Simon Carter Directeur régional du CRDI: « Nous avons fermé notre bureau de Dakar pour des raisons économiques »

Lundi 29 Avril 2013

La crise économique mondiale continue de faire des émules. Mêmes les organismes internationaux ne sont pas épargnés. C’est à l’image du Centre régional pour le développement international (CRDI) du Canada qui a fermé son bureau régional, basé à Dakar depuis 1972, en charge de l’Afrique francophone. Un nouveau dispositif est maintenant installé à Nairobi, au Kenya. Devant le vent de panique que cela a suscité, son directeur régional pour l’Afrique sub-saharienne, M. Simon Carter a fait une descente à Dakar, le 26 avril 2013, pour rassurer leurs partenaires et les chercheurs sur l’avenir de leur collaboration.
Entretien


Simon Carter Directeur régional  du CRDI:  « Nous avons fermé notre bureau de Dakar pour des raisons économiques »
Quel est l’objectif de votre visite à Dakar ?
Le principal objectif de ma visite au Sénégal est de rassurer nos partenaires sur notre présence. Nous ne pouvons pas continuer à être présents à Dakar pour des raisons économiques. L’absence est physique dans le sens que nous n’avons plus un bureau permanent à Dakar. Le Canada a dû toucher le budget de tous ses programmes gouvernementaux intervenant dans le cadre de la coopération dont le CRDI. On a été obligé de couper nos coûts opérationnels de 11% pendant trois ans. Donc la seule manière d’agir sans affecter négativement l’appui aux chercheurs que nous finançons était de fermer deux bureaux à Singapour et à Dakar.
Maintenant, sous quelle forme le CRDI sera-t-il présent?
Notre présence sera continuelle à travers l’appui financier et technique. J’ai confiance que notre collaboration ne souffrirait pas de cette nouvelle donne.  Je crois qu’il y’a de bonnes opportunités dans la recherche économique et sociale avec nos partenaires à l’image du CRES, les universitaires… Il y a un très bon leadership du Sénégal sur les questions des politiques sociales, de sécurité alimentaire. Donc je prévoie une continuation du niveau d’appui dans ce sens et je ne vois pas les raisons de l’interrompre.
Étant à Nairobi, comment vous parvenez à gérer les actions en Afrique francophone ?
Nous avons fait une consolidation des bureaux. Nous avons affecté les spécialistes de programme qui étaient ici à Dakar, à Nairobi. Nous avons ensuite recruté des administrateurs bilingues au Kenya pour mieux servir les chercheurs d’Afrique francophone. Pour la majorité des pays d’Afrique de l’Ouest, l’impact de cette fermeture est peu sensible. Au Sénégal, l’impact est surtout perçu au niveau du personnel qui était dans nos bureaux. Ce qui n’affecte pas notre programmation et l’appui que nous apportons. Beaucoup de projets ici à Dakar ont été financé depuis Ottawa et maintenant c’est fait à partir de Nairobi. J’espère que ça n’affectera pas notre collaboration avec le Sénégal.
Dans quels domaines intervenez-vous au Sénégal ?
Au Sénégal, nous intervenons dans le domaine des politiques socio-économiques notamment la santé, l’agriculture. Nous avons travaillé pendant six-ans sur un programme sur l’adaptation climatique avec beaucoup de projets très productifs et très utiles dont l’agriculture mais aussi la science et la technologie. Avec les réformes dans le domaine de l’éducation supérieure et avec les plans émergents, je crois qu’il existe des possibilités pour travailler dans ces secteurs à l’avenir. Il est très utile et c’est très bien de voir que les Sénégalais ont maintenant une vision sur le rôle de la science dans le développement. Maintenant pour les projets futurs, tout dépend des intérêts et des priorités du pays. Dans les quatre aspects que je viens d’énumérer, il y a beaucoup de possibilités pour les chercheurs sénégalais d’accéder à l’appui du CRDI.
A combien s’élève le niveau du financement des projets au Sénégal et en Afrique ?
Au Sénégal, l’enveloppe des projets en cours tourne autour de 33 millions de dollars. En Afrique c'est entre 250 à 300 millions de dollars. Les projets sur le moyen terme s’étalent sur trois ans. Par exemple, l’appui que nous apportons au CRES (Consortium pour la recherche économique et sociale, ndlr) est sur cinq ans. Nous avons eu à financer des projets à court terme qui s’étalent sur six mois. Mais avec le succès enregistré, normalement nous allons financer une deuxième phase de projets sur le long terme parce que la recherche demande une persistance et de temps en temps ça peut aller jusqu’à dix ans pour voir réellement les résultats.
Quelle perception avez-vous du CRES qui est un de vos partenaires ?
Pour moi, le CRES est une organisation très mature et sophistiquée qui est capable de faire des choses dans des domaines clés notamment le tabac, les politiques sociales, les politiques sur l’éducation supérieure… Je suis très content de ce que j’ai vu et entendu ici. Maintenant, il faut chercher à augmenter l’influence des études du CRES et de renforcer les relations de collégialité avec les chercheurs. Il faut aussi renforcer les organisations de recherche socio-politique et les permettre d’utiliser les résultats de recherche comme outil de développement pour la société. Ce qui va permettre de renforcer la perception de la science dans la société.
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