SENEGAL : ‘’Ferme factory’’, fin de la saison 1 de la première émission de téléréalité au service de l’agriculture

Lundi 30 Juillet 2018

Lancée l’année dernière au quai de pêche de Ouakam, un village urbain de la capitale sénégalaise, la saison 1 de la première émission de téléréalité sur l’agriculture sénégalaise, ‘’Ferme factory’’ a pris fin jeudi dernier à la ferme ‘’Natangué’’ située à Aga Babou, dans la commune de Nguéniène, dans le département de Mbour. Cette émission de 26 minutes, pleine de suspens et de show, diffusé sur la chaîne publique RTS 1, avait pour objectif principal de contribuer à la mise en œuvre des politiques et orientations définies par les autorités sénégalaises visant à inciter les jeunes notamment au retour vers la terre avec à la clé la création d’emplois dans le domaine agricole.


Au début, 248 candidats de profils différents étaient en lice, mais à la fin, seul 22 d’entre eux ont été retenus pour une formation qui aura duré un an et demie au niveau de la ferme ‘’Natangué’’ d’Aga Babou, a rappelé El Hadji Malick Sarr, directeur général de l’Agence nationale d’insertion et développement agricole (ANIDA), qui assimile ce concept comme ‘’une initiative novatrice’’ dans le champ audiovisuel sénégalais en ce sens qu’il s’agit de la première expérience de téléréalité conduite de façon professionnelle et dans la durée. Pour cette première saison, ‘’Diom agro’’, a remporté la médaille d’or, aux dépens de ‘’Waar Green’’.

‘’La particularité de cette initiative, hautement stratégique, est que le thème central de cette émission tourne autour de l’agriculture et le retour des jeunes dans la production agricole ; ’’, a fait noter M. Sarr, qui a relevé des ‘’profils très diversifiés’’, composés d’étudiants en langue, en économie, en management du sport, d’artisans, d’une musicienne, de jeunes chefs d’entreprises, entre autres, qui ont tous accepté de se joindre à cette expérience et ont vécu pendant plus d’une année des épreuves pédagogiques de formation au plan moral, d’une conscience citoyenne mais aussi et surtout de formation sur les métiers de l’agriculture et sur les pratiques agricoles.

Le séjour de ces jeunes dans cette ferme d’Aga Babou a montré, selon le DG de l’ANIDA, qu’avec une volonté et du courage, il est possible de relever tous les défis.  ‘’Je ne pouvais m’imaginer que des jeunes urbains allaient vivre dans cette ferme, dans la pénombre totale, dans le manque de confort total, sans pour autant qu’il y ait des désistements. Et les résultats obtenus au niveau des productions agricoles ont montré qu’à la fin de leur séjour, ils ont aujourd’hui acquis une formation professionnelle indéniable’’, a dit M. Sarr très heureux d’avoir cru, dès le début, à ce projet.

Huit des 22 jeunes issus de cette première saison ont été installés vendredi dans des fermes familiales, dans un modèle d’exploitation dénommé ‘’Waar wi’’ que l’ANIDA a réalisé dans la zone des Niayes de Kébémer, dans la localité de Thièpe où ils vont épouser le nouveau métier acquis à travers leur séjour dans ce village du département de Mbour. Ainsi, ces jeunes vont maintenant devenir de véritables entrepreneurs agricoles, des propriétaires de ferme, qui s’installent pour une activité de productions agricoles avec l’érection de forages dans des périmètres avec des poulaillers, des bassins de pisciculture, des périmètres maraîchers, etc. Ces jeunes vont loger dans ces fermes où il y a une chambre avec toilettes à l’intérieur, avec de l’énergie solaire pour leur permettre d’avoir accès à l’électricité. En attendant leurs premières productions, ils bénéficieront chacun, de la part de l’ANIDA, d’une enveloppe de 50 mille francs CFA, en soutien à leur prise en alimentaire.

Ce nouveau concept, à l’initiative d’un jeune sénégalais, Ousmane Faye en l’occurrence, est la marque d’un sillon tracé dont l’œuvre va perdurer, a indiqué El Hadji Malick Sarr qui pense déjà à la saison 2 de ‘’Ferme factory’’ qui, espère-t-il, sera, nul doute, la plus intéressante, beaucoup plus ouverte et qui couvrira, probablement, à la fois plusieurs raisons du Sénégal.

