Mali : L’économie a fait preuve de résilience selon le Fmi

Lundi 4 Août 2025

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a achevé, le 30 juillet 2025, les consultations au titre de l’article IV avec le Mali. Selon l’institution, l’économie malienne fait preuve d’une certaine résilience malgré des vents contraires importants.


«La croissance économique devrait atteindre 5 % en 2025, soutenue par une forte production agricole, le début de l’extraction de lithium et la poursuite de la croissance des services. Toutefois, la baisse de l’aide extérieure, la diminution de la production d’or et la fermeture de la plus grande mine pèsent négativement sur les perspectives. Sous réserve d’un retour à la normale des activités minières, la croissance devrait rebondir à 5,4 % en 2026. Le déficit budgétaire est prévu à 3,4 % du Pib en 2025, en partie en raison des dépenses publiques engagées pour atténuer l’impact des inondations », renseigne le Fmi dans un communiqué de presse. Toutefois, ajoute l’institution, les perspectives restent incertaines et comportent des risques baissiers importants.

Le Fmi souligne que la politique budgétaire devrait avoir pour priorité de rétablir la viabilité des finances publiques, notamment en convergeant vers le plafond de déficit budgétaire de 3 % du Pib fixé par l’Uemoa. Les principales priorités, explique le Fmi, comprennent le renforcement de la mobilisation des recettes intérieures grâce à l’élargissement de l’assiette fiscale et à l’amélioration des administrations fiscale et douanière. En outre, les autorités sont encouragées à accroître l’efficience des dépenses tout en protégeant l’investissement public et les ménages vulnérables.

Le Fmi soutient que la réduction de l’incertitude liée à la politique intérieure et la poursuite des réformes structurelles sont essentielles pour libérer le potentiel de croissance du Mali. L’amélioration du climat des affaires, notamment par une transparence accrue et une stabilité du cadre réglementaire, est cruciale pour stimuler l’investissement privé. Le renforcement de la gouvernance budgétaire, l’amélioration de la gestion des finances publiques, la réduction des vulnérabilités des entreprises publiques et le renforcement de leur supervision — en particulier de la société nationale d’électricité, Énergie du Mali — sont des chantiers prioritaires.

Les administrateurs souscrivent globalement à l’orientation générale de l’évaluation effectuée par les services du Fmi. Ils ont salué la résilience de l'économie malienne face à des défis multiples et persistants, notamment les conflits en cours, l'insécurité alimentaire, les inondations sévères, les coupures d'électricité, la réduction des aides internationales et la fermeture de la plus grande mine d'or. Toutefois, ils ont averti que des risques baissiers et des vulnérabilités importantes compliquaient les perspectives. Dans ce contexte, les administrateurs ont souligné l'importance cruciale de maintenir une dynamique de réformes ambitieuses, soutenue par le renforcement des capacités.

Compte tenu de la baisse prévue des recettes minières et des besoins accrus de dépenses après les inondations, les administrateurs ont appuyé un assouplissement budgétaire temporaire en 2025. Ils ont toutefois salué l'engagement des autorités à ramener le déficit en dessous du plafond de 3 % du Pib fixé par l'Uemoa d'ici 2027, et ont encouragé la poursuite des efforts visant à renforcer la mobilisation des recettes intérieures afin de préserver la viabilité budgétaire à moyen terme tout en créant une marge de manœuvre pour des dépenses sociales et des dépenses d'investissement favorables à la croissance et au développement. Notant les niveaux élevés de pauvreté et le nombre important de personnes déplacées dans un contexte de recul de l'aide étrangère, les administrateurs ont souligné l'importance de renforcer le filet de sécurité sociale et d'intensifier les mesures ciblées pour soutenir les plus vulnérables. Ils ont insisté sur la nécessité d'améliorer l'efficacité des dépenses et ont salué les progrès accomplis dans la mise en œuvre des réformes de la gestion des finances publiques dans le cadre du programme de référence appuyé par les services du FMI. Les administrateurs ont encouragé la mise en place d'un cadre budgétaire à moyen terme afin de renforcer la transparence, la prévisibilité et la crédibilité des politiques.

Les administrateurs ont encouragé la prise de nouvelles mesures visant à renforcer les capacités de surveillance et les cadres de gestion des risques afin de préserver la stabilité financière. Ils ont relevé les vulnérabilités potentielles liées à l'exposition croissante des banques maliennes aux titres d'État ainsi qu'à la récente interruption de l'expansion du crédit.

Les administrateurs ont souligné l'importance des réformes de gouvernance pour renforcer la gestion budgétaire, le climat des affaires et la confiance des investisseurs. Ils ont félicité les autorités pour les progrès accomplis dans l'amélioration du cadre de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme et pour leur sortie de la liste grise du Gafi. Les administrateurs ont exhorté les autorités à poursuivre leurs efforts pour renforcer les cadres de lutte contre la corruption et mettre en œuvre le registre des bénéficiaires effectifs.
Les administrateurs ont exhorté les autorités à mettre en œuvre des réformes favorables à la croissance afin de réaliser leurs ambitieux objectifs de développement.
 
Adou FAYE
Actu-Economie


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