COOPERATION AVEC LES Etats-Unis : GTI ‘’ressuscite’’ à Washington

Mercredi 6 Août 2014

Avant-goût du renouveau espéré entre le Sénégal et les Etats-Unis ? Avant même que le Sommet des leaders Etats-Unis/Afrique ne s’ouvre, un contrat était signé entre le ministre des Affaires étrangères du Sénégal Mankeur Ndiaye et la société de droit américain ContourGlobal, société repreneur de GTI.La cérémonie s’est passée lundi 4 août dans les locaux de l’ambassade du Sénégal, à Washington DC, précisément au 2112 Wyoming Avenue. C’est au moment où Macky Sall, en sa double qualité de chef d’Etat et de président du Comité d’orientation des chefs d’Etat et de Gouvernement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) du Nepad s’adressait à la presse étrangère depuis l’hôtel Four Seasons que cette autre cérémonie avait lieu, non loin de là.


COOPERATION AVEC LES Etats-Unis : GTI ‘’ressuscite’’ à Washington
C’est le Directeur général de la Société nationale d’électricité du Sénégal Pape Dieng qui annonce les couleurs de l’avenant. Aussi révèle-t-il les clauses de l’accord qui consiste en la ‘’production mensuelle escomptée de 34 GWh’’, pour des ‘’paiements de capacité’’  de 800 millions FCFA environ par mois’’, alors que ‘’le coût variable du kWh sera de 76,74 F’’. La nouvelle société, ContourGlobal, érigée sur les cendres de GTI, prend le relais du contrat d’achat d’énergie signé  le 13 décembre 1996 et qui devait prendre fin le 17 décembre 2015. Ce, par l’artifice d’un avenant.
Pour Pape Dieng, c’est un accord qui sauvegarde les intérêts du Sénégal. Car, explique-t-il, ‘’il y avait (ndlr, dans l’ancien contrat) une clause qui obligeait Senelec à acheter 300 gigawatt/ heure à GTI. Le calcul est simple, si vous prenez 300 gigawatt/heure que vous multipliez à 210 francs, cela fait 63 milliards sans compter les 7 milliards de frais fixes que l’Etat était obligé de verser chaque année à GTI. Cela fait donc 70 milliards. Le nouveau prix permettra de faire une économie de 33 milliards de francs Cfa par an’’, annonce-t-il, à la signature du contrat.  Déclinant les perspectives, Pape Dieng ajoute qu’’’en permettant à Senelec d’avoir un délai record, une électricité bon marché’’, on va pouvoir se passer d’ici 2017, 2018, de la compensation de l’Etat, correspondant aux objectifs définis par le PSE’’, projette-t-il.
Dans les coulisses…Qu’est ce qui s’est passé dans les coulisses pour l’Etat du Sénégal accepte à nouveau de travailler avec les américains, malgré les désagréments du premier contrat qui selon les termes mêmes du Directeur général de la Senelec, ‘’a coûté très cher à la Senelec avec des frais fixes annuels de 10 millions 800 mille Euros (7 milliards de francs Cfa), supportés par la Senelec ? Ce qui est certain, c’est que l’action diplomatique souterraine a permis de recoller les morceaux ; la partie américaine ayant elle-aussi bien des griefs contre les autorités de l’ancien régime. La présence à la table de signature du contrat de l’ancien ambassadeur des Etats-Unis à Dakar (avant 2000),  Herman Cohen dont le rôle a été reconnu par les deux parties.
Approché, l’intéressé lui-même explique que ‘’lorsque j’ai vu qu’il y avait des opportunités avec GTI, j’ai demandé au département d’Etat d’appuyer. J’ai été approché par le Président Directeur général de GTI et je me suis moi-même approché de l’ambassadeur à Dakar pour y travailler’’, indique-t-il, sans aucune censure ; tout étant ‘’clair’’ selon lui. Le bureau économique du Sénégal a aussi été très actif dans les négociations, de même que celui du conseiller spécial du Président et le rôle de l’ambassadeur Cheikh Niang a été très apprécié à Washington.
Washington, place diplomatique forte ‘’Discret, mais très efficace’’, l’ambassadeur a par ailleurs participé à baliser le chemin’’ avec sa tutelle le terrain avant que le Président Sall ne débarque à Washington, dans le cadre du Sommet des leaders Etats-Unis/Afrique. Ce qui explique en partie la place de choix du Sénégal, consulté à plusieurs reprises par le Département d’Etat et la Maison blanche sur le contenu du Sommet. Conséquence, le Sénégal est en avance sur les autres pays africains et fait des jaloux. 
Mais si le sommet marque ‘’un changement de perspective’’, selon les termes du conseiller diplomatique numéro un du Président, Oumar Demba Bâ  il y a encore des efforts à faire avec les médias américains qui ont sans doute évolué dans l’approche qu’ils ont de l’Afrique, mais ‘’qui voient plus Ebola, choléra que business, progrès’’, selon un membre du Bureau économique du Sénégal à Washington. Oumar Demba Bâ pense que le temps est arrivé pour qu’une ‘’parole neuve’’ s’impose, dans un contexte où plusieurs pays africains font des croissances à deux chiffres.
Pour le ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye, ‘’l’essentiel, c’est qu’au sortir qu’on dise que nos priorités ont été prises en compte. Ce n’est pas l’aide, c’est le Commerce. Les chefs d’Etats ne sont pas venus solliciter des dollars. Aucun pays ne se développera avec l’aide’’. Les rideaux du Sommet des Leaders Etats-Unis/Afrique lancé hier mardi 5 août, retombent sur Washington ce mercredi 6 août. Washington qui a sans doute rarement vu d’autant personnalités africaines prendre d’assaut les hôtels de cet Etat, ‘’cerveau’’ des Etats-Unis d’Amérique.
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