Déchets électroniques : Les Nations Unies, le Forum économique mondial et les partenaires unissent leurs forces

Lundi 18 Février 2019

Sept entités des Nations Unies s'associent, avec l'appui du Forum économique mondial et du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBCSD), pour appeler à une réorganisation du secteur actuel de l'électronique, en vue d'appuyer les efforts déployés à l'échelle internationale afin de résoudre le problème des déchets d'équipements électriques et électroniques.


Le rapport préconise une collaboration systématique avec les grandes entreprises, les petites et moyennes entreprises (PME), les milieux universitaires, les syndicats professionnels, la société civile et les associations dans le cadre d'un processus de réflexion afin de réorienter le système et de réduire le gaspillage des ressources, qui représente chaque année une valeur supérieure au PIB de la plupart des pays.

Chaque année, quelque 50 millions de tonnes de déchets d'équipements électriques et électroniques ne sont pas traitées, soit un poids supérieur à celui de tous les avions de ligne construits jusqu'à présent. La valeur des matériaux contenus dans ces déchets s'élève à plus de 62,5 milliards de dollars par an, soit plus que le PIB de la plupart des pays.

Moins de 20% des déchets d'équipements électriques et électroniques sont recyclés dans une filière formelle. Des millions de personnes partout dans le monde (plus de 600 000 personnes rien qu'en Chine) travaillent dans le secteur informel pour éliminer les déchets d'équipements électriques et électroniques, ce travail étant effectué en grande partie dans des conditions dangereuses pour la santé comme pour l'environnement.

Selon le rapport "A New Circular Vision for Electronics – Time for a Global Reboot"  (Une nouvelle vision circulaire de l'électronique – Tout reprendre à zéro sans attendre) présenté à Davos le 24 janvier, les technologies comme l'informatique en nuage et l'Internet des objets (IoT) appuient la "dématérialisation" progressive du secteur de l'électronique.

Parallèlement, dans l'optique de récupérer la valeur globale des matériaux contenus dans les déchets d'équipements électriques et électroniques et de créer une chaîne de valeur circulaire mondiale, le rapport met également en avant l'utilisation des nouvelles technologies pour créer des modèles économiques pour les services, améliorer le suivi des produits et renforcer les programmes de reprise des fabricants ou des revendeurs.

Il est noté dans le rapport que l'efficacité de l'utilisation des matériaux, l'infrastructure de recyclage et l'augmentation du volume et de la qualité des matériaux recyclés pour répondre aux besoins de la chaîne d'approvisionnement du secteur de l'électronique seront autant de facteurs essentiels pour la production de demain.

De plus, si le secteur de l'électronique est soutenu par la bonne association de mesures et géré correctement, des millions d'emplois décents pourraient être créés dans le monde.

Le rapport préconise une collaboration avec les multinationales, les PME, les entrepreneurs, les milieux universitaires, les syndicats professionnels, la société civile et les associations en vue de créer une économie circulaire de l'électronique dans laquelle les déchets n'existent plus, les conséquences environnementales sont réduites et des millions d'emplois décents sont créés.
Cette Coalition, qui bénéficie de l'appui du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBCSD) et du Forum économique mondial, est coordonnée par le Secrétariat du Groupe de gestion de l'environnement (EMG).

«Un travail considérable est en cours sur le terrain. Par exemple, afin de mettre en place l'économie circulaire, le Gouvernement du Nigéria, le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et ONU Environnement annoncent aujourd'hui un investissement de 2 millions de dollars afin de lancer le secteur formel du recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques au Nigéria. Ce nouvel investissement s'ajoutera aux 13 millions de dollars de financement supplémentaires apportés par le secteur privé», note le communiqué.

Selon l'Organisation internationale du travail, au Nigéria, près de 100 000 personnes travaillent dans le secteur informel des déchets d'équipements électriques et électroniques. Cet investissement aidera à créer un système dans lequel ces travailleurs auront un statut officiel, avec un emploi sûr et décent, tout en récupérant la valeur inexploitée correspondant aux 500 000 tonnes de déchets d'équipements électriques et électroniques du Nigéria.

L'ONUDI collabore avec de nombreuses organisations concernant des projets relatifs aux déchets d'équipements électriques et électroniques, dont l'UNU, l'OIT, l'UIT et l'OMS, ainsi qu'avec différents autres partenaires, tels que Dell et l'Association internationale des déchets solides (ISWA). Dans la région Amérique latine et Caraïbes, un projet de l'ONUDI sur les déchets d'équipements électriques et électroniques cofinancé par le FEM vise à appuyer la croissance économique et le développement social durables dans 13 pays. De la modernisation des installations de recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques à la fourniture d'une aide pour élaborer des stratégies nationales de gestion de ces déchets, l'initiative adopte une approche économique circulaire, tout en renforçant la coopération régionale.
 
Pathé TOURE
Actu-Economie


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