LOI DE FINANCES 2015 : Macky se détourne du social

Vendredi 5 Septembre 2014

Un budget de croissance. C’est ce qu’a réclamé en Conseil des ministres le chef de l’Etat pour l’orientation prioritaire de la Loi de finances 2015. Mais avec des indicateurs économiques en berne cette année et un plus de 577 milliards d’investissements sur un budget de plus 2 732 milliards, cette ambition n’est pas loin d’être un vœu pieux.


Macky Sall, président de la République du sénégal
Macky Sall, président de la République du sénégal
Les indicateurs économiques en berne durant l’année 2014, le chef de l’Etat veut se rattraper en 2015. Hier, en Conseil des ministres, il a instruit le gouvernement pour que la Loi de finances 2015 soit «fondamentalement orientée vers l’investissement productif» afin de permettre l’atteinte des objectifs de croissance et de création d’emplois liés à la première vague de projets du Plan Sénégal Emergent (Pse). Selon le communiqué du Conseil des ministres qui l’annonce, le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de la prise en charge, dans les prévisions, des dotations destinées à la réalisation des programmes d’investissements publics validés lors des conseils des ministres délocalisés ainsi que de l’ensemble des programmes de protection sociale enclenchés, notamment le programme national de bourses de sécurité familiale (Pnbsf) et de Couverture maladie universelle (Cmu) dont les allocations doivent être renforcées.
 Un changement de cap donc quand on sait que le budget de l’année en cours a une forte connotation sociale alors que les problèmes sociaux ne peuvent être résolus que par une forte croissance. Ce que le Sénégal n’a pas. Car, malgré de nombreux atouts par rapport à ses voisins, le pays était en queue de peloton en termes de croissance l’année dernière, se faisant même dépasser par des pays en guerre ou qui en sortent. Il avait réalisé,  selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), un taux de croissance de 2,4 % en 2013. Une contreperformance pour un pays dont la croissance démographique dépasse 2,6 %.
Ainsi, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, qui alertait, lundi dernier, sur la pression de la masse salariale sur le budget de l’Etat qui laisse une faible marge de manœuvre au gouvernement pour des investissements productifs, semble obtenir un soutien de son patron pour une relance de l’économie. Car, le secteur privé, moteur du développement, est en panne. Ce, avec notamment une cascade de fermetures d’entreprises notée depuis 2012 à cause principalement de la baisse de la commande publique, la dette intérieure, l’accès au crédit ou encore la disponibilité de l’énergie, sans oublier l’environnement des affaires.
D’autres contraintes au renouveau de l’appareil productif du pays subsistent au niveau des engagements budgétaires. Et, selon le communiqué du Conseil des ministres, le Premier ministre a même été obligé de demander aux départements ministériels «d’accélérer le rythme de consommation des crédits et de veiller à l’exécution correcte des budgets, condition essentielle pour la réalisation des objectifs de développement».  Car, pour dépenser les 577 milliards de francs Cfa inscrits dans le budget en cours au titre des investissements, les choses traînent encore. Et l’occasion est vite donnée de se défausser sur les longues procédures du code des marchés publics. Pour preuve, le rapport trimestriel de suivi de l’exécution des marchés publics élaboré par la Direction du suivi de l’exécution des marchés publics (Dsemp) du ministère du Plan soulignait qu’au premier trimestre 2014, le niveau global des engagements budgétaires (Présidence, Primature et ministères) ne s’élevait qu’à 17 % des autorisations annuelles.
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