Perçue comme un fleuron de l’économie sénégalaise, la SUNEOR peine toujours à convaincre les plus sceptiques. En effet, la société multiplie les tares congénitales qui ont conduit à sa perte : déficit, recapitalisation à minima, budget insuffisant. Le miracle tant attendu avec la reprise de cette ancienne de la Sonacos par le sénégalo-libanais Abbas Jabber n’a pas eu lieu. Et cela au grand dam des travailleurs et de l’économie sénégalaise. Mais de façon générale, la mort de la SUNEOR risque d’entrainer la filière arachide.
En fait, 2015 a été une année noire pour la société. Surtout pour ses travailleurs. Entre compte bancaires bloqués et des fournisseurs qui râlent à tout va pour des défauts d’impayés, le cocktail était vraiment réuni pour faire tout exploser. Du côté des travailleurs aussi, il faut dire que l’année qui s’achève bon nombre d’entre eux n’ont pas eu le cœur à l’ouvrage. Les travailleurs n’avaient pas manqué d’alerter sur la situation catastrophique que traverse la société. En Assemblée générale le 10 août dernier, ils exprimaient leur dégoût de Abass Jaber, le repreneur. Ils l’avaient déclaré persona non grata dans l’enceinte des usines de Diourbel, Dakar, Louga, Kaolack et même Ziguinchor.
Ils n’ont pas manqué dans leur plateforme revendicative d’interpeller directement le chef de l’Etat de se pencher sur le sort de la Suneor acquise au franc symbolique par Abass Jaber au prix de 5,350 milliards de francs Cfa pour une valeur marchande des terres estimée à 10,9 milliards de Cfa.
L’appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Puisque l’Etat a décidé de monter au créneau pour trouver une solution à la crise. Déjà c’est le Premier ministre Mouhamd Boun Abdallah Dionne qui le 25 juin 2015 dernier, le chef du gouvernement, répondant à une question orale d’un député, confiait : «La privatisation a été chaotique. Ne serait-ce que par le prix de cession. Nous allons remettre de l’ordre dans ce type de dossier». Dans la même foulée, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Ba révélait que : «l‘option retenue par le gouvernement est de trouver un autre repreneur mais de garder la structure intacte. Et au plus tard en début du mois à venir, le gouvernement fera officiellement part de son option définitive. Mais, cela se fera avec un autre repreneur ou d’autres repreneurs.»
Depuis, les choses sont allées plus vite. En effet au sortir d’une séance de travail avec le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne et le président du conseil d’administration du groupe Advens et de Suneor Abbas Jaber, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan Amadou Ba annonce en grande pompe la séparation de l’Etat et de la SUNEOR, en vue de jeter les bases d’une nouvelle politique de la restructuration de la culture arachidière.
D’après les précisions du ministre le gouvernement ne va pas reprendre Suneor pour revenir diriger la société. Et d’annoncer de nouvelles discussions avec l’ensemble des acteurs intéressés pour une nouvelle privatisation.
Avec cette séparation l’Etat du Sénégal a mis fin à 10 années de compagnonnage avec la première société agroalimentaire du Sénégal, principal partenaire des agriculteurs de la filière arachide du Sénégal et première société d’huiles de table du pays. En mars 2005 la SONACOS était privatisée au profit de Suneor dans un contexte où l’arachide connaissait des difficultés notamment de commercialisation.
Pathé TOURE
En fait, 2015 a été une année noire pour la société. Surtout pour ses travailleurs. Entre compte bancaires bloqués et des fournisseurs qui râlent à tout va pour des défauts d’impayés, le cocktail était vraiment réuni pour faire tout exploser. Du côté des travailleurs aussi, il faut dire que l’année qui s’achève bon nombre d’entre eux n’ont pas eu le cœur à l’ouvrage. Les travailleurs n’avaient pas manqué d’alerter sur la situation catastrophique que traverse la société. En Assemblée générale le 10 août dernier, ils exprimaient leur dégoût de Abass Jaber, le repreneur. Ils l’avaient déclaré persona non grata dans l’enceinte des usines de Diourbel, Dakar, Louga, Kaolack et même Ziguinchor.
Ils n’ont pas manqué dans leur plateforme revendicative d’interpeller directement le chef de l’Etat de se pencher sur le sort de la Suneor acquise au franc symbolique par Abass Jaber au prix de 5,350 milliards de francs Cfa pour une valeur marchande des terres estimée à 10,9 milliards de Cfa.
L’appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Puisque l’Etat a décidé de monter au créneau pour trouver une solution à la crise. Déjà c’est le Premier ministre Mouhamd Boun Abdallah Dionne qui le 25 juin 2015 dernier, le chef du gouvernement, répondant à une question orale d’un député, confiait : «La privatisation a été chaotique. Ne serait-ce que par le prix de cession. Nous allons remettre de l’ordre dans ce type de dossier». Dans la même foulée, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Ba révélait que : «l‘option retenue par le gouvernement est de trouver un autre repreneur mais de garder la structure intacte. Et au plus tard en début du mois à venir, le gouvernement fera officiellement part de son option définitive. Mais, cela se fera avec un autre repreneur ou d’autres repreneurs.»
Depuis, les choses sont allées plus vite. En effet au sortir d’une séance de travail avec le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne et le président du conseil d’administration du groupe Advens et de Suneor Abbas Jaber, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan Amadou Ba annonce en grande pompe la séparation de l’Etat et de la SUNEOR, en vue de jeter les bases d’une nouvelle politique de la restructuration de la culture arachidière.
D’après les précisions du ministre le gouvernement ne va pas reprendre Suneor pour revenir diriger la société. Et d’annoncer de nouvelles discussions avec l’ensemble des acteurs intéressés pour une nouvelle privatisation.
Avec cette séparation l’Etat du Sénégal a mis fin à 10 années de compagnonnage avec la première société agroalimentaire du Sénégal, principal partenaire des agriculteurs de la filière arachide du Sénégal et première société d’huiles de table du pays. En mars 2005 la SONACOS était privatisée au profit de Suneor dans un contexte où l’arachide connaissait des difficultés notamment de commercialisation.
Pathé TOURE