C’était dans le cadre d’une conférence organisée par la Fondation de l’innovation pour la démocratie, l’Agence universitaire de la francophonie (Auf), le Campus Afd et plusieurs universités partenaires comme l’Ucad de Dakar, l’Ugb de Saint-Louis, Uct’s Nelson Mandela School of Public Governance, Université de Nairobi, UM6P de Rabat, La Fondation Boissel.
La rencontre a réuni des penseurs influents du continent et d’ailleurs, dont Felwine Sarr, Achille Mbembe, Mame Penda Ba, Eloi Laurent, Nadine Machikou, Geneviève Pruvost, entre autres.
Pour l'économiste et philosophe Felwine Sarr, il est important voire nécessaire de repenser la structure économique comme un instrument politique au service d’un bien-être collectif. De son avis, «l’ordre économique n’est pas un ordre à part, mais il doit être configuré de manière à répondre à des finalités politiques choisies». A l’en croire, l’ordre économique n’est pas une entité autonome qui impose des choix de société.
A ce titre, l’enseignant-chercheur à Duke university soutient que «les choix autonomes doivent être faits dans un espace démocratique et une fois qu’ils sont faits, on inverse la logique et on inverse l’ordre de priorité (économie politique, durabilité, bien être…)». Dans sa logique, il faut comprendre que l’espace qui permet de délibérer et d’honorer ce choix, c’est la société démocratique et l’Etat de droit.
Dans la foulée, le directeur de la fondation de l’innovation pour la démocratie estime que «se réapproprier les ressources du continent africain doit être le premier débat». Pour Archille Mbembe, par ailleurs historien, politiste et philosophe, le continent se trouve en crise économique et que le marché crée des inégalités croissantes.
Pour sa part, Mame Penda Ba a déploré un système économique africain qui, selon elle, est « inégalitaire et violent ». La spécialiste des sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis pense qu’il faut poser des questions radicales de sorte à ce que les dirigeants et la société civile soient en mesure de comprendre, de manière très simple, l’urgence et la radicalité de la réponse qu’il faut apporter.
En ce sens, elle confie que la solution passe par la construction d’une classe moyenne engagée, qui ne soit pas seulement consumériste, mais consciente des enjeux écologiques et sociaux. « Il nous faut forger une masse de plus en plus large de la classe moyenne », défend Mme Ba.
A l’en croire, « la classe moyenne que nous sommes en train de construire en Afrique, c’est un immense problème : une classe moyenne globale, c’est-à-dire consumériste, absolument pas engagée sur les questions écologiques, qui ne pose pas la question du bien vivre et qui, encore une fois face à des rivalités, s’enferment ».
Pour l’économiste Faizel Ismail, la dépendance des pays africains aux autre régions du monde pose un problème. Il est d’avis qu’«il faut briser le cercle vicieux». Soulignant quatre-vingts pour cent des vêtements portés en Afrique sont importés, il serait judicieux de mettre en valeur nos propres produits dans tous les pays.
Bassirou MBAYE
La rencontre a réuni des penseurs influents du continent et d’ailleurs, dont Felwine Sarr, Achille Mbembe, Mame Penda Ba, Eloi Laurent, Nadine Machikou, Geneviève Pruvost, entre autres.
Pour l'économiste et philosophe Felwine Sarr, il est important voire nécessaire de repenser la structure économique comme un instrument politique au service d’un bien-être collectif. De son avis, «l’ordre économique n’est pas un ordre à part, mais il doit être configuré de manière à répondre à des finalités politiques choisies». A l’en croire, l’ordre économique n’est pas une entité autonome qui impose des choix de société.
A ce titre, l’enseignant-chercheur à Duke university soutient que «les choix autonomes doivent être faits dans un espace démocratique et une fois qu’ils sont faits, on inverse la logique et on inverse l’ordre de priorité (économie politique, durabilité, bien être…)». Dans sa logique, il faut comprendre que l’espace qui permet de délibérer et d’honorer ce choix, c’est la société démocratique et l’Etat de droit.
Dans la foulée, le directeur de la fondation de l’innovation pour la démocratie estime que «se réapproprier les ressources du continent africain doit être le premier débat». Pour Archille Mbembe, par ailleurs historien, politiste et philosophe, le continent se trouve en crise économique et que le marché crée des inégalités croissantes.
Pour sa part, Mame Penda Ba a déploré un système économique africain qui, selon elle, est « inégalitaire et violent ». La spécialiste des sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis pense qu’il faut poser des questions radicales de sorte à ce que les dirigeants et la société civile soient en mesure de comprendre, de manière très simple, l’urgence et la radicalité de la réponse qu’il faut apporter.
En ce sens, elle confie que la solution passe par la construction d’une classe moyenne engagée, qui ne soit pas seulement consumériste, mais consciente des enjeux écologiques et sociaux. « Il nous faut forger une masse de plus en plus large de la classe moyenne », défend Mme Ba.
A l’en croire, « la classe moyenne que nous sommes en train de construire en Afrique, c’est un immense problème : une classe moyenne globale, c’est-à-dire consumériste, absolument pas engagée sur les questions écologiques, qui ne pose pas la question du bien vivre et qui, encore une fois face à des rivalités, s’enferment ».
Pour l’économiste Faizel Ismail, la dépendance des pays africains aux autre régions du monde pose un problème. Il est d’avis qu’«il faut briser le cercle vicieux». Soulignant quatre-vingts pour cent des vêtements portés en Afrique sont importés, il serait judicieux de mettre en valeur nos propres produits dans tous les pays.
Bassirou MBAYE