Sénégal: Ouverture de la nouvelle gare routière des Baux maraichers - Confusion totale

Mardi 12 Août 2014

La nouvelle gare routière des Baux-maraîchers a démarré hier, lundi 11 août ses activités. Le lieu a été pris d'assaut, très tôt, dans la matinée par les transporteurs et passagers. Cependant, cette première journée a été marquée par plusieurs fausses notes.


Sénégal: Ouverture de la nouvelle gare routière des Baux maraichers - Confusion totale
Comme annoncé, la nouvelle gare routière des Baux-maraîchers, sis dans le département de Pikine, en face du Marché Central aux Poissons de Pikine, a démarré officiellement ses activités hier, lundi 11 août 2014.
Le directeur des Transports Terrestres, El Hadj Seck Ndiaye Wade a présidé la cérémonie d'ouverture officielle, en présence des acteurs du secteur, des autorités administratives et coutumières. Bâtie sur une superficie de 12 hectares, la nouvelle infrastructure, destinée à remplacer la gare routière Pompiers a coûté environ 7,5 milliards de F.CFA.
Point de ralliement des transporteurs la veille, elle fut prise d'assaut dès les premières heures de la matinée d'hier, par les usagers. Cette ruée a fini, par ailleurs, par provoquer un embouteillage monstre à l'extérieur de la gare routière notamment sur l'axe Bountou Pikine-Sotiba mais aussi sur le tronçon croisement Camberène-Bountou Pikine.
La circulation était bloquée sur ces deux axes durant plusieurs dizaines minutes en cette matinée au grand-dame des usagers du Marché Central au Poisson qui était quasiment inaccessible aux commerçants et autres usagers. Sur la route le reliant à l'intersection de Bountou Pikine, on voit un long fil de voitures.
Les clients désorientés
A l'intérieur de la gare routière, même constat. C'est presque partout le "K.O". Un long fil d'attente de voitures relie les différents terminaux à la porte de sortie, obligeant ainsi certains chauffeurs à éteindre le moteur de leur véhicule pour éviter le gaspillage du carburant. Conséquence, les clients, piégés dans la chaleur à l'intérieur des cars ne cachent plus leur ras-le-bol.
La plupart qualifie cette première de test avorté. En effet, l'absence de panneau d'indication (orientation) et de guichet d'information en cette première journée est passée par là. «Il y a une désorganisation totale. On ne sait même pas où aller: pas d'indication encore moins d'hôtesses pour guider les usagers. Bientôt une heure que je suis là, à faire les va-et-vient», lance Bâ, un passager en partance pour Saint-Louis.
«Rien ne marche ici. C'est la pagaille totale. On nous avait parlé d'hôtesses pour l'orientation des clients, mais rien, depuis bientôt une heure qu'on est là, à tourner en rond. C'est ça la modernité dont on nous parlait», renchérit un autre.
«A pompier, au moins, le voyageurs n'avait pas besoin de faire le tour de la gare routière car, il y a des indications pour chaque destination rétorque», Lamine Tall qui assure avoir fait la moitié du périmètre de la gare à la recherche de minibus pour les Parcelles assainies.
Transporteurs, ex-ambulants de Pompiers et gargotiers sur les nerfs
Les transporteurs ont aussi pris leur dose dans cette pagaille matinale. Présent pourtant, sur les lieux depuis la veille, bon nombre d'entre eux peine toujours à se faires enregistrer sur le fichier de la gare routière, un préalable avant d'embarquer les clients.
Pour cause, le nouveau système mis en place n'a pas bien fonctionné. A cela s'ajoute également l'insuffisance des points de vente des tickets de voyage pour les clients. Nombre des guichets sont restés fermés en cette matinée.
Conséquence, les transporteurs, dans un souci de ne pas bloquer trop long les clients, ont finalement fait appel à leur ancienne méthode. Ils ont tout simplement contournés cette étape en procédant eux-mêmes à la vente des tickets aux voyageurs. «Il y a une pagaille partout.
Les clients sont là, depuis 4 heures du matin et nombre d' entre eux n'arrivent toujours pas à partir, faute de paiement de ticket. Nous aussi, on se trouve dans la même situation.
