Forum africain sur les systèmes alimentaires : Bassirou Diomaye Faye appelle à mettre la jeunesse au cœur de nos politiques de développement

Lundi 1 Septembre 2025

La 19e édition du Forum africain sur les systèmes alimentaires a été ouverte le 1er septembre 2025 à Diamniadio. La rencontre a été rehaussée par la présence du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye et de Paul Kagamé du Rwanda. Selon le président Faye, au moment où nous sommes réunis ici, des millions de femmes et d’hommes sont dans les champs à la faveur de la saison des pluies.


Pour la plupart, explique le président de la République, ils travaillent la terre à force de bras ou à l’aide de machines rudimentaires, et ne peuvent compter que sur quelques mois pluvieux. Avec cette activité, a-t-il dit, ces braves femmes et hommes nourrissent l’espoir d’obtenir des récoltes qui leur serviront de base alimentaire pour toute l’année. «Cela nous rappelle que de nos jours encore, en Afrique, plus que dans le reste du monde, l’agriculture est toujours sujette à des phénomènes météorologiques aléatoires non maîtrisés, aggravés par les changements climatiques. Ce qui limite fortement nos capacités de production dans le temps et dans l’espace », a confié Bassirou Diomaye Faye.

En plus, souligne M. Faye, la faiblesse des rendements et les pertes post récoltes, pouvant aller jusqu’à 30% des produits récoltés, sont autant de facteurs qui contribuent à la persistance de la faim et de la sous-alimentation dans notre Continent.

Il affirme que la prise en charge des systèmes alimentaires devient alors une urgence de première nécessité. Les chiffres parlent d’eux même.

Selon le rapport de la Fao publié en 2024 sur l’état de la sécurité alimentaire, informe Bassirou Diomaye Faye, plus de 700 millions de personnes ont souffert de la faim dans le monde durant l’année précédente, en particulier en Afrique.

Cette situation nous éloigne davantage de l’atteinte de l’objectif de développement durable numéro 2 (Odd), c’est-à-dire zéro cas de faim à l’horizon 2030.

«Pire encore, si les tendances actuelles persistent, plus d’un demi-milliard de personnes seront sous-alimentées de manière chronique en 2030, parmi lesquelles la moitié vivra en Afrique. Le Continent est donc celui qui risque le plus de faire face à l’insécurité alimentaire. Pourtant notre continent a tout le potentiel qu’il faut pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. Mieux, avec ses atouts, l’Afrique pourrait contribuer à nourrir le monde », regrette le chef de l’Etat. 

S’y ajoute selon lui, une main-d'œuvre abondante que lui confère la jeunesse de sa population, 60% ayant moins de 25 ans. Et selon les projections, le continent sera peuplé de 2,5 milliards de personnes en 2050, dont 600 millions de jeunes supplémentaires en âge de travailler.

«Nous sommes alors à un tournant décisif qui commande de mettre la jeunesse au cœur de nos politiques de développement. C’est toute la pertinence du thème de nos travaux d’aujourd’hui « jeunesse, fer de lance de la collaboration, de l’innovation et de la transformation des systèmes alimentaires ». Pour faire de la jeunesse africaine le moteur du développement agricole, il nous faut assurer une éducation et une formation, qui répondent aux besoins d’une agriculture moderne, intensive et durable. Ils doivent ensuite être responsabilisés et même associés à la formulation de nos politiques agricoles », a fait savoir le chef de l’Etat soutenant que cela ne suffira pas !

Coopératives agricoles communautaires

Pour transformer durablement l’agriculture, Bassirou Diomaye Faye demande d’investir massivement dans la modernisation des outils et méthodes de production ; le développement de semences et de spéculations adaptées au changement climatique ; la maîtrise de l’eau ; le développement des chaînes de valeur agricole, notamment par la transformation locale des produits ; ainsi que la digitalisation.

Une telle démarche, explique-t-il,  nécessitera la mobilisation de moyens conséquents comme nous le rappelle la déclaration de Maputo de 2023 qui recommande l’allocation au moins de 10% du budget national à l’agriculture. «C’est ce que nous faisons au Sénégal à travers la mise en œuvre de l’agenda national de transformation, dont l’agriculture est un des grands piliers. Elle est le moteur central pour atteindre la souveraineté alimentaire, le développement économique et le bien-être des populations. Nous investissons dans des modèles de production inclusifs et durables tels que les Coopératives agricoles communautaires (Cac), pour réduire notre dépendance aux importations de denrées de base », a dit le président de la République. Il renseigne que le Sénégal a aussi entamé des réformes importantes, notamment sur la loi sylvopastorale, la régulation des importations et la transparence dans la gestion des intrants agricoles. 

S’y ajoutent les programmes de soutien à la production agricole, la construction d’infrastructures de stockage des récoltes, et une politique ambitieuse de maîtrise de l’eau et de mécanisation agricole. 
Adou FAYE
Actu-Economie


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