Toute évolution engendre ses conséquences. Celle de la coopération entre la France et les Etats membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) ne fera pas exception. En effet, au plan économique, le nouvel accord de coopération liant les deux partenaires, signé le 21 décembre dernier, devant changer le nom du Franc Cfa en Eco et éliminer la présence française dans les instances de décision de la l’Union, « maintient inchangés les paramètres essentiels à la stabilité macroéconomique et monétaire de l’Umoa ». Il s’agit notamment du maintien de la parité fixe de la monnaie commune de la zone avec l’euro et de la garantie illimitée et inconditionnelle de convertibilité assurée par la France.
La garantie apportée par la France fonctionnera sur le même principe qu’aujourd’hui (avec le Franc Cfa). C’est dire que si la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) fait face à un manque de disponibilités pour couvrir ses engagements en devises, elle pourra se procurer les euros nécessaires auprès de la France. La crédibilité de l’ancrage de la monnaie de l’Union sur l’euro est donc préservée.
La fin de l’obligation de dépôt des réserves de change de la Bceao permettra à cette dernière de disposer de la totalité de ses réserves et de décider de leur allocation et de leur placement, avec, dans l’environnement de taux actuel, un impact probable sur la rémunération de ces avoirs.
Aussi, la réforme des relations de coopération monétaire entre l’UEMOA et la France s’inscrit dans le contexte de la création d’une monnaie unique à l’échelle plus large de la CEDEAO. La mise en œuvre de ce projet économique pourrait débuter dès 2020, comme l’ont annoncé les autorités de la région. Pour autant, de nombreuses étapes restent encore à franchir et le respect des critères de convergence par chacun des États membres sera déterminant. C’est notamment pour s’inscrire dans ce processus et préparer les échéances à venir de la création de la monnaie unique à l’échelle de l’ensemble de la CEDEAO que les autorités de l’UEMOA ont souhaité moderniser les modalités de leur coopération monétaire avec la France.
La transition vers un régime de change flexible, évoquée par la CEDEAO pour sa monnaie unique, correspond cependant à un objectif de plus long terme, lorsque le projet de monnaie unique CEDEAO aura pu être concrétisé à l’échelle de toute la CEDEAO. Ce n’est pas l’objet principal de la réforme de la coopération entre l’UEMOA et la France, qui reste pleinement engagée aux côtés de ses partenaires, comme le montre le maintien de la garantie illimitée de convertibilité de la devise, au même taux fixe qu’aujourd’hui.
Enfin, sur le plan social, « cet accord n’emporte pas de conséquences en France », renseigne le Projet de loi. En revanche, dans les pays de l’Uemoa, le maintien du régime de change fixe et de la parité permet de protéger le faible niveau d’inflation observé dans la zone. Le niveau d’inflation des pays de l’Union (env. 1,5% pour 2019) est ainsi bien inférieur à la moyenne d’Afrique subsaharienne (8% en 2019). Une inflation faible est un facteur de réduction de la pauvreté, compte tenu de son impact sur la préservation du pouvoir d’achat des plus modestes, qui ne disposent pas des moyens de protéger leur épargne contre une inflation forte.
Bassirou MBAYE
La garantie apportée par la France fonctionnera sur le même principe qu’aujourd’hui (avec le Franc Cfa). C’est dire que si la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) fait face à un manque de disponibilités pour couvrir ses engagements en devises, elle pourra se procurer les euros nécessaires auprès de la France. La crédibilité de l’ancrage de la monnaie de l’Union sur l’euro est donc préservée.
La fin de l’obligation de dépôt des réserves de change de la Bceao permettra à cette dernière de disposer de la totalité de ses réserves et de décider de leur allocation et de leur placement, avec, dans l’environnement de taux actuel, un impact probable sur la rémunération de ces avoirs.
Aussi, la réforme des relations de coopération monétaire entre l’UEMOA et la France s’inscrit dans le contexte de la création d’une monnaie unique à l’échelle plus large de la CEDEAO. La mise en œuvre de ce projet économique pourrait débuter dès 2020, comme l’ont annoncé les autorités de la région. Pour autant, de nombreuses étapes restent encore à franchir et le respect des critères de convergence par chacun des États membres sera déterminant. C’est notamment pour s’inscrire dans ce processus et préparer les échéances à venir de la création de la monnaie unique à l’échelle de l’ensemble de la CEDEAO que les autorités de l’UEMOA ont souhaité moderniser les modalités de leur coopération monétaire avec la France.
La transition vers un régime de change flexible, évoquée par la CEDEAO pour sa monnaie unique, correspond cependant à un objectif de plus long terme, lorsque le projet de monnaie unique CEDEAO aura pu être concrétisé à l’échelle de toute la CEDEAO. Ce n’est pas l’objet principal de la réforme de la coopération entre l’UEMOA et la France, qui reste pleinement engagée aux côtés de ses partenaires, comme le montre le maintien de la garantie illimitée de convertibilité de la devise, au même taux fixe qu’aujourd’hui.
Enfin, sur le plan social, « cet accord n’emporte pas de conséquences en France », renseigne le Projet de loi. En revanche, dans les pays de l’Uemoa, le maintien du régime de change fixe et de la parité permet de protéger le faible niveau d’inflation observé dans la zone. Le niveau d’inflation des pays de l’Union (env. 1,5% pour 2019) est ainsi bien inférieur à la moyenne d’Afrique subsaharienne (8% en 2019). Une inflation faible est un facteur de réduction de la pauvreté, compte tenu de son impact sur la préservation du pouvoir d’achat des plus modestes, qui ne disposent pas des moyens de protéger leur épargne contre une inflation forte.
Bassirou MBAYE