chroniques
Après une baisse de 45 % en 2023, la médiation des assurances a connu une envolée spectaculaire en 2024. Le nombre de saisines traitées a bondi de 92 %, confirmant une recrudescence des différends entre assurés et compagnies d’assurances.
Depuis la création du dispositif en 2009, 1 627 dossiers ont été traités, dont 87 % relèvent de la branche IARD (Incendies, Accidents, Risques Divers) contre 13 % pour la branche Vie. Près de 90 % des dossiers ont été résolus à l’amiable, représentant un enjeu financier cumulé de 1,7 milliard de francs Cfa.
Assurance automobile en tête des litiges
En 2024, 65 saisines ont été enregistrées dans la branche IARD, contre 37 l’année précédente. La quasi-totalité concerne la Responsabilité civile automobile, hormis quelques cas liés à la garantie Incendie.
Les principaux griefs portent sur les retards de règlement des indemnisations, le manque de pièces justificatives, le retard des rapports d’expertise ou encore des accords de règlement non exécutés. Le médiateur des assurances, Amadou Kane Diallo, note qu’environ 30 % des litiges concernent une seule compagnie d’assurance, tandis que 9 sur 10 des sociétés incriminées respectent leurs obligations.
La branche Vie affiche une légère progression, passant d’un à six dossiers de réclamation, principalement liés aux retraites complémentaires et aux rentes éducation. Le taux de résolution atteint 90 %, les dossiers restants étant en cours de traitement.
Courtiers et assurés, principaux requérants
Les courtiers d’assurance représentent désormais plus de 50 % des saisines, devant les assurés directs qui représentent 32 %. Les tiers lésés, souvent victimes d’accidents, ne comptent plus que quatre plaintes, contre huit en 2023.
Les compagnies d’assurances, autrefois à l’origine de 58 % des saisines (en 2022), n’ont soumis aucun dossier depuis deux ans, signe de l’efficacité du mécanisme d’échanges inter-compagnies mis en place par la Fédération des Sociétés d’Assurances du Sénégal (FSAS).
Secteur bancaire, les réclamations quadruplent
La dynamique est encore plus forte dans le secteur bancaire et de la microfinance. Le médiateur pour les banques, établissements financiers, institutions de microfinance et La Poste a enregistré 308 réclamations en 2024, contre 77 en 2023, soit une multiplication par quatre.
Selon Banda Diop, médiateur du secteur financier, le taux de réussite atteint 90 %, avec une moyenne quinquennale de 92,56 %, confirmant l’efficacité du dispositif de médiation dans la résolution des différends financiers. Les problèmes de remboursement de crédits constituent 69 % des plaintes, suivis des entraves à la mobilité bancaire (11,2 %) et des contestations d’écritures (9 %).
Pour renforcer la confiance entre institutions et clients, les médiateurs formulent plusieurs recommandations dont l’utilisation des langues nationales dans les contrats pour garantir un consentement éclairé ; l’accélération de la production des rapports d’expertise et le règlement des sinistres ; l’instauration d’une chambre de compensation assurantielle et la création des fonds d’urgence pour les agriculteurs touchés par les catastrophes naturelles ainsi que le développement d’assurances agricoles obligatoires.
Bassirou MBAYE
Depuis la création du dispositif en 2009, 1 627 dossiers ont été traités, dont 87 % relèvent de la branche IARD (Incendies, Accidents, Risques Divers) contre 13 % pour la branche Vie. Près de 90 % des dossiers ont été résolus à l’amiable, représentant un enjeu financier cumulé de 1,7 milliard de francs Cfa.
Assurance automobile en tête des litiges
En 2024, 65 saisines ont été enregistrées dans la branche IARD, contre 37 l’année précédente. La quasi-totalité concerne la Responsabilité civile automobile, hormis quelques cas liés à la garantie Incendie.
Les principaux griefs portent sur les retards de règlement des indemnisations, le manque de pièces justificatives, le retard des rapports d’expertise ou encore des accords de règlement non exécutés. Le médiateur des assurances, Amadou Kane Diallo, note qu’environ 30 % des litiges concernent une seule compagnie d’assurance, tandis que 9 sur 10 des sociétés incriminées respectent leurs obligations.
La branche Vie affiche une légère progression, passant d’un à six dossiers de réclamation, principalement liés aux retraites complémentaires et aux rentes éducation. Le taux de résolution atteint 90 %, les dossiers restants étant en cours de traitement.
Courtiers et assurés, principaux requérants
Les courtiers d’assurance représentent désormais plus de 50 % des saisines, devant les assurés directs qui représentent 32 %. Les tiers lésés, souvent victimes d’accidents, ne comptent plus que quatre plaintes, contre huit en 2023.
Les compagnies d’assurances, autrefois à l’origine de 58 % des saisines (en 2022), n’ont soumis aucun dossier depuis deux ans, signe de l’efficacité du mécanisme d’échanges inter-compagnies mis en place par la Fédération des Sociétés d’Assurances du Sénégal (FSAS).
Secteur bancaire, les réclamations quadruplent
La dynamique est encore plus forte dans le secteur bancaire et de la microfinance. Le médiateur pour les banques, établissements financiers, institutions de microfinance et La Poste a enregistré 308 réclamations en 2024, contre 77 en 2023, soit une multiplication par quatre.
Selon Banda Diop, médiateur du secteur financier, le taux de réussite atteint 90 %, avec une moyenne quinquennale de 92,56 %, confirmant l’efficacité du dispositif de médiation dans la résolution des différends financiers. Les problèmes de remboursement de crédits constituent 69 % des plaintes, suivis des entraves à la mobilité bancaire (11,2 %) et des contestations d’écritures (9 %).
Pour renforcer la confiance entre institutions et clients, les médiateurs formulent plusieurs recommandations dont l’utilisation des langues nationales dans les contrats pour garantir un consentement éclairé ; l’accélération de la production des rapports d’expertise et le règlement des sinistres ; l’instauration d’une chambre de compensation assurantielle et la création des fonds d’urgence pour les agriculteurs touchés par les catastrophes naturelles ainsi que le développement d’assurances agricoles obligatoires.
Bassirou MBAYE
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