MODERNISATION DE LA BAD / AIF : Les quatre points cardinaux de Ould Tah

Jeudi 27 Novembre 2025

Parce qu’il voulait marquer que l’Africa Investment Forum (AIF) 2025 n’est pas seulement “une édition de plus”, mais plutôt le premier grand rendez-vous international organisé sous son mandat, Sidi Ould Tah a rappelé quatre piliers comme boussole pour ancrer la cohérence entre la stratégie de la BAD et l’esprit de l’AIF.


La vision géopolitique et économique du président de la BAD, Sidi Ould Tah s’inspire de l’idée selon laquelle l’Afrique importe des biens qu’elle pourrait produire elle-même et renforcer ses chaînes de valeur internes. Dans son intervention à l’ouverture, le mercredi 26 novembre 2025 à Rabat (Maroc) de la 5ème édition de l’Africa Investment Forum (AIF), il a souligné que le continent dispose d’un potentiel considérable mais doit désormais répondre à l’ampleur de ses besoins en infrastructures, énergie, industrialisation et emploi par une injection massive d’investissements privés, nationaux et internationaux. Non sans prévenir que le chantier est ambitieux, Ould Tah a assuré que la BAD, sous sa direction, vise à être “un catalyseur”: « mobiliser des capitaux nouveaux, proposer des projets bancables, attirer des investisseurs… pour donner au continent des chances d’industrialisation, d’autonomie et de développement durable ».

Même si le discours était très orienté investissement privé et mobilisation de capitaux, le président du groupe de la BAD n’en a pas moins rappelé quatre piliers comme étant la boussole de son mandat, pour ancrer la cohérence entre la stratégie de la BAD et l’esprit de l’AIF
 
Dans le sillage de la boussole

Posant les bases de sa manière de diriger l’institution qui s’articulent autour de ce qu’il appelle « Les quatre points cardinaux », Sidi Oul Tah évoque d’abord l’Ecoute.
Il a insisté sur la nécessité pour la BAD d’être encore plus à l’écoute des États, des entrepreneurs, des investisseurs, des jeunes, et d'adapter ses outils à leurs besoins réels.
Dans le cadre de l’AIF, cela signifie : sélectionner des projets qui répondent à une demande locale réelle et qui sont réellement prêts à être financés.

Le deuxième pilier est relatif à la réforme de la Banque « pour aller plus vite ». Le lancement d’un programme de réformes vise à accélérer les processus internes : procédures plus rapides, délais de décaissement plus courts, simplification pour permettre aux projets de l’AIF d’être réalisés sans inertie administrative. Ce point a été relié directement au besoin d’augmenter le volume de projets bancables.

En troisième point, l’approfondissement des partenariats (publics, privés, souverains, régionaux) est sans doute le levier que le président de la BAD a le plus appuyé, en particulier avec les fonds souverains africains, les marchés financiers régionaux et le secteur privé, un lien plus étroit entre États et investisseurs institutionnels. L’AIF devenant, selon ses mots, la “plateforme phare” de cette nouvelle diplomatie économique.

Afin de produire des résultats tangibles qui changent la vie des Africains, il a remis l’accent sur l’impact concret à travers l’énergie (notamment Mission 300), les emplois, les infrastructures, l’industrialisation locale. Dans le cadre de l’AIF, cela veut dire : pas seulement annoncer des engagements financiers, mais sécuriser des deals solides et mesurables.

Ces quatre points cardinaux qui guident le mandat de Ould Tah aux commandes de la BAD, cadrent parfaitement avec l’objectif du Forum d’attirer du capital privé et transformer l’Afrique à travers des projets, et bancables. Cette démarche, selon Ould Tah, s’inscrit « dans une volonté de renforcer la souveraineté financière africaine, de dynamiser les chaînes de valeur locales et de structurer des projets bancables à grande échelle ».

Rappelons que le Dr Ould Tah hérite d'une BAD aux fondamentaux solides : 318 milliards de dollars de capital, une notation AAA depuis dix ans et plus de 102 milliards de dollars de financements approuvés au cours de la dernière décennie.

Quant à l’AIF 2025, il marque une étape importante pour impulser une nouvelle dynamique d’investissement sur le continent et concrétiser une relance portée par l’innovation, l’intégration régionale et le capital privé.
Malick NDAW, Envoyé spécial à Rabat
Actu-Economie

La rédaction

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