
Le 9 juin dernier, le G7 réservait une séance de travail de son Sommet à la santé des océans. À cette réunion participaient les membres du G7, mais aussi les représentants de pays invités comme le Vietnam et la Norvège, le Sénégal et le Rwanda (qui préside cette année l’Union Africaine).
Dans un document qu’ils ont réalisé dans le cadre de la prochaine réunion du G7 sur la santé des océans, prévue le jeudi 20 septembre prochain messieurs Guèye et Millette ont axé leurs interventions sur les effets néfastes des déchets plastiques sur l’environnement, particulièrement sur les océans.
‘’Le Plan d’action de Charlevoix pour la santé des océans, des mers et des communautés côtières résilientes a été adopté à cette occasion de même qu’une Charte sur les plastiques’’, ont-ils indiqué, ajoutant que ce Plan d’action de Charlevoix évoque avec force l’interdépendance qui existe entre la santé des océans et le bien-être des communautés côtières, incluant les pêcheurs artisans et les aquaculteurs ainsi que les femmes distributrices et transformatrices des produits de la pêche.
Loin de s’atténuer, cette interdépendance s’est renforcée au cours des dernières décennies sous l’effet de la dégradation des écosystèmes aquatiques et de la pollution marine.
Le cas du plastique
‘’Les déchets de plastique dans les océans ont revêtu, avec raison, une importance particulière lors des discussions du G7, parce qu’ils constituent une menace pour les écosystèmes marins et la santé humaine, tout en constituant une perte importante de valeur sur le plan économique, de ressources et d’énergie’’, ont fait noter le président de la CAOPA et le secrétaire général du REPF.
Objets flottants ou microparticules immergées, ces déchets sont dispersés dans les eaux; ils sont présents sur les fonds marins; ils souillent des plages autrefois considérées comme paradisiaques, à les en croire, avant d’expliquer que l’omniprésence des matières plastiques dans les océans est telle que plusieurs personnes parlent maintenant de l’apparition de nouveaux ‘’continents’’.
‘’Ici comme ailleurs, les solutions à la présence des déchets de plastique sont bien connues : elles se trouvent dans la mer et sur la terre, dans l’action individuelle et collective. Elles interpellent chacun d’entre nous afin qu’il applique des mesures efficaces, durables et pourquoi pas novatrices. Par exemple, il faut éviter le recours inutile aux plastiques, notamment ceux à usage unique, et réduire l’utilisation de ce matériau dans la vie quotidienne’’, ont-ils poursuivi.
A leurs avis, il faut prévenir et éviter la production de plastiques, en particulier ceux à usage unique. Plusieurs pays, notamment en Afrique, ont par exemple adopté des lois pour bannir la production et l’utilisation de sachets plastique, éviter les déchets de plastique, en s’assurant que les plastiques soient récupérés, réutilisés, recyclés et gérés selon leur cycle de vie, doter les collectivités, particulièrement celles des zones névralgiques et vulnérables, d’infrastructures destinées à la collecte et au traitement des matières plastiques, gérer les déchets de plastique de manière à ce qu’ils soient éliminés de manière non polluante, nettoyer périodiquement les plages et prévenir la perte ou l’abandon d’engins de pêche en milieu aquatique.
Pour un rôle accru des organisations de pêcheurs artisans
Dans ce contexte, les organisations qui regroupent les pêcheurs artisans ainsi que les femmes distributrices et transformatrices des produits de la pêche peuvent jouer un rôle important, car les communautés côtières sont les premières victimes des déchets plastiques. En effet, le plastique dans les océans est un enjeu social et économique qui menace la sécurité alimentaire et leur gagne-pain, un enjeu dont l’opportunité et surtout l’urgence d’agir ne font pas de doute et sur lequel il est possible d’exercer une influence concrète et réelle avec des effets immédiats comme à long terme. Cependant, il ne faut pas sous-estimer la difficulté pour ces organisations d’agir, vu leur morcellement, vu aussi leur faiblesse comparativement aux grands lobbys industriels.
Le plastique dans les océans constitue aussi un enjeu politique pour les organisations de pêcheurs artisans, car il fait appel à leur mobilisation pour contribuer à l’enlèvement des déchets plastiques dans les zones côtières, notamment dans les villes, et à leur leadership dans la promotion de pratiques exemplaires de production et la diffusion de procédés de transformation plus durables dans le secteur de la pêche. D’où la nécessité d’éduquer tant les citoyens que les organisations de pêche artisanale, leurs dirigeants et leurs membres à la prévention et à la réduction de la production de déchets plastiques, à la pollution par les plastiques et à l’élimination des déchets marins : dans le cas des professionnels de la pêche, ce sont ces trois compétences que les écoles de pêches devraient s’efforcer d’enseigner et d’inscrire dans leur programme de formation.
Les gouvernements devraient également reconnaître le rôle des communautés de pêche pour récupérer les déchets plastiques en mer et au niveau des plages et soutenir de façon appropriée les efforts des communautés en la matière.
Réunion d’Halifax
Le 20 septembre prochain aura lieu à Halifax une réunion des ministres du G7 responsables des océans afin de discuter du Plan d’action de Charlevoix et de l’impact des déchets de plastique. Il faut espérer que les décideurs du G7 voient les organisations regroupant pêcheurs artisans et femmes distributrices et transformatrices des produits de la pêche comme des organisations qui sont en première ligne des changements qu’impose une gestion durable des déchets marins de plastique.
La CAOPA est une initiative des acteurs professionnels de la pêche artisanale qui a vu le jour en 2006 et qui regroupe maintenant 9 pays africains.
Le REPF dont le siège est abrité par l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec regroupe 32 établissements répartis entre 14 pays francophones dont plusieurs africains. Ces institutions comprennent 970 enseignants et 8400 étudiants qui travaillent et sont en lien avec la mer.
