El Hadji Ibrahima Sall,ancien ministre du plan:«Le Sénégal est trop petit pour émerger»

Mardi 5 Mai 2015

L’économiste El Hadji Ibrahima Sall n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour critiquer les plans d’émergence qui pullulent à travers le continent africain. Se prononçant sur le cas du Sénégal, l’ancien ministre du Plan, sous le régime socialiste, estime que l’émergence du Sénégal à l’horizon 2035 n’est pas raisonnable. Invité de l’émission Opinion sur Walf Tv, il soutient que le pays est trop petit pour atteindre ce cap.


El Hadji Ibrahima Sall,ancien ministre du plan
El Hadji Ibrahima Sall,ancien ministre du plan
L’émergence tant chanter par le gouvernement en place n’est rien d’autre qu’un slogan aux yeux de l’économiste, El Hadji Ibrahima Sall. L’ancien ministre du Plan d’Abdou Diouf, a relevé lors de l’émission Opinion sur Walf Tv que l’émergence du Sénégal en 2035 n’est pas raisonnable. Selon lui, le Sénégal est trop petit pour émerger comme le Brésil et l’Inde. «Ce n’est que des slogans», a dit l’ancien ministre.
D’après l’économiste, la véritable question de l’émergence qui se pose aux pays de l’Afrique en général et ceux de l’Afrique de l’Ouest en particulier reste celle de l’intégration. «Aujourd’hui, avoir un Sénégal émergent, un Gabon émergent, une Gambie émergente, ça n’a pas de sens», a soutenu l’expert en économie. Et d’expliquer qu’il y a des économies d’échelle qu’on ne peut réaliser qu’au niveau de la sous-région ouest africaine. Mais aussi des marchés qui ne peuvent se constituer qu’au niveau de la sous-région.
Tout en saluant les efforts du gouvernement pour avoir de bonnes politiques publiques, M. Sall précise que l’émergence se passera pour tout le bloc de l’Afrique de l’Ouest où elle ne se passera pas. «La question de l’intégration me paraît importante. C’est la raison pour laquelle les questions de la sécurité, d’harmonisation des droits, d’intégration, de protection des personnes et des biens sont extrêmement importantes», a dit l’économiste. El Hadji Ibrahima Sall n’est pas, en outre, convaincu des hommes qui ont été choisis par le président de la République pour coacher la mise en œuvre des projets phares du Plan Sénégal émergent (Pse). Et de rappeler que l’objectif de départ du Pse était d’avoir une croissance de 7 % à l’horizon 2015 qui a été retardé de trois ans sur un mandat de cinq ans. Désormais, ce taux de croissance devra être atteint à l’horizon 2017. En effet, selon l’économiste, les dirigeants qui dirigent les organisations dans notre pays ne sont pas bien choisis.
Il estime qu’il y a toujours eu une erreur de casting dans le choix des hommes dans la formation du gouvernement, le choix des conseillers ou encore dans la nomination des directeurs généraux des différents services de l’Etat. Faisant référence au choix fait sur certains par le chef de l’Etat pour avoir remporté les locales dans leur circonscription, M. Sall indique que les compétences qu’il faut pour gagner les élections ne sont pas les mêmes qu’il faut pour diriger une organisation. Car, explique-t-il, la meilleure façon de casser une organisation, c’est de nommer quelqu’un qui n’en a pas les compétences ou qui n’est pas à sa place. «Aujourd’hui, toutes les organisations sont en train de connaître ce type de problème», s'offusque l’expert. Poursuivant, il renseigne qu’un grand pays comme le Sénégal, qui a autant de potentiel et de ressources, aurait pu avoir un conseiller auprès du président de la République pour suivre les hauts potentiels, organiser les compétitions et que l’appel à candidature pour les postes de directions devrait être systématisé dans notre pays. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, l’ancien ministre regrette le fait que les directeurs, ministres, conseillers n’ont aucun objectif à atteindre dans leur fonction respective. D’après lui, les instruments de pilotages qui auraient dus exister pour mettre en œuvre le plan Sénégal émergent n’existent point.
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