Emploi, chômage, pauvreté : Le Sénégal à la traine

Mardi 14 Avril 2015

La Banque mondiale estime dans son rapport rendu public sur la situation économique du Sénégal qu’on est encore loin du bout du tunnel pour venir à bout du chômage et de la pauvreté.


Emploi, chômage, pauvreté : Le Sénégal à la traine
Le rapport de la Banque mondiale publié hier met le doigt sur les trois principaux maux du Sénégal ; chômage, emploi et pauvreté.  Et à vrai, rares sont les performances dans ces secteurs. D’après le rapport, après une période de progrès notable enregistrée entre1995–2005, l’économie sénégalaise est retombée dans un équilibre de croissance faible, avec une création faible d’emplois et peu de progrès dans la réduction de la pauvreté. L’explication de la baisse apparente du chômage au Sénégal entre 2001 et 2011 se trouve principalement dans le fait que beaucoup de personnes ont renoncé à chercher du travail.
Selon la définition de l'organisation internationale du Travail (OIT), l’enquête de 2011 sur la pauvreté des ménages a relevé une baisse surprenante du taux de chômage (la définition de l’OIT entend qu’une personne doit activement être à la recherche d’un emploi pour être recensée comme chômeur).  Pour 2011, les chiffres n’affichaient que 4,7 % ; ce qui est bien en deçà des chiffres officiels de 10,2 %. Cependant, après une rectification ayant pris en compte ceux qui, apparemment, se sont retirés du marché du travail à cause de l’absence d’opportunités d’emploi, il a été estimé que près de 20 % de la population active sont au chômage, selon cette définition plus large.
Ce taux n’a pas changé depuis 2001 et, étant donné que la main d’œuvre est en pleine croissance, le nombre total de chômeurs a en fait augmenté de manière considérable. Le Sénégal a une population jeune et en augmentation et, selon les prévisions, sa main-d’œuvre devrait augmenter de 36 % au cours de la prochaine décennie.
Selon les estimations, seul un sénégalais sur cinq travaille à temps plein. L’agriculture, qui dépend considérablement des précipitations, emploie 40 % de la population et est très saisonnière. Elle est limitée à environ six mois de l’année et ne peut en aucun cas constituer un emploi à temps plein. Les données sur le marché du travail sont limitées. Les informations existantes indiquent que les entreprises du secteur moderne ont réduit leur main-d’œuvre de 1,4 % en 2013. Cependant, la forte baisse observée dans le secteur du bâtiment semble contredire la forte croissance enregistrée dans ce secteur. L'Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) est sur le point de lancer une enquête plus complète sur le marché du travail, avec le soutien de la Banque mondiale.
Toujours dans rapport, on apprend que la portion de la population en dessous du seuil de pauvreté est de 46,7%, à compter de 2011. La pauvreté reste élevée au Sénégal. Entre 2001 et 2005, le taux de pauvreté est tombé de 55,2 % à 48,3 % mais, peu de progrès ont été réalisés au cours des cinq années suivantes, jusqu’en 2011. Entre 2006 et 2011, le Sénégal a été touché par une série de chocs, dont une insuffisance de précipitations en 2006 et 2007, la crise mondiale des cours du pétrole et des produits alimentaires de 2008 et les inondations de 2009, lesquels ont indubitablement contribué au ralentissement de cet élan.
 
Pathé TOURE 
Economie

Partenaires au développement | Bailleurs de fonds | Conseil des ministres | Economie




En kiosque.














Inscription à la newsletter