‘’Une dynamique est en train de s’installer au Sénégal ; il s’ agit du retour des jeunes diplômés, ces jeunes qui ont des métiers, qui ont vécu dans le monde urbain et qui, aujourd’hui, ont choisi d’investir les métiers de l’agriculture, de faire dans la production agricole et c’est cela qui augure des lendemains meilleurs en matière de transformation de l’économie sénégalaise par le biais du secteur agricole, productions végétale et animale’’, a fait valoir le DG de l’ANIDA, une structure de l’Etat du Sénégal qui travaille surtout à l’installation d’anciens émigrés qui ont choisi de faire de l’agriculture.

D’ailleurs, pour les accompagner et également lutter contre l’émigration clandestine, l’Etat du Sénégal, à travers le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, a négocié un important programme qui intègre cette dimension de réduction de la migration et d’installation de sénégalais migrants de retour, pour une enveloppe financière de près de 20 millions d’euros, environ 13 milliards de francs CFA, qui couvre huit région du pays, pour l’installation dans les fermes familiales, des exploitations ‘’Waar wi’’ et dans les ‘’fermes villageoises modernes’’ comme celle d’Aga Babou.

‘’C’est dire qu’aujourd’hui, l’agriculture peut bien nourrir son homme. Et l’expérience dans les fermes ANIDA a montré qu’en un an, l’agriculteur installé sur 0,30 hectares seulement, peut avoir un revenu supérieur à 1,5 millions de francs CFA. L’agriculture peut donc être source de promotion et de libération sociales. Et c’est cela l’enjeu majeur de tous les programmes qui sont en train d’émerger au Sénégal et qui sont conduits par le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural’’, a souligné El Hadji Malick Sarr.

Pour le conseiller spécial en agriculture du Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, l’ingénieur agronome Fallou Dièye, qui avait l’honneur de représenter le chef du gouvernement sénégalais au lancement officiel de ‘’Ferme factory’’, a indiqué que les résultats obtenus dans la saison 1 de cette émission ont dépassé ‘’largement’’ leurs attentes, avec surtout une ‘’parité parfaite’’ puisqu’il y a eu autant de filles que de garçons ; ce qui est en phase avec la politique du président Macky Sall.

‘’Nous avons vu des jeunes, très engagés, courageux, motivés et déterminés, qui ont vaincu tous les obstacles, ont démontré que, contrairement à ceux qui prônent +Barça ou Barsakh+ (Barcelone ou la mort) à travers l’émigration clandestine, on peut travailler ici, s’épanouir, être dans sa famille, aider sa famille, participer au développement de son pays’’, a magnifié M. Dièye, d’après qui, par-delà ces résultats physiques qui sont obtenus à travers de fortes productions, cette activité a aussi mis l’accent sur le développement personnel de ces jeunes qui ont tous réussi à s’insérer dans l’agriculture moderne, celle de demain.

‘’J’ai été particulièrement de constater que ces jeunes sont conscients que notre pays ne peut s’appuyer que sur l’agriculture pour se développer. Et c’est cela la vision de monsieur le président de la République, Macky Sall, qui a mis l’agriculture au centre du Plan Sénégal émergent (PSE) comme un des principaux moteurs de la croissance et la première source d’emplois dans ce pays’’, a déclaré Fallou Dièye qui considère ‘’Ferme factory’’ comme ‘’une expérience extrêmement positive’’ et que cette saison 1 est une réussite et que la saison 2 va aller encore au-delà des attentes des pouvoirs publics.

Manager de ‘’Waar Green’’, Adama Kaïré, s’est dit, à al fois ‘’très fier et satisfait’’ d’avoir participé à ‘’Ferme factory’’, un concept rempli d’apprentissage et d’aventures, compte, avec ses camarades, tout faire pour mettre en place ‘’un modèle économique viable’’, avec en perspective, le développement de ‘’Waar Green’’ à travers des entreprises déjà mises en place par ANIDA et, éventuellement, créer d’autres succursales et des firmes internationales. Ce qui passe par la mise en place d’une organisation bien stable pour développer ‘’Waar Green’’.

‘’Au-delà de tout ce qu’on a appris ici et de ce qu’on va gagner, il y a cet esprit de patriotisme et de citoyenneté qui nous anime et que nous comptons partager avec toute la jeunesse sénégalaise. Nous estimons être des porteurs de messages pour le retour à l’agriculture envers les jeunes du Sénégal et de l’Afrique toute entière, tout en sachant qu’il n’y a aucun pays au monde qui a pu se développer sans une base solide de l’agriculture’’, a insisté Adama Kaïré.

Serigne Makhtar Fall
 
Agriculture & Elevage


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