-12,3% : le CAC 40 enregistre sa plus forte chute historique

Jeudi 12 Mars 2020

Aucune valeur du CAC 40 n'a perdu moins de 5,8% ce jeudi après des annonces de la BCE jugées décevantes par les marchés. Et 31 d'entres elles ont plongé de plus de 10%.


(Crédits : Ralph Orlowski)
(Crédits : Ralph Orlowski)
Jamais le CAC 40 n'avait connu pire journée depuis sa création en 1987. Jeudi, l'indice parisien a sombré de 12,28%, tombant à 4.044 points. Le précédent record datait du 6 octobre 2008, deux semaines après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers: une chute de 9,04%.

Comme l'ensemble des places boursières, la cote parisienne est plombée par la propagation de l'épidémie du coronavirus, qui menace désormais de précipiter une récession mondiale. Depuis le 19 février, elle a perdu 34%. Elle est ainsi retombée à son plus bas niveau depuis début 2016.

La BCE déçoit

Ce jeudi, la descente aux enfers s'est faite en deux temps. La Bourse de Paris a d'abord connu un gros trou d'air dès l'ouverture, chutant de 5% suite à la décision de Donald Trump d'interdire aux Européens d'entrer aux États-Unis pendant un mois. Elle a ensuite subi un deuxième choc juste après les annonces, jugées décevantes, de la Banque centrale européenne.

Contrairement aux attentes, l'institut dirigé par Christine Lagarde n'a en effet pas touché à ses taux directeurs : le principal était déjà bloqué à zéro depuis mars 2016 et les deux autres ont été maintenus à l'identique. "Les mesures annoncées sont assez limitées", explique Alexandre Baradez, analyste chez IG France qui considère qu'il s'agit d'une "première étape" et que l'institution "garde des cartouches" pour la suite.

-12% à Francfort, -9% à New York

La BCE a également annoncé qu'elle dépenserait 120 milliards d'euros supplémentaires d'ici la fin de l'année pour acheter de la dette, particulièrement celle "du secteur privé". Cet effort vient renforcer le programme relancé en novembre et portant déjà sur l'achat de 20 milliards d'euros d'actifs publics et privés par mois. "Une enveloppe pas énorme, très loin des niveaux qu'on avait atteints sur le QE (Quantitative Easing) pendant la crise de 2015" et "pas de nature à rassurer le marché", selon Alexandre Baradez.

Ailleurs en Europe, le repli a aussi été très sévère. À Francfort, le Dax a baissé de 12,2%. Le Footsie londonien a abandonné 10% et la Bourse de Milan a cédé 16,9%. L'indice élargi Eurostoxx 600 a, lui, perdu 11%. Sa pire performance historique, également. À Wall Street, le Dow Jones plongeait, vers 17h30, de 8,8%, le S&P 500 de 8,2% et le Nasdaq de 7,9%. En début de séance, les échanges avaient été suspendus pendant 15 minutes pour la deuxième fois de la semaine.

L'aérien chute

Du côté des valeurs, le secteur aérien subit de plein fouet les décisions de Donald Trump. Air France termine la séance en abandonnant 12,7%, alors qu'ADP a laissé 14,15%. Même sanction pour les compagnies étrangères : - 12,3% pour Lufthansa, - 15,8% pour IAG, la maison-mère de British Airways, ou encore -15,4% en séance pour Delta Airlines. Et même - 24,9% pour Norwegian. Airbus a reculé de 16,7%, alors que Boeing perdait en séance 13%.

Aucune des valeurs du CAC n'a terminé en hausse. Pis, aucune valeur n'a perdu moins de 5,8%. Et 31 d'entres elles ont plongé de plus de 10%. Parmi les plus mauvaises performances du jour, citons Renault (-21,9%), PSA (-18%), Vinci (-17%), Société Générale (-17,1%) ou encore Crédit Agricole (-16,5%).
Latribune.fr avec AFP
 
 
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