DECOUVERTE DE PETROLE AU SENEGAL : Les Conseils de l’économiste en Chef de la Banque mondiale pour l’Afrique

Mardi 6 Décembre 2016

L’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, Albert Zeufack, qui s’exprimait lors d’une conférence organisée à l’Institut Africain de Management (IAM) a prévenu le Sénégal qui vient d’annoncer la découverte de gisement de pétrole et de gaz contre le syndrome hollandais.


Albert Zeufack, Économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique
Albert Zeufack, Économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique
Selon Albert Zeufack cela fait que quand la politique sur l’exploitation des ressources naturelles échoue, l’économie du pays connait  beaucoup de difficultés. «Les pays qui viennent de découvrir ces ressources naturelles sont souvent dans l’euphorie pensant qu’ils vont se développer tout de suite avec le pétrole. Mais ce n’est pas souvent le cas car il y a dans le monde plus d’échecs que de réussite pour ces cas. Le secteur des hydrocarbures ne crée pas beaucoup d’emplois», alerte l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, Albert Zeufack.
Pour éviter cette malédiction du pétrole, Albert Zeufack indique qu’il faut aborder la question d’une manière transparente en informant la population sur la taille des découvertes et comment les ressources seront utilisées.  L’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique  demande aussi de bien utiliser la rente qui sera récupérée de la fiscalité avec les impôts des sociétés qui exploitent le pétrole pour bien investir dans d’autres secteurs en vue de diversifier l’économie, sans oublier la formation des ressources humaines. «Il faut former les gens chargés de négocier les contrats avec les sociétés pétrolières pour éviter que ces dernières récupèrent toute la rente. Il faut aussi mettre en place des administrations fiscales capables de lutter contre l’évasion fiscale des sociétés», recommande le spécialiste de la Banque mondiale. Ce dernier de demander aussi d’économiser en créant un fonds de stabilisation car les prix du pétrole sont volatiles tout en évitant de s’engager dans un logique dépensière comme l’augmentation des salaires  parce qu’on  a du pétrole.
 
 En outre, se prononçant sur le rôle des institutions financières internationales, l’économiste en chef de la Banque mondiale laisse entendre que le problème c’est qu’en Afrique, on attend toujours que la Banque mondiale et le Fmi viennent développer les pays ; alors que «la Banque mondiale et le Fmi n’ont jamais développé de pays» qui n’a pas de vision. Cependant, Albert Zeufack  soutient que « le Fmi et la Banque mondiale peuvent aider un pays à se développer si ce pays veut se développer et a une volonté politique». 
Par ailleurs, l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique est revenu sur la faiblesse de la croissance (1,6%) en Afrique subsaharienne en 2016 soit le taux le plus faible depuis 20 ans. Il indique qu’avec une croissance démographique de plus de 6%, le revenu par tête va baisser. Cette contreperformance s’explique par la baisse des prix des matières premières qui s’est répercutée sur les économies fortement dépendantes de ces ressources comme le Nigéria, l’Angola et l’Afrique du Sud. Toutefois, des pays comme le Sénégal ont une croissance supérieure à 6%. L’Afrique a ainsi un potentiel à exploiter si elle diversifie son économie, comble son gap technologique, améliore son environnement des affaires. 
 
Tidiane Diouf 
Actu-Economie


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