Lancement des Diaspora Bonds : Une opportunité unique selon le Pr Amath Ndiaye de l’Ucad

Lundi 22 Septembre 2025

Enseignant chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg-Ucad), le Pr Amath Ndiaye est revenu sur le lancement des Diaspora Bonds. Pour l’économiste dans une contribution publiée sur les réseaux sociaux, c’est une opportunité historique.


«Le 22 septembre 2025, le Sénégal lancera un Appel public à l’épargne (Ape) de 300 milliards FCFA, comprenant un volet appelé Diaspora-Bonds. Ce dispositif vise à associer la diaspora au financement du développement national. Certes, l’opération est ouverte à tous les investisseurs, mais le message est clair : mobiliser l’épargne des Sénégalais de l’extérieur au service de leur pays d’origine », a écrit M. Ndiaye.
 
Avec des taux d’intérêt compris entre 6,40 % et 6,95 %, a-t-il dit, ces obligations offrent une rémunération très compétitive. « Comparons : en France, le Livret A rapporte seulement 1,7 % ; en Italie, les Buoni Fruttiferi Postali 2,5 à 3 % ; aux États-Unis, les livrets « high-yield » oscillent entre 4,2 % et 5 %. Même en tenant compte de l’inflation locale, les Diaspora-Bonds dégagent un rendement réel plus élevé, ce qui les rend attractifs pour tout épargnant soucieux de valoriser son argent », a affirmé l’enseignant de la Faseg.
 
Mais, note Amath Ndiaye, il faut être clair. Il soutient que l’attractivité financière et le patriotisme ne suffisent pas. A son avis, seule une gestion rigoureuse garantira le succès.
«Pour que cette mobilisation réussisse, plusieurs conditions sont indispensables : bien informer : la communication doit être claire, technique et pédagogique. Beaucoup de Sénégalais de la diaspora ne connaissent pas ces produits et attendent des explications simples.
 Rester compétitif : les taux proposés sont intéressants, mais il faudra maintenir cette compétitivité pour attirer durablement les investisseurs.
Instaurer la confiance : le Sénégal a toujours respecté ses engagements financiers vis-à-vis de ses créanciers. Contrairement aux retards possibles avec les fournisseurs de biens et services, les paiements de dette sont scrupuleusement honorés, car il en va de la crédibilité financière internationale de l’État, a confié l’économiste.

Il recommande également de diversifier les opportunités. Selon Ameth Ndiaye, au-delà des obligations, il faut innover avec des « Actions-diaspora ». Cela, a-t-il relevé, permettrait aux expatriés d’investir directement dans des projets lucratifs. « Imaginons par exemple l’autoroute à péage « Ila Matam », reliant Touba au Fouta : un projet structurant, rentable grâce aux péages, qui désenclaverait toute une région tout en offrant à la diaspora un retour financier concret », explique M. Ndiaye. Il demande aussi d’assurer la liquidité pour que les investisseurs ne se sentent pas enfermés. Ces obligations, a-t-il dit, doivent être négociables et revendables facilement, à travers un marché secondaire organisé.

«En résumé, les Diaspora-Bonds sont une opportunité historique. Ils ne doivent pas être vus comme un simple geste de patriotisme, mais comme un investissement sûr et rentable. Tous les Sénégalais, pastéfiens ou non, doivent les soutenir. Investir dans ces obligations, c’est investir dans le Sénégal, mais aussi dans soi-même, car un pays qui avance, c’est une diaspora qui rayonne », a indiqué le Pr Amath Ndiaye.
  Adou Faye
Actu-Economie


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