Côte d’Ivoire : Le coton mondial et son industrie passés au peigne

Jeudi 6 Décembre 2018

La situation du coton mondial et son avenir font l’objet d’importants débats et communications sur les bords de la lagune Ebrié, depuis ce lundi 3 décembre. C’est à l’occasion de la 77ème réunion plénière du Comité consultatif international du coton (CCIC) qui se déroule pour la première fois en Côte d’Ivoire. Une grande fierté pour le pays hôte, aux dires de son ministre de l’Agriculture et du développement rural, qui présidait la cérémonie d’ouverture. Pour cause, les grands États producteurs de l’or blanc sont présents à Abidjan. La rencontre enregistre près de 500 participants venus de 61 pays.


Mamadou Sangafowa a saisi la balle au bond pour présenter succinctement la filière ivoirienne du coton. « Le coton est le 5ème produit agricole d’exportation en termes de valeur après le cacao, la noix de cajou, le café et l’huile de palme. Il occupe près de 120.000 cotonculteurs et fait vivre près de 3,5 millions de personnes », a affirmé le ministre. Ajoutant qu’en 2017-2018, la production de coton graine a été de 413.000 tonnes. Ce qui classe la Côte d’Ivoire au 4ème rang des pays africains producteurs en termes de volume. Le secteur est sur une phase dynamique. Le rendement a atteint 1,27 tonne à l’hectare. Soit « le meilleur rendement de la sous-région Ouest-africaine », révèle Mamadou Sangafowa.

Mais le pays est très loin derrière les géants que sont l’Inde (6,3 millions de tonnes), la Chine (5,9 millions de tonnes), les États-Unis (4.5 millions de tonnes), le Brésil (2 millions de tonnes), le Pakistan (1.7 million) et l’Australie (1 million de tonnes). L’Asie de l’Est concentre la grande majorité des industries de filature, selon le Rapport dressé sur la situation cotonnière mondiale par le directeur exécutif du CCIC, l’américain Kai Hughes. Ce dernier a indiqué que l’Afrique produit environ 6% du coton mondial et 70% de cette production continentale sont exportés. « Si ce volume exporté était filé puis transformé en produits finis en Afrique, ce continent aurait le potentiel de gagner des milliards de dollars supplémentaires », soutient-il.

Le patron de l’ « OPEP » de l’or blanc ne désespère cependant pas. « Je suis particulièrement ravi que cette 77ème réunion plénière se déroule en Côte d’Ivoire, car ce pays et l’Afrique représentent le potentiel futur du coton. Les pays développés commencent à reconnaître ce potentiel », concède Kai Hughes. Qui étaye ses propos par le fait que « la croissance des marchés émergents africains est également soutenue par l’intensification des échanges sud-sud. Dix années en arrière, ces échanges ne représentaient que 2% du commerce mondial. Il est aujourd’hui de 25% ».

La disponibilité des terres en Afrique, autre motif d’optimisme du directeur exécutif du CCIC quant à l’avenir du coton mondial. En partenariat avec les Nations Unies et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il sera institué la Journée mondiale du coton l’année prochaine, a annoncé Kai Hughes.

Le Comité consultatif international du coton a été créé en 1939. Il regroupe 29 pays membres et organismes internationaux. Il a son siège à Washington, aux États-Unis. Ses réunions plénières sont des cadres de discussions de portée internationale sur l’industrie cotonnière. À la rencontre d’Abidjan, les échanges ont porté sur divers thèmes : le marché coton ; combattre les effets du changement climatique sur le coton ; mécanisation, drones et robotique pour les petits exploitants agricoles ; les biotechnologies nouvelles ; combattre la résistance des ravageurs au coton biotech et aux pesticides ; combattre la désinformation sur le coton ; comment produire les caractéristiques de fibres que souhaitent les filateurs ; défis du coton biologique et perspectives politiques ; produits commerciaux à partir de tiges de coton ; gestion des pesticides ; accroître les rendements en Afrique.

La 77ème réunion plénière a aussi un volet touristique. Beaucoup de délégués découvraient la Côte d’Ivoire pour la première fois. Un voyage à Korhogo, à environ 500 kilomètres d’Abidjan, au cœur de la zone cotonnière du pays, leur a permis de voir des aspects culturels du 4 producteur africain de l’or blanc.
OSSÈNE OUATTARA
   
 
 
 
 
Actu-Economie


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