Dans un communiqué daté du 9 décembre 2025, l'Association du transport aérien international (IATA) a publié, ses dernières prévisions financières, brossant le tableau d'une industrie aérienne mondiale résiliente qui maintient une rentabilité stable. Elle souligne que malgré les vents contraires persistants, notamment les problèmes de chaîne d'approvisionnement et les tensions géopolitiques, l'industrie aérienne devrait générer un bénéfice net combiné record de 41 milliards de dollars pour 2026.
Cette prévision, bien que légèrement supérieure aux 39,5 milliards de dollars estimés pour 2025, maintient une marge bénéficiaire nette de 3,9 %, inchangée par rapport à l'année précédente. Selon le communiqué, les recettes totales de l'industrie devraient dépasser pour la première fois la barre des mille milliards de dollars, atteignant 1053 milliards de dollars en 2026.
Willie Walsh, directeur général de l'IATA, cité dans le document, a salué cette stabilité. « Les compagnies aériennes ont réussi à intégrer une résilience aux chocs au sein de leurs entreprises ; ce qui permet une rentabilité stable face à des défis majeurs comme les coûts croissants dus à l'engorgement des chaînes d'approvisionnement, les conflits géopolitiques et le fardeau réglementaire croissant », a-t-il déclaré.
Toutefois, malgré les chiffres positifs, M. Walsh a souligné un problème structurel ; l'industrie aérienne ne parvient toujours pas à générer des revenus qui couvrent le coût du capital. Le rendement du capital investi (RCI) est prévu à 6,8 % pour 2026, restant inférieur au coût moyen pondéré du capital (CMPC) estimé à 8,2 %. « Les marges de l'industrie demeurent misérables compte tenu de la valeur que les compagnies aériennes créent en connectant les gens et les économies », a déploré le directeur général de l'IATA.
Willie Walsh a mis en contraste le bénéfice net de 7,90 $ par passager avec les marges de la chaîne de valeur du transport aérien, notant qu'Apple gagnera plus en vendant un étui d'iPhone. Il appelle à un rééquilibrage de la rentabilité au sein de la chaîne de valeur, en particulier par rapport aux fabricants de moteurs et d'avionique.
Le secteur du fret aérien a largement contribué à ce résultat positif, déjouant les pronostics pessimistes. Les volumes de fret atteindront 71,6 millions de tonnes en 2026. Selon M. Walsh, la résilience du fret aérien a été « particulièrement impressionnante », le secteur ayant joué un rôle crucial dans l'adaptation aux conditions commerciales en évolution rapide, notamment les changements tarifaires américains et l'essor de l'e-commerce et des envois de semi-conducteurs liés à l'Intelligence artificielle (IA). Les recettes du fret aérien devraient s'élever à 158 milliards de dollars en 2026.
En ce qui a trait aux coûts, l'industrie s'attend à un environnement plus équilibré en 2026 avec une légère baisse du prix du carburant estimé à 252 milliards de dollars contre 253 milliards de dollars en 2025, tirée par une prévision consensuelle d'une baisse du prix du Brent à 62 $ le baril. Le carburant représentera 25,7 % des dépenses d'exploitation. Cependant, l’IATA table sur une hausse des coûts non-carburant chiffrés à 729 milliards de dollars. La main-d'œuvre est désormais la composante de coût la plus élevée (28 %), avec une croissance des salaires supérieure à l'inflation en raison du marché du travail tendu et des difficultés à retrouver les niveaux de productivité prépandémiques.
L’IATA indique que les problèmes de chaîne d'approvisionnement continuent de freiner le renouvellement de la flotte ; ce qui augmente l'âge moyen des aéronefs à plus de 15 ans et réduit les gains d'efficacité énergétique.
En ce qui concerne les voyageurs, l'IATA souligne que les voyages aériens continuent d'offrir une valeur exceptionnelle aux consommateurs. Le tarif réel moyen aller-retour en 2026 devrait être inférieur de 36,8 % à celui de 2015.
Un sondage de l'institution a révélé une grande satisfaction des voyageurs : 97 % se sont dits satisfaits de leur dernière expérience de voyage, et 78 % considèrent que les voyages aériens offrent un bon rapport qualité-prix. Les voyageurs attribuent également un rôle essentiel à l'industrie pour l'économie et les objectifs de développement durable.
L'Europe en tête, le Moyen-Orient le plus rentable
Si l'industrie mondiale affiche une rentabilité stable, la performance financière varie considérablement selon les régions. L'Europe devrait réaliser le bénéfice net le plus élevé en chiffres absolus, atteignant 14,0 milliards de dollars (avec une marge de 4,9 %), une performance portée notamment par la forte croissance et l'efficacité des transporteurs à bas prix. Néanmoins, c'est le Moyen-Orient qui conserve le titre de région la plus rentable.
Grâce à un environnement réglementaire favorable et à sa position stratégique de plaque tournante mondiale, la région est prévue pour un bénéfice net de 6,8 milliards de dollars et affiche une marge nette impressionnante de 9,3 %, se traduisant par le meilleur bénéfice par passager (28,60 $).
L'Amérique du Nord suit avec un bénéfice stable de 11,3 milliards de dollars (marge de 3,4 %), malgré les défis persistants de contraintes de capacité et de pénurie de pilotes.
En Asie-Pacifique, le bénéfice devrait s'établir à 6,6 milliards de dollars (marge de 2,3 %), la croissance étant principalement tirée par les marchés de la Chine et de l'Inde.
L'Amérique latine prévoit un bénéfice de 2,0 milliards de dollars (marge de 3,8 %), soutenu par une croissance robuste du trafic, bien que la région demeure vulnérable à la volatilité des devises.
