NuNu Design : La force du travail, le combat pour les idées

Dimanche 20 Janvier 2019

Elle est passée de salariée à chef d’entreprise. Si elle doit sa réussite à la force du travail et au combat pour ses idées, NuNu Design n’occulte pas le poids du spirituel dans le succès de ce qu’elle entreprend. « Derrière chaque réussite, il y a la foi ».


NuNu Design : La force du travail, le combat pour les idées
Son histoire ressemble à un conte de fée. A l’écouter se raconter, il y a comme un air de spiritualité mêlé à une forte dose de croyance au travail auquel elle appelle de ses vœux ses concitoyennes. Cette ambivalence se retrouve chez NuNu Design, Marie Madeleine Diouf (à l’état civil) dans tous ses faits et gestes. Ce qui aurait pu (ou dû) être un défaut, devient une force de caractère chez cette native de la grande banlieue de Dakar qui est arrivée au design comme on gagne au loto : par hasard.
Tout d’abord, foncièrement imprégnée des valeurs traditionnelles jusqu’à en faire une marque de fabrique, NuNu (surnom à la maison) n’en est pas moins très ouverte à la modernité. Sa fertilité d’idées, sa force de conviction et sa capacité de persuasion tranchent avec son goût immodéré et presque atavique pour la production locale, le consommer national.

Il en est également de son dégoût très prononcé pour la dépigmentation de la peau « puisqu’il faut rester soi-même », comme elle, la noire d’ébène qui prétend comprendre celles qui s’adonnent à cette pratique. « Il faut les écouter, essayer de comprendre leur geste au lieu de les blâmer. Et puis, les convaincre à abandonner la dépigmentation et à redevenir ce qu’elles auraient toujours dû être », dit-elle. « Très souvent ça marche puisque j’arrive à les faire revenir à la raison », se réjouit-elle « car c’est possible d’être belle et rester soi-même ».

NuNu est clairvoyante d’idées, extrêmement ferme et même rigide sur les principes mais avec une voix fine qui laisse apparaître une forte dose d’émotion, fortement féminine. Elle n’en assume pas moins son look rasta avec ses dreadlocks à la tête. Très croyante à la limite religieuse, elle est fondamentalement attachée au travail, à la limite cartésienne. « Rien ne tombe du ciel pour faire notre bonheur », dit-elle.
NuNu qui avait trouvé son bonheur dans une autre vie, a dû changer de trajectoire pour en construire un autre. Car, ayant commencé sa carrière comme Assistante médicale, elle a travaillé dans ce secteur pendant 15 ans. Mais comme un chromosome, la couture et la mode étaient inscrites dans ses gênes.

« Après mes heures de bureau, je m’essayais à la couture avec une machine que j’avais achetée et gardée à la maison », dit-elle ajoutant que « je faisais faire certaines coupes par des tailleurs professionnels que j’invitais à la maison ». Elle profitait de ses congés annuels pour vendre ses confections en Gambie où elle s’est imposée le nom de « NuNu by Dakar ».

Mais la direction de sa trajectoire a complètement dévié à la suite du décès de son patron auquel elle était très liée et son départ du cabinet qui l’employait. « Je me suis installée avec presque rien dans les locaux qui accueillent aujourd’hui ma boutique et mon atelier. Au départ, il nous arrivait de faire la coupe des habits à même le sol puisqu’il nous manquait même les tables », se souvient-elle. « Mais à force de travail ponctué souvent de nuits blanches à l’atelier, je réalisais à chaque fois les objectifs que je m’assignais. Jusqu’à arriver à ce niveau ». Ce qui force son admiration pour ….. elle-même. « Je suis contente de me découvrir femme chef d’entreprise. C’est un combat et un engagement que je vais mener pour le Made in Africa. J’y crois et c’est un rêve qu’il est possible de réaliser », note-t-elle.

Femme de combat et de caractère, épouse moulée dans ses valeurs traditionnelles mais foncièrement opposée à la polygamie « qui est une trahison pour la femme », cartésienne avec une croyance aveugle au travail mais tout aussi spirituelle et même mystique, Marie Madeleine Diouf ne s’érige pas pour autant en donneur de leçons. « Je n’ai pas besoin qu’on me croît, mais qu’on s’inspire de mon exemple pour se construire », dit-elle puisque « j’ai commencé très tôt à me prendre en charge ainsi que ma famille en partant de rien ».

Le travail qu’elle considère comme un viatique est la seule source de réussite et d’indépendance de l’être humain. « Nous sommes tous égaux au départ. Il faut se battre pour y arriver ». Mais avant cela, « il faut proscrire le mensonge, l’hypocrisie, la paresse et promouvoir l’honnêteté, la vérité et le courage ».
Si NuNu croît en la réussite par le travail, elle n’en est pas moins surprise de la notoriété et de l’ampleur de son entreprise qui déborde aujourd’hui les frontières du Sénégal alors qu’elle n’existe réellement que depuis cinq ans. Moralité : « Tout le monde peut réussir. Il faut seulement y croire et s’y mettre au bon moment », dit-elle.
Actu-Economie


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