‘’Nous avons organisé trois ateliers dans trois localités différentes où sont localisées des AMP qui présentent un intérêt certain pour le développement de la pêche au Sénégal. Cela entre dans le cadre d’une tournée que la CAOPA mène avec l’un de ses partenaires, la Société suédoise pour la conservation de la nature (SSCN), qui souhaite appuyer trois AMP au Sénégal et une au Kenya, dans le cadre des activités menées dans ces AMP’’, a expliqué Dr Samba. Ces ateliers , estime –t-il ont participé activement à renforcer leurs activités et à leur donner les moyens de remplir leurs missions de sauvegarde de la biodiversité, de la préservation des ressources et de rationalisation de l’exploitation des ressources dans les zones qui sont concernées par les AMP.
Au finish, poursuit-il, le diagnostic de ces trois AMP, leur a permis de comprendre que le gouvernement du Sénégal a mis en place des structures qui sont à même de participer à la gestion de ces AMP : les conservateurs qui dépendent de la Direction des Aires marines communautaires protégées (DAMCP) et un comité de gestion autour de ce conservateur qui comprend généralement, la plupart des structures et organisations intéressées par l’exploitation des ressources dans la zone où est implantée l’AMP (pêcheurs, transformatrices et femmes qui transforment les coquillages) ainsi que les communes où elles sont implantées.
‘’Le premier enseignement que nous en tirons est que les comités de gestion que nous avons rencontrés ainsi que les conservateurs sont des gens très engagés dans le travail qu’ils font. Ils sont très informés des réalités et des difficultés que rencontre le secteur de la pêche et ont certaines activités qu’ils ont mises en place pour essayer de contribuer à la durabilité de l’exploitation des ressources au niveau des zones qui les concernent’’, a relevé Dr Alassane Samb, également consultant.
Parmi ces AMP, il en a relevé deux catégories : deux qui se situent au niveau de zones estuariennes (Joal et Sangomar). L’AMP de Joal se trouve à Joal-Fadiouth et comprend une partie terrestre, une partie lagunaire et une autre marine. L’AMP de Sangomar couvre deux communes (Dionewar et Palmarin) et a une emprise sur le domaine terrestre, l’estuaire avec les bolongs et sur le domaine maritime. Quant à l’AMP de Cayar, elle n’a qu’une frange qui concerne la partie maritime.
Les problèmes ne sont pas les mêmes dans la mesure où lorsqu’on s’adresse à une AMP qui est dans un estuaire, il faudra, d’après lui, gérer ces trois milieux : terrestre, estuarien et marin. Ce qui fait que c’est dans les deux premières AMP qu’on retrouve le plus grand nombre d’activités, le plus grand nombre de personnes et le plus grand nombre de conflits d’intérêt et aussi, le plus grand nombre d’interventions qu’il faut canaliser.
‘’Dans notre discussion avec ces deux AMP qui sont à cheval sur trois zones, nous avons beaucoup insisté sur le travail des femmes. Parce que lorsqu’on regarde ces AMP, on voit que la collecte des arches et des coquillages constitue une activité essentiellement féminine, qui emploie beaucoup de monde et génère beaucoup de revenus. Et c’est dans ces AMP que nous rencontrons aussi des mangroves dont la survie conditionne celle des AMP dans la mesure où les mangroves sont des milieux forestiers qui participent beaucoup à l’enrichissement et à la richesse des zones côtières. De l’enrichissement parce que la mangrove c’est du végétal qui apporte des substances végétales organiques pour enrichir le milieu estuarien’’, a-t-il renseigné.
Mais, s’empresse-t-il d’ajouter : ‘’c’est également des zones qui luttent contre l’envahissement de la mer sur le continent ; ils sont donc très importants. Ce que nous avons remarqué aussi, c’est que les populations dans ces zones ont beaucoup de considérations pour ces mangroves. Une des activités phares que nous avons notée au niveau de ces deux AMP, c’est que pour la mangrove, beaucoup d’activités sont menées pour participer au reboisement et à l’entretien de ces mangroves’’, a noté Dr Samba, pour qui ces AMP sont aussi confrontées à des menaces, dans la mesure où, si on passe outre les changements climatiques, il y a des phénomènes ou des nuisances qui sont attendus venant de l’exploitation prochaine des hydrocarbures au niveau de ‘’Cayar Offshore’’ qui fait face à l’AMP de Cayar, ‘’Sangomar Offshore’’ où sont découverts des gisements de pétrole et de gaz.
