Economie : La révolution démographique, un atout pour l’Afrique

Jeudi 25 Juin 2015

Les tendances démographiques sont au cœur de tous les processus de transformation structurelle. Dans le cas de l’Afrique, étant donné leur ampleur et leur rythme, elles devront jouer un rôle déterminant dans la définition des politiques publiques.


Economie : La révolution démographique, un atout pour l’Afrique
L’Afrique, qui comptait 1 milliard d’habitants en 2010, devrait voir sa population plus que doubler d’ici 2050. La croissance démographique ne sera toutefois pas identique d’un pays à l’autre. Seules l’Afrique du Sud et l’Afrique du Nord seront moins concernées. Les disparités entre pays sont exacerbées lorsque l’on compare leur PIB par habitant et leur taux de fécondité. Les 54 pays africains semblent se répartir en trois grandes «macro-régions», selon les caractéristiques historiques et structurelles qu’ils ont en commun et les différents problèmes  auxquels ils sont confrontés. Par exemple, les cinq pays  le long de la côte méditerranéenne, ainsi que l’Afrique du Sud, affichent un revenu par habitant  de 3 000-6 000 USD par an et un faible taux de fécondité (moins de trois enfants par femme). Leur économie repose sur une base large et ils sont fortement urbanisés.
Sur les 47 pays d’Afrique centrale, de l’Est  et de l’Ouest, 37 ont un revenu par habitant inférieur à 1500 USD et un taux de fécondité compris entre 4 et 7. Ils sont davantage tributaires des activités  minières et agricoles que les autres  et, dans la plupart des cas, leur population est majoritairement  rurale. Une comparaison de la taille du PIB et de la population des pays africains fait  apparaitre les problèmes de chacun de ces trois « macro-régions », et font particulièrement bien ressortir les disparités du point de vue de la démographie et de l’économie entre les pays d’Afrique centrale, de l’Est et de l’Ouest d’une part et les pays d’Afrique du Nord et du Sud  d’autre part.
En effet, entre 1970 et 2010, la population de la Chine, de l’Inde  et de l’Afrique  subsaharienne a progressé  dans des proportions analogues, et s’est  accrue de quelque 550-650 millions d’habitants. Sur les 40 prochaines années, en revanche, l’augmentation  de la population  de l’Afrique subsaharienne sera d’au moins 200% comparée  à sa croissance entre 1970 et 2010, contre 70% en Inde, tandis qu’en Chine, elle va se stabiliser avant de reculer.
Ces changements démographiques présentent des opportunités mais aussi des défis. D’une part, la transition démographique en cours ouvre une fenêtre d’opportunité, car les ratios de la population en âge de travailler sur la population inactive s’améliorent significativement. Le ratio de population active /population inactive, c'est-à-dire le ratio d’activité va augmenter au cours des prochaines décennies et peut être engendré un dividende démographique pour l’Afrique subsaharienne. Le nombre des personnes actives qui subviendront aux besoins des inactifs va progresser sous l’effet de la baisse des taux de natalité, ce qui libérera les ressources qui serviront à améliorer les conditions de vies (éducation, soin de santé et logement) et a alimenter l’épargne et l’investissement. Cette évolution soulagera l’Afrique du lourd fardeau qu’elle porte depuis longtemps, même si des différences sont négligeables subsisteront entre les pays. Dans les années 90, on dénombrait pratiquement un actif pour chaque inactif. Le ratio d’activité moyen devrait s’inscrire sur une trajectoire de hausses régulières bien au-delà de 2050. A cette date-là, selon les prévisions, il devrait atteindre 1.6 actif pour chaque inactif en Afrique subsaharienne ce qui demeure loin du niveau actuel de la Chine. Elles  estiment que le dividende démographique de l’Afrique pourrait contribuer à 10-15% de la croissance brute du PIB en volume à l’horizon 2030.
 
Pathé TOURE
 
 
Economie

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