Pertes de recettes dues aux APE : Au minimum 3,325 milliards d’euros par an selon la Coalition non aux APE

Lundi 10 Octobre 2016

Si l’Accord de partenariat économique (APE) est mis en œuvre, les 16 Etats de l’Afrique de l’Ouest perdront au minimum 3,325 milliards d’euros chaque année, a soutenu samedi à Dakar M. Guy Marius Sagna coordonnateur de la coalition nationale non aux APE.


M. Sagna était l’un des invités du Samedi de l’économie de ce mois d’octobre, organisés par la Fondation Rosa Luxemburg et ARCADE sur le thème « Accords de partenariat économique : renforcer les résistances face aux chantages de l’Union européenne ».
De l’avis de M. Sagna, les 6,5 milliards d’euros que propose l’UE aux pays Africains à travers le Programme des APE pour le développement (PAPED), ne sont rien face à cette importante perte annuelle. « L’existence du PAPED est la preuve que l’APE est destructeur pour l’Afrique de l’Ouest. De plus, il n’y aura aucun fonds supplémentaire venant du budget européen ou du 11ème Fonds européen de développement (FED) mais une concentration des fonds existants sur quatre priorité suite à une décision du Conseil en mars 2014 », avance M. Sagna.
Evoquant le cas du Sénégal, il estime que « les pertes de droit de douane seraient de 115,142 millions d’euros par an, soit environ 75 milliards FCFA ». Selon lui, l’Etat ne veut pas dire comment il compte compenser les droits de douane perdus du fait de la libéralisation à 75% de son marché aux produits européens.
Sur un autre registre, M. Sagna soutient que l’APE aura entre autres conséquences de plafonner la production et l’exportation des produits à valeur ajoutée accrue tout en favorisant leur importation. Il corrobore son argumentation en prenant l’exemple de la poudre de lait qui est facturée à 5% par le TEC CEDEAO. Selon lui, du fait de la non protection du lait sénégalais par le TEC, les entreprises vont délaisser ce produit au profit du lait européen. A ce titre, M. Sagna affirme avec force « qu’il est inacceptable que l’UE règle la tragédie que constitue les 600 suicides d’agriculteurs français en les transformant en 600 suicides de paysans africains ».
 
El Hadj Diakhaté
 
Actu-Economie


Nouveau commentaire :

Actu-Economie | Entreprise & Secteurs | Dossiers | Grand-angle | Organisations sous-régionales | IDEE | L'expression du jour




En kiosque.














Inscription à la newsletter