Enfin, l'Afrique reste la région la plus fragile avec seulement 0,2 milliard de dollars de bénéfice net (marge de 1,0 %), pénalisée par des coûts unitaires très élevés et une forte pression fiscale.
Amadou Gaye
Cette prévision, bien que légèrement supérieure aux 39,5 milliards de dollars estimés pour 2025, maintient une marge bénéficiaire nette de 3,9 %, inchangée par rapport à l'année précédente. Selon le communiqué, les recettes totales de l'industrie devraient dépasser pour la première fois la barre des mille milliards de dollars, atteignant 1053 milliards de dollars en 2026.
Willie Walsh, directeur général de l'IATA, cité dans le document, a salué cette stabilité. « Les compagnies aériennes ont réussi à intégrer une résilience aux chocs au sein de leurs entreprises ; ce qui permet une rentabilité stable face à des défis majeurs comme les coûts croissants dus à l'engorgement des chaînes d'approvisionnement, les conflits géopolitiques et le fardeau réglementaire croissant », a-t-il déclaré.
Toutefois, malgré les chiffres positifs, M. Walsh a souligné un problème structurel ; l'industrie aérienne ne parvient toujours pas à générer des revenus qui couvrent le coût du capital. Le rendement du capital investi (RCI) est prévu à 6,8 % pour 2026, restant inférieur au coût moyen pondéré du capital (CMPC) estimé à 8,2 %. « Les marges de l'industrie demeurent misérables compte tenu de la valeur que les compagnies aériennes créent en connectant les gens et les économies », a déploré le directeur général de l'IATA.
Willie Walsh a mis en contraste le bénéfice net de 7,90 $ par passager avec les marges de la chaîne de valeur du transport aérien, notant qu'Apple gagnera plus en vendant un étui d'iPhone. Il appelle à un rééquilibrage de la rentabilité au sein de la chaîne de valeur, en particulier par rapport aux fabricants de moteurs et d'avionique.
Le secteur du fret aérien a largement contribué à ce résultat positif, déjouant les pronostics pessimistes. Les volumes de fret atteindront 71,6 millions de tonnes en 2026. Selon M. Walsh, la résilience du fret aérien a été « particulièrement impressionnante », le secteur ayant joué un rôle crucial dans l'adaptation aux conditions commerciales en évolution rapide, notamment les changements tarifaires américains et l'essor de l'e-commerce et des envois de semi-conducteurs liés à l'Intelligence artificielle (IA). Les recettes du fret aérien devraient s'élever à 158 milliards de dollars en 2026.
En ce qui a trait aux coûts, l'industrie s'attend à un environnement plus équilibré en 2026 avec une légère baisse du prix du carburant estimé à 252 milliards de dollars contre 253 milliards de dollars en 2025, tirée par une prévision consensuelle d'une baisse du prix du Brent à 62 $ le baril. Le carburant représentera 25,7 % des dépenses d'exploitation. Cependant, l’IATA table sur une hausse des coûts non-carburant chiffrés à 729 milliards de dollars. La main-d'œuvre est désormais la composante de coût la plus élevée (28 %), avec une croissance des salaires supérieure à l'inflation en raison du marché du travail tendu et des difficultés à retrouver les niveaux de productivité prépandémiques.
L’IATA indique que les problèmes de chaîne d'approvisionnement continuent de freiner le renouvellement de la flotte ; ce qui augmente l'âge moyen des aéronefs à plus de 15 ans et réduit les gains d'efficacité énergétique.
En ce qui concerne les voyageurs, l'IATA souligne que les voyages aériens continuent d'offrir une valeur exceptionnelle aux consommateurs. Le tarif réel moyen aller-retour en 2026 devrait être inférieur de 36,8 % à celui de 2015.
Un sondage de l'institution a révélé une grande satisfaction des voyageurs : 97 % se sont dits satisfaits de leur dernière expérience de voyage, et 78 % considèrent que les voyages aériens offrent un bon rapport qualité-prix. Les voyageurs attribuent également un rôle essentiel à l'industrie pour l'économie et les objectifs de développement durable.
L'Europe en tête, le Moyen-Orient le plus rentable
Si l'industrie mondiale affiche une rentabilité stable, la performance financière varie considérablement selon les régions. L'Europe devrait réaliser le bénéfice net le plus élevé en chiffres absolus, atteignant 14,0 milliards de dollars (avec une marge de 4,9 %), une performance portée notamment par la forte croissance et l'efficacité des transporteurs à bas prix. Néanmoins, c'est le Moyen-Orient qui conserve le titre de région la plus rentable.
Grâce à un environnement réglementaire favorable et à sa position stratégique de plaque tournante mondiale, la région est prévue pour un bénéfice net de 6,8 milliards de dollars et affiche une marge nette impressionnante de 9,3 %, se traduisant par le meilleur bénéfice par passager (28,60 $).
L'Amérique du Nord suit avec un bénéfice stable de 11,3 milliards de dollars (marge de 3,4 %), malgré les défis persistants de contraintes de capacité et de pénurie de pilotes.
En Asie-Pacifique, le bénéfice devrait s'établir à 6,6 milliards de dollars (marge de 2,3 %), la croissance étant principalement tirée par les marchés de la Chine et de l'Inde.
L'Amérique latine prévoit un bénéfice de 2,0 milliards de dollars (marge de 3,8 %), soutenu par une croissance robuste du trafic, bien que la région demeure vulnérable à la volatilité des devises.
Enfin, l'Afrique reste la région la plus fragile avec seulement 0,2 milliard de dollars de bénéfice net (marge de 1,0 %), pénalisée par des coûts unitaires très élevés et une forte pression fiscale.
Amadou Gaye


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