Donc, cela pose des problèmes qu’il faudra prendre en charge pour la survie des AMP. Tandis que pour la zone de Cayar, cette AMP est uniquement une aire protégée qui dépend du domaine maritime et qui est autour de la fosse de Cayar. ‘’Nous connaissons l’importance de la zone et nous avons surtout discuté et arrêté des activités qui sont en rapport avec la pêche. Ici, le problème est plus simple qu’au niveau des autres AMP parce qu’à Cayar, on ne s’intéressait qu’à la pêche et à la transformation des produits’’, a fait savoir Dr Samba.
Le problème qui se pose, c’est qu’à un certain moment de l’année, il faut arriver à faire appliquer des mesures réglementaires pour éviter qu’il y ait une surexploitation des ressources qu’on retrouve dans ces zones. Parce qu’on a remarqué, par exemple, à Cayar que quand il y a une campagne de pêche, il peut y avoir plus de 2000 pirogues qui sont dans la zone pour exploiter les ressources. Et s’il n’y a pas une réglementation correctement appliquée, cela peut entrainer des problèmes de surexploitation. Si tant est qu’il y a encore de la ressource parce qu’on sait qu’au Sénégal, on a, depuis longtemps, déploré le fait que la ressource se raréfie et qu’il y a beaucoup d’exploitation dans les temps antérieurs avec du chalutage et des moyens assez agressifs. Avec cette AMP à Cayar, faire appliquer la réglementation revient à participer à la protection des ressources, signale-t-il.
Le problème est différent au niveau de Joal-Fadiouth et de Sangomar dans la mesure où la pêche est effectivement un facteur important dans ces zones parce que tout le monde sait que ces zones sont enrichies par des estuaires. Et cet enrichissement par des estuaires fait que les activités de pêche pouvaient être permanentes à Joal et Sangomar ; et plus pour la dernière localité que pour la première.
‘’On a remarqué qu’à Sangomar, des nurseries et des nourriceries qu’on trouve dans les bolongs vont alimenter le milieu marin et c’est là-bas qu’on trouve de jeunes thiofs, de jeunes dorades, de jeunes sardinelles et qui en grandissant, vont retrouver le milieu marin. Et si on ne fait pas appliquer des mesures pour éviter que ces juvéniles et ces jeunes poissons ne soient exploités dans les bolongs, on risque de dépeupler carrément la zone maritime. Donc nous avons eu une discussion très riche, très approfondie principalement avec les gestionnaires de ces deux AMP (Joal et Sangomar) parce que nous sommes conscients de leur enjeu dans le développement de la pêche au Sénégal’’, a conclu Alassane Samba.
Serigne Makhtar F
Au finish, poursuit-il, le diagnostic de ces trois AMP, leur a permis de comprendre que le gouvernement du Sénégal a mis en place des structures qui sont à même de participer à la gestion de ces AMP : les conservateurs qui dépendent de la Direction des Aires marines communautaires protégées (DAMCP) et un comité de gestion autour de ce conservateur qui comprend généralement, la plupart des structures et organisations intéressées par l’exploitation des ressources dans la zone où est implantée l’AMP (pêcheurs, transformatrices et femmes qui transforment les coquillages) ainsi que les communes où elles sont implantées.
‘’Le premier enseignement que nous en tirons est que les comités de gestion que nous avons rencontrés ainsi que les conservateurs sont des gens très engagés dans le travail qu’ils font. Ils sont très informés des réalités et des difficultés que rencontre le secteur de la pêche et ont certaines activités qu’ils ont mises en place pour essayer de contribuer à la durabilité de l’exploitation des ressources au niveau des zones qui les concernent’’, a relevé Dr Alassane Samb, également consultant.
Parmi ces AMP, il en a relevé deux catégories : deux qui se situent au niveau de zones estuariennes (Joal et Sangomar). L’AMP de Joal se trouve à Joal-Fadiouth et comprend une partie terrestre, une partie lagunaire et une autre marine. L’AMP de Sangomar couvre deux communes (Dionewar et Palmarin) et a une emprise sur le domaine terrestre, l’estuaire avec les bolongs et sur le domaine maritime. Quant à l’AMP de Cayar, elle n’a qu’une frange qui concerne la partie maritime.
Les problèmes ne sont pas les mêmes dans la mesure où lorsqu’on s’adresse à une AMP qui est dans un estuaire, il faudra, d’après lui, gérer ces trois milieux : terrestre, estuarien et marin. Ce qui fait que c’est dans les deux premières AMP qu’on retrouve le plus grand nombre d’activités, le plus grand nombre de personnes et le plus grand nombre de conflits d’intérêt et aussi, le plus grand nombre d’interventions qu’il faut canaliser.