Serigne Makhtar Fall
Dans un document qu’ils ont réalisé dans le cadre de la prochaine réunion du G7 sur la santé des océans, prévue le jeudi 20 septembre prochain messieurs Guèye et Millette ont axé leurs interventions sur les effets néfastes des déchets plastiques sur l’environnement, particulièrement sur les océans.
‘’Le Plan d’action de Charlevoix pour la santé des océans, des mers et des communautés côtières résilientes a été adopté à cette occasion de même qu’une Charte sur les plastiques’’, ont-ils indiqué, ajoutant que ce Plan d’action de Charlevoix évoque avec force l’interdépendance qui existe entre la santé des océans et le bien-être des communautés côtières, incluant les pêcheurs artisans et les aquaculteurs ainsi que les femmes distributrices et transformatrices des produits de la pêche.
Loin de s’atténuer, cette interdépendance s’est renforcée au cours des dernières décennies sous l’effet de la dégradation des écosystèmes aquatiques et de la pollution marine.
Le cas du plastique
‘’Les déchets de plastique dans les océans ont revêtu, avec raison, une importance particulière lors des discussions du G7, parce qu’ils constituent une menace pour les écosystèmes marins et la santé humaine, tout en constituant une perte importante de valeur sur le plan économique, de ressources et d’énergie’’, ont fait noter le président de la CAOPA et le secrétaire général du REPF.
Objets flottants ou microparticules immergées, ces déchets sont dispersés dans les eaux; ils sont présents sur les fonds marins; ils souillent des plages autrefois considérées comme paradisiaques, à les en croire, avant d’expliquer que l’omniprésence des matières plastiques dans les océans est telle que plusieurs personnes parlent maintenant de l’apparition de nouveaux ‘’continents’’.
‘’Ici comme ailleurs, les solutions à la présence des déchets de plastique sont bien connues : elles se trouvent dans la mer et sur la terre, dans l’action individuelle et collective. Elles interpellent chacun d’entre nous afin qu’il applique des mesures efficaces, durables et pourquoi pas novatrices. Par exemple, il faut éviter le recours inutile aux plastiques, notamment ceux à usage unique, et réduire l’utilisation de ce matériau dans la vie quotidienne’’, ont-ils poursuivi.
A leurs avis, il faut prévenir et éviter la production de plastiques, en particulier ceux à usage unique. Plusieurs pays, notamment en Afrique, ont par exemple adopté des lois pour bannir la production et l’utilisation de sachets plastique, éviter les déchets de plastique, en s’assurant que les plastiques soient récupérés, réutilisés, recyclés et gérés selon leur cycle de vie, doter les collectivités, particulièrement celles des zones névralgiques et vulnérables, d’infrastructures destinées à la collecte et au traitement des matières plastiques, gérer les déchets de plastique de manière à ce qu’ils soient éliminés de manière non polluante, nettoyer périodiquement les plages et prévenir la perte ou l’abandon d’engins de pêche en milieu aquatique.
Pour un rôle accru des organisations de pêcheurs artisans
Dans ce contexte, les organisations qui regroupent les pêcheurs artisans ainsi que les femmes distributrices et transformatrices des produits de la pêche peuvent jouer un rôle important, car les communautés côtières sont les premières victimes des déchets plastiques. En effet, le plastique dans les océans est un enjeu social et économique qui menace la sécurité alimentaire et leur gagne-pain, un enjeu dont l’opportunité et surtout l’urgence d’agir ne font pas de doute et sur lequel il est possible d’exercer une influence concrète et réelle avec des effets immédiats comme à long terme. Cependant, il ne faut pas sous-estimer la difficulté pour ces organisations d’agir, vu leur morcellement, vu aussi leur faiblesse comparativement aux grands lobbys industriels.
Le plastique dans les océans constitue aussi un enjeu politique pour les organisations de pêcheurs artisans, car il fait appel à leur mobilisation pour contribuer à l’enlèvement des déchets plastiques dans les zones côtières, notamment dans les villes, et à leur leadership dans la promotion de pratiques exemplaires de production et la diffusion de procédés de transformation plus durables dans le secteur de la pêche. D’où la nécessité d’éduquer tant les citoyens que les organisations de pêche artisanale, leurs dirigeants et leurs membres à la prévention et à la réduction de la production de déchets plastiques, à la pollution par les plastiques et à l’élimination des déchets marins : dans le cas des professionnels de la pêche, ce sont ces trois compétences que les écoles de pêches devraient s’efforcer d’enseigner et d’inscrire dans leur programme de formation.
Les gouvernements devraient également reconnaître le rôle des communautés de pêche pour récupérer les déchets plastiques en mer et au niveau des plages et soutenir de façon appropriée les efforts des communautés en la matière.
Réunion d’Halifax
Le 20 septembre prochain aura lieu à Halifax une réunion des ministres du G7 responsables des océans afin de discuter du Plan d’action de Charlevoix et de l’impact des déchets de plastique. Il faut espérer que les décideurs du G7 voient les organisations regroupant pêcheurs artisans et femmes distributrices et transformatrices des produits de la pêche comme des organisations qui sont en première ligne des changements qu’impose une gestion durable des déchets marins de plastique.
La CAOPA est une initiative des acteurs professionnels de la pêche artisanale qui a vu le jour en 2006 et qui regroupe maintenant 9 pays africains.
Le REPF dont le siège est abrité par l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec regroupe 32 établissements répartis entre 14 pays francophones dont plusieurs africains. Ces institutions comprennent 970 enseignants et 8400 étudiants qui travaillent et sont en lien avec la mer.
Serigne Makhtar Fall