nous voulons revendiquer la place de leader dans la zone la CIMA »

Mardi 10 Juin 2025

Forte de ses performances et sa position consolidée dans la zone CIMA, la Compagnie Commune de Réassurance des États Membres de la Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurances (CICA-RE) nourrit de réaliser un chiffre d’affaires de 200 milliards de FCFA dans cinq ans et un résultat de 17 milliards voire plus. Dans cette interview, son directeur général lève un voile sur la stratégie et évoque les défis de la compagnie.


KARIM DIARASSOUBA, DIRECTEUR GENERAL DE LA CICA-RE
KARIM DIARASSOUBA, DIRECTEUR GENERAL DE LA CICA-RE
 
  • Comment se porte le secteur de la réassurance en Afrique ?
 La CICA-RE se porte bien. Les compagnies d'assurance et de réassurance sont nombreuses mais chacune tire son épingle du jeu.
La CICA-RE est une structure internationale communautaire avec un capital de 60 milliards de FCFA. Elle a été créée par douze (12) Etats de l'Afrique centrale et de l'Afrique de l'Ouest qui ont en commun le franc CFA. 51 % du capital est détenu par les Etats et 49 % par d’autres institutions et les compagnies d'assurance.  
 
  • Quels sont les chiffres clés de l'exercice 2024 ?
 
En 2024, nous avons un chiffre d'affaires de 136 milliards contre 117 milliards de FCFA en 2023.  Pour les résultats, nous étions l'année passée à 10 milliards et cette année, nous sommes à 11 milliards 200, soit un plus d'un milliard 200 millions. C'est fabuleux. C’est un résultat important surtout dans notre zone. De manière générale, les compagnies sont à 2 % ou 3 %, mais nous sommes à 16 % en termes de croissance en ce qui concerne les résultats.

-Quels sont les facteurs qui expliquent ces résultats ?

Les facteurs sont nombreux. Nous avons la chance d'être dans une zone que nous maîtrisons, la zone CIMA où nous réalisons 50 % de notre chiffre d'affaires ; les autres 50 % sont réalisés hors CIMA, c’est-à-dire en Afrique à peu près 14 à 15 % (en Afrique du Nord et en l'Afrique de l'Est) et près de 37 % en Inde et au Moyen-Orient. Nous bénéficions également d'une session légale qui a été mise sur pied par les États. Et nous avons su la mettre en œuvre. Nous avons aussi l'avantage de bien connaître les opérateurs, les directeurs et présidents des compagnies d'assurance qui sont nos clients. Cette familiarité fait qu'aujourd'hui, c'est plus facile. De plus, nous faisons tout pour régler les sinistres qui sont assez importants. La CICA-RE honore également ses engagements et cela est important.
  • Malgré les bons résultats, quels sont les défis de votre compagnie ? 

Aujourd'hui, nous sommes à 136 milliards de FCFA en 2024 et nous voulons réaliser à fin 2025, 142 milliards de FCFA. Pour les résultats, nous sommes à 11 milliards en 2024. Nous pensons pouvoir atteindre 16 à 17 milliards dans 5 ans et même au-delà. Aujourd'hui, nous voulons consolider notre position en zone CIMA pour y réaliser entre 55 et 60 % de notre chiffre d’affaires, en réduisant nos appétits hors Afrique. L'Afrique est le continent où tout le monde veut être. De plus, nous réalisons de très bons résultats en zone CIMA et en Afrique.  
  • En dehors de votre volonté de se concentrer sur l’Afrique, quels sont les autres grands axes de votre plan stratégique ?  

Quand vous avez une bonne notation, c'est comme si vous avez le bon parfum. Tout le monde cherche à être à côté de vous. Donc, cela nous permet d'avoir beaucoup d'affaires grâce à notre capital qui est celui des compagnies, des institutions comme la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) qui nous aident beaucoup à avoir de très bons chiffres d'affaires.
  • Quel rôle joue votre compagnie dans le financement des économies des Etats membres ?  
Nous distribuions entre 25 et 50 % de nos résultats aux actionnaires. Chaque année, nous avons un budget d'investissement dont une grande partie est réservée au financement de l'économie des Etats membres. Mais je préfère ne pas dire les chiffres. Nous répondons aux emprunts obligatoires et aux autres instruments de financement émis par les Etats.  
  • Vous l'avez un peu brossé, quelles sont les perspectives pour votre compagnie ?
C'est le plan stratégique de développement avec des objectifs dans le court, moyen terme. Nous voulons positionner la CICA-RE comme le réassureur leader dans la zone CIMA et en Afrique. Nous sommes un réassureur international, mais nous ne sommes pas premier. Notre objectif, nous voulons revendiquer, à court terme, c’est-à-dire dans 5 ans, la place de leader dans la zone la CIMA. Et nous sommes aujourd'hui en Guinée, en Tunisie. Nous voulons être un des réassureurs africains leaders en ouvrant des bureaux et des filières dans beaucoup d'endroits.
En 5 ans, nous espérons réaliser un chiffre d’affaires de 200 milliards de FCFA et avoir un résultat de 17 milliards de FCFA voire plus.
Propos recueillis par Abdoulaye Gueye


 
Actu-Economie


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