OFNAC : Nafi Ngom Keita débarquée, Seynabou Ndiaye Diakhaté prend les commandes

Mardi 26 Juillet 2016

En limogeant Nafi Ngom Keita sans ménagement de son poste de présidence de l’OFNAC, le chef de l’Etat renforce le cercle de sceptiques qui pensent que sa volonté de lutter contre la corruption est une simple entreprise destinée à la consommation extérieure.


C’était un peu dans l’air du temps. Mais le départ de l’Inspecteur Général d’Etat Nafi Ngom Keita de la présidence de l'Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) ne surprend personne. Tellement ses relations avec le palais n’étaient pas du tout huilées. Le fossé a été surtout creusé quand la présidente a sorti son dernier rapport épinglant au passage de hauts dignitaires de la république supposés proches du président de la République. C’est le cas du Directeur Général du Coud, Cheikh Oumar Hann.
Ce dernier après la publication du rapport n’a pas hésité un seul moment à monter au créneau pour dénoncer une cabale politique destinée à le faire tomber de son piédestal. Dans la foulée, il a porté plainte contre l’OFNAC, histoire de laver son honneur devant les tribunaux et devant l’opinion.
Mais les déboires de Nafi Ngom Keita ne sont pas limités à cette plainte. Du côté de la présidence, on goûte peu les actions posées par la bonne dame. Dans l’entourage du président de la république, on la considère comme une sorte de procureur prêt à s’en prendre à tout le monde sans aucune raison. On voulait qu’elle joue un rôle de figurant dans cette vaste opération main propre, mais elle a trop pris le job au sérieux. C’est pourquoi à l’heure de rendre public son rapport, le palais a préféré l’ignorer royalement. Prétextant  d'un agenda présidentiel chargé. Alors qu’au même moment des institutions telles que la Cour des comptes et le Conseil économique ont présenté leurs rapports au chef de l’Etat.
Au regard de la situation et des actes posés, le message était clair et limpide à son endroit. On ne voulait plus d’elle à ce poste. Il fallait qu’elle soit débarquée même au forceps. Après la libération rocambolesque de Karim Wade pour enrichissement illicite, c’est encore une fois, un mauvais signal qui a été donné pour les adeptes de la lutte contre la corruption.
Car si à chaque fois que les empêcheurs de tourner en rond sont mis de côté pour sauver une clientèle politique, la lutte contre la corruption a de beaux jours devant elle. Parce que tous ceux qui seraient tentés de dilapider les deniers publics ne verront aucun mal à agir. En dernier ressort, c’est l’arroseur qui finit par être arrosé. Et non le contraire.
 
Pathé TOURE
Actu-Economie


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