L'Etat a commis l'erreur de confier la gestion de la gare routière à des gens qui ne connaissent pas notre métier. Ils ont préféré les anciens travailleurs de Sotrac à la place des vrais acteurs», fustige Bassirou Kébé, transporteur.
Outre les clients et les transporteurs, les ex-ambulants de Pompiers ainsi que les vendeuses de gargote ont aussi profité de cette ouverture officielle de la gare routière pour porter sur la place publique leur doléance.
Laissés en rade, lors des différentes négociations qui ont abouti à l'ouverture des Baux Maraîchers, ces derniers ne comptent pas rester les bras croisés et assister, sans rien faire, à la fin de leur compagnonnage avec les transporteurs.
Habillées en tenues de même couleur, les femmes vendeuses invitent les responsables en charge de l'exploitation du joyau de leur trouver un lieu où elles pourront continuer leurs activités. Elles se disent même prêtes à payer la location.
Les "horaires" défient l'interdiction du préfet de Dakar
Perdus dans ce vaste périmètre sur lequel est érigée la nouvelle gare routière, les chauffeurs d'horaires ont tout simplement décidé de braver l'interdiction du préfet de Dakar. Ils ont ainsi affirmé à qui veut les attendre qu'ils retourneraient dans leurs garages habituels.
«On ne prend pas quelqu'un dans sa maison pour le jeter dans la nature», martèle de son côté Maba Diakhou Fall qui lance, à l'endroit de ses collègues, «nous invitons tous les responsables d'horaires, membres de notre regroupement à continuer leurs activités dans leur lieu de départs habituels. Tant que la situation n'est pas rentrée dans l'ordre, nous ne viendrons pas ici.
Et si les forces de l'ordre mettent la main sur un membre de notre organisation, comme le préfet le recommande, nous bloquerons l'accès à tous les véhicules entrant ou sortant de Dakar».
Enfonçant le clou, Karamba Goudiaby, président du Regroupement des transporteurs de la Casamance naturel, évoquant la particularité de l'axe Dakar-Ziguinchor, du fait de la longue attente au niveau du bac gambien et la sécurité aux abords de la gare routière, déclare: «les horaires n'ont pas leur place dans cette gare.
Ils n'ont pas le droit de nous mettre dans le même lot que les autres transporteurs. Nous incarnons un transport de proximité.
Nous prenons les clients chez-eux pour les amener au plus profond du Sénégal, là où les autres refusent de mettre les pieds.
Nous ne pouvons pas prendre départ à huit-heures du matin comme les autres. Le trajet est long et, on a le problème du bac gambien. Pour espérer arriver tôt à destination, on n'a pas d'autre choix que de quitter la nuit», note-t-il.
Les autorités prêchent la patience
Lors de la cérémonie officielle, les autorités et les responsables de la nouvelle gare routière ont appelé les usagers à la patience.
Premier à prêcher le calme, Mbaye Sarr de Senecartours qui assure l'exploitation de la gare. Il a été interpelé par le député Alassane Ndoye, Secrétaire général du Syndicat des transporteurs routiers du Sénégal sur le caractère public de cette gare.
En réponse à Alassane Ndoye qui, en même temps, l'invite à privilégier le dialogue et la discussion avec les transporteurs, il a indiqué que sa structure ne fera rien à l'encontre des intérêts des acteurs du secteur du transport.
Cependant, il n'a pas manqué d'appeler ces derniers à la patience car dit-il, «tout changement va avec des difficultés».
De son côté, le directeur des Transports Terrestres, El Hadj Seck Ndiaye Wade a annoncé l'ouverture des discussions avec des responsables du secteur des transports de certains pays frontaliers en vue de signature de conventions dans le domaine du transport terrestre.
Il a informé du lancement prochain d'un programme de renouvellement du parc de taxis brousses appelés «sept places».
Pour finir, il a rassuré les mécaniciens et autres acteurs dont l'emploi est menacé avec la fermeture de Pompiers. «Il y a suffisamment de place ici pour accueillir tout le monde», a-t-il lancé à leur endroit.
Sud Quotidien/allafrica.com
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