Selon RenCap, l’économie du Nigéria, sous-évaluée, devrait dépasser celle de l’Afrique du Sud en 2014

Vendredi 20 Décembre 2013

En attendant les données de l’institut nigérian de la statistique (NBS) qui pourrait intervenir dans un délai de trois semaines, des experts de la firme Renaissance Capital (Rencap), spécialisée dans l’investissement sur les pays émergents, indiquent que le Nigéria pourrait dès janvier 2014 prendre à l’Afrique du Sud la place de première économie du continent africain.


Lagos, ville la plus peuplée d'Afrique
Lagos, ville la plus peuplée d'Afrique
« Nous revoyons à la hausse les estimations du Produit Intérieur Brut (PIB) du Nigeria de 53 pour cent. Le NBS a presque terminé son travail de redéfinition de la base de calcul, et notre nouvelle estimation est qu’une réévaluation de 45% à 60% est probable, et 53% représentent pour nous la marge moyenne. Les données définitives sont attendues pour janvier », ont indiqué les analystes de Rencap qui ont passé le weekend précédent à Abuja. L’analyse poursuit en indiquant que, si cette marge de réévaluation se confirme par les statistiques officielles, le Nigéria qui aurait 405 milliards $ de PIB, devancerait ainsi l’Afrique du Sud dont les prévisions de PIB en 2013 se situent à 307 milliards $.
Derrière cette promesse se cache cependant quelques disparités. La croissance devrait reculer sur la base des nouvelles estimations de 7% à 6%. Le PIB par habitant devrait lui, connaitre une progression significative, passant de 1700 $ par tête à 2400$. « Les secteurs qui devraient montrer des signes de progression sont celui du cinéma et des technologies de l’information et de la communication, alors que la contribution de l’agriculture au PIB devrait décroitre de 40% à 25% ou 30% », a commenté Charles Robertson, économiste en chef auprès de Rencap.
Par ailleurs et toujours sur cette nouvelle base, la dette publique devrait se rétracter à 13% du PIB contre 20%. Le déficit public extérieur devrait se situer à moins de 2% et la balance courante devrait excédentaire de 5%.
Cette nouvelle base de calcul du PIB était attendue depuis un certain temps par plusieurs analystes. « Nous serions très surpris si les récentes décisions d'investissement et celles en cours avaient été prises sur la base des comptes nationaux de 1990 », déclarait dans une note publiée en août Gregory Kronsten, analyste chez FBN.
«Les nouveaux indicateurs du PIB seront cependant suivis par les investisseurs potentiels, tels que les fournisseurs de biens et services de consommation», a déclaré Kronsten. Une aubaine pour le marché financier nigerian qui accueille déjà le deuxième plus grand marché obligataire et d’actions d’Afrique, derrière l'Afrique du Sud.
La capitalisation boursière sur le Nigerian Stock Exchange est évaluée à 77 milliards de dollars, tandis que les volumes de négociation d'obligations sur le marché secondaire « dépassent certainement celles de l'Egypte et du Maroc et représentent environ 20% du chiffre d'affaires de l'Afrique du Sud», selon Samir Gadio, un des spécialistes des marchés émergeants de la Standard Bank à Londres.
Malgré ces promesses qu’affichent le deuxième producteur de pétrole d’Afrique, de nombreux défis subsistent encore en termes de développement. Bien qu’une classe moyenne soit en train de se construire avec, à la clé, le renforcement de l’épargne intérieure, des millions de Nigérians vivent encore en dessous du seuil de pauvreté, avec une attribution minimale de l’épargne intérieure à l’investissement, au profit des investisseurs internationaux.
Ecofin
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