Ce que la guerre en Ukraine signifie pour l'Afrique

Mardi 28 Juin 2022

Jusqu’au quatrième trimestre de l’année 2020, la croissance économique de l’Afrique – malgré des déséquilibres et de nombreux défis systémiques parmi lesquels la pauvreté et le chômage des jeunes – se démarquait comme la deuxième plus rapide au monde, après celle de l’Asie.


La pandémie de COVID-19 est malheureusement venue ralentir la croissance, risquant d’entraîner un recul de plusieurs années par rapport aux progrès économiques et sociaux accomplis. Difficulté supplémentaire, au moment même où la pandémie commençait à s’atténuer, permettant au continent d’œuvrer pour sa reprise face à sa première récession depuis 25 ans, la guerre en Ukraine a débuté.

Le conflit provoqué par l’invasion russe ajoute aux défis et sources de tensions que connaît déjà l’Afrique. Certains sont de nature économique, notamment les problèmes de dette  des pays à revenu faible, ou encore la dépendance excessive  aux exportations de matières premières. L’instabilité politique et le terrorisme  demeurent une menace sur plusieurs parties du continent, notamment le Sahel, la région du lac Tchad, l’Afrique de l’Est, et plus récemment la région de la côte ouest-africaine. L’Afrique peine également à gérer les effets redoutables  du changement climatique et de l’insécurité alimentaire.

C’est dans ce contexte que la guerre en Ukraine est venue intensifier les pressions socio-économiques en Afrique. De nombreux pays africains dépendant massivement des importations alimentaires, les nouvelles hausses  des prix mondiaux des produits agricoles et du pétrole, engendrées par le conflit, conduisent à une vulnérabilité croissante des plus pauvres, la très nette diminution des exportations de céréales en provenance d’Ukraine  aggravant l’insécurité alimentaire dans de nombreuses régions. Ceci menace d’exacerber un certain nombre de conflits latents dans la Corne de l’Afrique ainsi qu’au Sahel, et risque de mettre à mal les perspectives  africaines d’accomplissement des Objectifs de développement durable pour 2030.

Une autre conséquence de la guerre en Ukraine réside dans un changement de paradigme quant au regard que portent les Africains sur le reste du monde. L’opinion africaine prend de plus en plus conscience de la différence entre d’un côté les ressources que les partenaires traditionnels de la coopération internationale allouent pour lutter contre les famines, les menaces de sécurité  ainsi que le COVID-19, et de l’autre celles qu’ils mobilisent  pour soutenir l’Ukraine. Aujourd’hui plus que jamais, les gouvernements africains montrent une volonté de travailler avec de nouveaux partenaires tels que la Chine, en plaçant de plus en plus l’accent sur leurs intérêts nationaux et le désir d’une coopération internationale plus équilibrée.

Une vision commune  aux médias et réseaux sociaux africains consiste par conséquent à considérer que « cette guerre n’est pas la nôtre  », une perception que l’on retrouve dans les positions  internationales de nombreux gouvernements d’Afrique. Le 2 mars, lorsque l’Assemblée générale des Nations Unies a largement voté  la condamnation de l’invasion russe en Ukraine, les États africains ont représenté près de la moitié  des 35 abstentions.

L’actuelle crise géopolitique représente pour l’Afrique une opportunité de réduire sa dépendance aux importations alimentaires depuis l’extérieur du continent. Les dirigeants politiques africains mettent aujourd’hui en œuvre et renforcent plusieurs réponses régionales sous l’égide d’initiatives et d’organisations telles que la Zone de libre-échange continentale africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, ou encore la Banque africaine de développement.

Plusieurs programmes              nationaux  et régionaux  entendent par ailleurs réduire l’impact de l’inflation croissante des prix alimentaires, et soutenir la production locale.
Les États africains déploient de plus en plus de politiques et programmes de développement national au travers de partenariats avec notamment la BAD  et l’ONU. Nombre de ces pays se concentrent par exemple sur la production locale de pétrole et de gaz, les énergies renouvelables, les capacités manufacturières locales, ou encore l’emploi des jeunes.

Bien que demeurent plusieurs défis majeurs, les populations d’Afrique ont adopté  des réponses  efficaces face aux menaces sanitaires telles que le COVID-19, le virus Ebola et le choléra, comme face aux crises humanitaires  qui résultent des catastrophes naturelles, des conflits violents et des famines. Il incombe désormais aux dirigeants africains d’améliorer la gouvernance, ainsi que de prendre d’audacieuses décisions axées sur la promotion de la production et consommation locale, comme sur le renforcement d’une coopération régionale mutuellement bénéfique. Le courage politique, soutenu par la majorité de la population, accélérera la reprise de la région face aux effets de la guerre.

L’Afrique doit plus largement œuvrer pour la gestion de l’impact du changement climatique, en se concentrant sur la sécurité alimentaire, l’amélioration de la nutrition, la protection sociale, la durabilité environnementale, et la résilience face aux chocs. Pour ce faire, la région a fait de l’accès à une énergie durable pour tous, ainsi que de la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées, une priorité majeure d’ici 2030.

Nombre d’Africains sont convaincus que la résolution de la guerre en Ukraine n’est pas leur problème. Malheureusement, l’incapacité à rétablir la paix, ainsi qu’à mettre un terme aux perturbations des approvisionnement alimentaires et énergétiques, ne pourra qu’entraîner davantage d’instabilité politique et de tensions sociales dans la région, ce qui en retour mettra à mal les chances de l’Afrique de tracer sa propre trajectoire vers un avenir plus prospère et plus durable.
Traduit de l’anglais par Martin Morel
Aïchatou Mindaoudou a été ministre des Affaires étrangères du Niger.
© Project Syndicate 1995–2022
 
chroniques



1.Posté par kounde le 30/06/2022 21:48
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