La rencontre a été marquée par un discours fort du secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Cea), M. Claver Gatete, appelant à une refondation du système économique mondial pour restaurer la justice envers le continent africain. « Comment bâtir une Afrique juste et prospère lorsque les racines de l’injustice historique qui ont freiné notre développement demeurent vivantes ? », a lancé M. Gatete devant un parterre de ministres, diplomates, partenaires au développement et experts venus de tout le continent.
Dans son allocution, le haut responsable onusien a rappelé que le monde traverse une période marquée par de fortes turbulences (économiques, climatiques et géopolitiques) dont l’Afrique subit de plein fouet les conséquences avec une hausse de la dette, des déplacements liés au climat et une persistance des inégalités.
Pour lui, ces défis actuels trouvent leurs racines dans une histoire d’esclavage, de colonisation et de dépossession qui continue de peser sur la structure économique mondiale. « Le même esprit extractif qui a saisi nos terres par le passé se manifeste aujourd’hui dans des systèmes commerciaux et financiers inéquitables », a-t-il affirmé, soulignant que malgré ses richesses naturelles (30 % des réserves mondiales de minerais et 65 % des terres arables non cultivées), l’Afrique ne représente encore qu’environ 2 % de la production manufacturière mondiale.
Pour M. Gatete, la terre n’est pas qu’une ressource économique : elle symbolise la souveraineté, l’identité et la sécurité. Il a salué le travail mené par le Centre africain des politiques foncières (Alpc), fruit d’un partenariat entre la Cea la Banque africaine de développement (Bad) et la Commission de l’Union africaine (Cua), pour promouvoir des politiques inclusives et fondées sur les données.
Il a néanmoins déploré la persistance des inégalités d’accès à la terre et appelé à renforcer la sécurité foncière des femmes, des jeunes et des petits exploitants agricoles, soulignant que « sans droits fonciers sûrs, il ne peut y avoir ni sécurité alimentaire, ni paix durable ».
Cinq priorités pour transformer le continent
Dans un message porteur de solutions, M. Gatete a formulé cinq recommandations majeures. Il s’agit d’abord, de réformer le système financier et commercial mondial, pour corriger les injustices qui privent l’Afrique d’un accès équitable au financement et à la dette à long terme, de renforcer ensuite la gouvernance foncière et la transparence, gages de stabilité sociale et de développement durable.
Il préconise aussi d’exploiter le potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) afin de transformer les ressources naturelles en chaînes de valeur régionales et d’encourager la production « made in Africa ». M. Gatete préconise également de mobiliser la diaspora africaine comme moteur d’innovation, d’investissement et de plaidoyer pour le continent. Il soutient enfin qu’il faut investir dans la technologie, la résilience climatique et la jeunesse, clés de la transition verte et numérique du continent.
Claver Gatete a réaffirmé l’engagement de la Cea, aux côtés de la Bad, de la Cua et de l’Alpc, à accompagner les pays africains dans la mise en œuvre de politiques foncières inclusives et dans la construction d’un cadre continental de justice et de réparations. « Ensemble, nous pouvons non seulement récupérer ce qui a été perdu, mais surtout bâtir ce qui doit durer », a-t-il conclu, invitant les dirigeants africains à renouer avec l’esprit d’unité qui anima les fondateurs de l’Oua.
La Conférence sur la politique foncière en Afrique se poursuivra jusqu’au 13 novembre à Addis-Abeba, avec des panels de haut niveau consacrés à la justice foncière, à la réparation économique et à la transformation structurelle du continent.
Bassirou MBAYE
Dans son allocution, le haut responsable onusien a rappelé que le monde traverse une période marquée par de fortes turbulences (économiques, climatiques et géopolitiques) dont l’Afrique subit de plein fouet les conséquences avec une hausse de la dette, des déplacements liés au climat et une persistance des inégalités.
Pour lui, ces défis actuels trouvent leurs racines dans une histoire d’esclavage, de colonisation et de dépossession qui continue de peser sur la structure économique mondiale. « Le même esprit extractif qui a saisi nos terres par le passé se manifeste aujourd’hui dans des systèmes commerciaux et financiers inéquitables », a-t-il affirmé, soulignant que malgré ses richesses naturelles (30 % des réserves mondiales de minerais et 65 % des terres arables non cultivées), l’Afrique ne représente encore qu’environ 2 % de la production manufacturière mondiale.
Pour M. Gatete, la terre n’est pas qu’une ressource économique : elle symbolise la souveraineté, l’identité et la sécurité. Il a salué le travail mené par le Centre africain des politiques foncières (Alpc), fruit d’un partenariat entre la Cea la Banque africaine de développement (Bad) et la Commission de l’Union africaine (Cua), pour promouvoir des politiques inclusives et fondées sur les données.
Il a néanmoins déploré la persistance des inégalités d’accès à la terre et appelé à renforcer la sécurité foncière des femmes, des jeunes et des petits exploitants agricoles, soulignant que « sans droits fonciers sûrs, il ne peut y avoir ni sécurité alimentaire, ni paix durable ».
Cinq priorités pour transformer le continent
Dans un message porteur de solutions, M. Gatete a formulé cinq recommandations majeures. Il s’agit d’abord, de réformer le système financier et commercial mondial, pour corriger les injustices qui privent l’Afrique d’un accès équitable au financement et à la dette à long terme, de renforcer ensuite la gouvernance foncière et la transparence, gages de stabilité sociale et de développement durable.
Il préconise aussi d’exploiter le potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) afin de transformer les ressources naturelles en chaînes de valeur régionales et d’encourager la production « made in Africa ». M. Gatete préconise également de mobiliser la diaspora africaine comme moteur d’innovation, d’investissement et de plaidoyer pour le continent. Il soutient enfin qu’il faut investir dans la technologie, la résilience climatique et la jeunesse, clés de la transition verte et numérique du continent.
Claver Gatete a réaffirmé l’engagement de la Cea, aux côtés de la Bad, de la Cua et de l’Alpc, à accompagner les pays africains dans la mise en œuvre de politiques foncières inclusives et dans la construction d’un cadre continental de justice et de réparations. « Ensemble, nous pouvons non seulement récupérer ce qui a été perdu, mais surtout bâtir ce qui doit durer », a-t-il conclu, invitant les dirigeants africains à renouer avec l’esprit d’unité qui anima les fondateurs de l’Oua.
La Conférence sur la politique foncière en Afrique se poursuivra jusqu’au 13 novembre à Addis-Abeba, avec des panels de haut niveau consacrés à la justice foncière, à la réparation économique et à la transformation structurelle du continent.
Bassirou MBAYE


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