‘’Dans notre discussion avec ces deux AMP qui sont à cheval sur trois zones, nous avons beaucoup insisté sur le travail des femmes. Parce que lorsqu’on regarde ces AMP, on voit que la collecte des arches et des coquillages constitue une activité essentiellement féminine, qui emploie beaucoup de monde et génère beaucoup de revenus. Et c’est dans ces AMP que nous rencontrons aussi des mangroves dont la survie conditionne celle des AMP dans la mesure où les mangroves sont des milieux forestiers qui participent beaucoup à l’enrichissement et à la richesse des zones côtières. De l’enrichissement parce que la mangrove c’est du végétal qui apporte des substances végétales organiques pour enrichir le milieu estuarien’’, a-t-il renseigné.
Mais, s’empresse-t-il d’ajouter : ‘’c’est également des zones qui luttent contre l’envahissement de la mer sur le continent ; ils sont donc très importants. Ce que nous avons remarqué aussi, c’est que les populations dans ces zones ont beaucoup de considérations pour ces mangroves. Une des activités phares que nous avons notée au niveau de ces deux AMP, c’est que pour la mangrove, beaucoup d’activités sont menées pour participer au reboisement et à l’entretien de ces mangroves’’, a noté Dr Samba, pour qui ces AMP sont aussi confrontées à des menaces, dans la mesure où, si on passe outre les changements climatiques, il y a des phénomènes ou des nuisances qui sont attendus venant de l’exploitation prochaine des hydrocarbures au niveau de ‘’Cayar Offshore’’ qui fait face à l’AMP de Cayar, ‘’Sangomar Offshore’’ où sont découverts des gisements de pétrole et de gaz.
Donc, cela pose des problèmes qu’il faudra prendre en charge pour la survie des AMP. Tandis que pour la zone de Cayar, cette AMP est uniquement une aire protégée qui dépend du domaine maritime et qui est autour de la fosse de Cayar. ‘’Nous connaissons l’importance de la zone et nous avons surtout discuté et arrêté des activités qui sont en rapport avec la pêche. Ici, le problème est plus simple qu’au niveau des autres AMP parce qu’à Cayar, on ne s’intéressait qu’à la pêche et à la transformation des produits’’, a fait savoir Dr Samba.
Le problème qui se pose, c’est qu’à un certain moment de l’année, il faut arriver à faire appliquer des mesures réglementaires pour éviter qu’il y ait une surexploitation des ressources qu’on retrouve dans ces zones. Parce qu’on a remarqué, par exemple, à Cayar que quand il y a une campagne de pêche, il peut y avoir plus de 2000 pirogues qui sont dans la zone pour exploiter les ressources. Et s’il n’y a pas une réglementation correctement appliquée, cela peut entrainer des problèmes de surexploitation. Si tant est qu’il y a encore de la ressource parce qu’on sait qu’au Sénégal, on a, depuis longtemps, déploré le fait que la ressource se raréfie et qu’il y a beaucoup d’exploitation dans les temps antérieurs avec du chalutage et des moyens assez agressifs. Avec cette AMP à Cayar, faire appliquer la réglementation revient à participer à la protection des ressources, signale-t-il.
Le problème est différent au niveau de Joal-Fadiouth et de Sangomar dans la mesure où la pêche est effectivement un facteur important dans ces zones parce que tout le monde sait que ces zones sont enrichies par des estuaires. Et cet enrichissement par des estuaires fait que les activités de pêche pouvaient être permanentes à Joal et Sangomar ; et plus pour la dernière localité que pour la première.
‘’On a remarqué qu’à Sangomar, des nurseries et des nourriceries qu’on trouve dans les bolongs vont alimenter le milieu marin et c’est là-bas qu’on trouve de jeunes thiofs, de jeunes dorades, de jeunes sardinelles et qui en grandissant, vont retrouver le milieu marin. Et si on ne fait pas appliquer des mesures pour éviter que ces juvéniles et ces jeunes poissons ne soient exploités dans les bolongs, on risque de dépeupler carrément la zone maritime. Donc nous avons eu une discussion très riche, très approfondie principalement avec les gestionnaires de ces deux AMP (Joal et Sangomar) parce que nous sommes conscients de leur enjeu dans le développement de la pêche au Sénégal’’, a conclu Alassane Samba.
Serigne Makhtar F