Un plan régional de plaidoyer pour renforcer la gestion à base communautaire des risques de catastrophe en gestation

Mardi 10 Mars 2020

Des acteurs et autres organisations impliqués dans la gestion des risques de catastrophes sont en train de travailler à la définition d’un plan régional de plaidoyer pour renforcer la gestion à base communautaire des risques de catastrophe (GBCRC).


‘’Nous travaillons à la mise en place d’un plan régional de plaidoyer pour renforcer la GBCRC aux niveaux local, national et régional et promouvoir l’institutionnalisation de la GBCRC et accroître les initiatives de la société civile dans la gestion des risques de catastrophes’’, a informé Emmanuel Seck de l’ONG Enda énergie.
 
Il intervenait  ce mardi à Saly-Portudal, à l’ouverture d’un atelier régional d’information et de sensibilisation sur l’institutionnalisation de la gestion à base communautaire des risques de catastrophe, sous la coordination du Réseau mondial de la société civile pour la réduction des catastrophes (GNDR, en anglais), avec le financement de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).
 
Faisant le bilan de l’institutionnalisation de la GBCRC, Emmanuel Seck a signalé que 147 catastrophes ont été enregistrés en Afrique depuis 2011 dont 19 sécheresse et 67 inondations qui ont touché ‘’plusieurs millions’’ de personnes à travers l’Afrique et causé des pertes de 1,3 milliard de dollars, a fait savoir Emmanuel Seck de l’ONG Enda énergie
 
M. Seck, par ailleurs président du Conseil d’administration du GNDR, a expliqué que, rien qu’en 2012, environ 34 millions d’Africains ont ‘’durement ressenti’’ les effets des catastrophes d’origine climatique tels que la sécheresse avec les crises alimentaires, les inondations, entre autres.
 
Pour le directeur de Enda énergie, Sécou Sarr, il a constaté que dans la dernière décennie, l’Afrique, en particulier le Sahel, a connu des catastrophes d’une fréquence et d’une amplitude de plus en plus importante.  ‘’Ces catastrophes sont souvent d’ordre hydrométéorologiques, exposant ainsi nos pays aux conséquences des changements climatiques, avec comme incidences, la désertification, la sécheresse, les inondations, l’insécurité alimentaire, l’érosion côtière, etc.’’, a souligné M. Sarr, d’après qui, ces problèmes climatiques n’épargnent pas les populations avec les famines, les déplacements de populations, les migrations, les conflits, etc.
 
Ces problèmes climatiques sont de plus en plus fréquents et engendrent une ‘’vulnérabilité chronique’’ au sein des populations, souligne Sécou Sarr qui parle d’exigence de ‘’renforcer’’ les efforts et engagements des pays ainsi que les acteurs non étatiques à fournir des réponses à long terme et de façon inclusive pour la réduction des risques de catastrophes et le renforcement de la résilience des populations aux extrêmes climatiques.
 
‘’Les communautés ont développé des approches innovantes sur la base des connaissances, de l’expérience et des capacités qu’elles possèdent en matière de renforcement de la résilience. Cependant, ces approches à base communautaire ne sont que rarement étendues au-delà de la communauté qui les a développées’’, a relevé M. Sarr.
 
Ainsi, dans une perspective d’intégration de ces approches dans les politiques et pratiques nationales, le GNDR met en œuvre ce projet d’institutionnalisation de la GBCRC, en collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux par lesquels Enda, JVE-Niger et le Réseau MARP Burkina-Faso.
 
Le directeur de Enda énergie a indiqué qu’en institutionnalisant la GBCRC dans les systèmes nationaux, le projet peut aider les pays à réaliser les priorités fixées dans leurs plans de mise en œuvre et contribuer à veiller à ce que le Cadre du Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, l’Accord de Paris sur le climat et l’Agenda 2030 pour le développement durable, réussissent ‘’effectivement’’ à construire la résilience au niveau communautaire.
 
La contribution du Sénégal, à travers le ministère de l’Environnement et du Développement durable, dans la construction nationale de la résilience est basée sur une ‘’approche inclusive’’ pour faire face aux risques de catastrophes, a indiqué, pour sa part, l’ancien député libéral, Abdou Sané ajoutant que d’importantes initiatives’’ ont été prises pour faire face aux risques de catastrophes’’, a notamment affirmé M. Sané qui s’exprimait au nom du directeur de l’environnement et des établissements classés.
 
Parmi ces mesures prises, il cite la création de l’Agence de la reforestation de la Grande muraille verte qui, à l’en croire, apporte une réponse aux préoccupations liées à la convention sur la désertification, à la convention sur la biodiversité, à la convention sur les changements climatiques en terme d’atténuation et d’adaptation, à la lutte contre la pauvreté, parce que procurant des revenus ‘’considérables’’ aux populations vivant sur son tracé.
 
La pauvreté est ‘’un facteur de risque sous-jacent’’, soutient Abdou Sané qui ajoute l’ambitieux programme’’ de gestion intégrée du littoral à travers de nombreux projets et programmes, la lutte contre les pollutions et nuisances, le contrôle des installations classées en rapport avec certains démembrements de l’Etat telle que la protection civile, avec comme support le plan d’opération et le plan particulier d’intervention.
 
Il y a aussi la réalisation du profil national de risque avec le Centre de suivi écologique et l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), afin de prévenir les évènements climatiques extrêmes à travers des outils tels que les systèmes d’alerte précoce, le plan de contingence national et, dans la pire situation, le plan ORSEC (Organisation des secours).
 
‘’Toutes ces initiatives permettront, à terme, de procéder au croisement avec les objectifs du développement durable. Ce qui permettra d’apprécier quantitativement et qualitativement les progrès accomplis, les difficultés rencontrées et les perspectives à envisager’’, a fait valoir Abdou Sané.
 
Selon lui, la place du ministère de l’environnement et du Développement durable dans la plateforme nationale de prévention et de gestion des risques sera ‘’régulière et renforcée’’, car ‘’nous sommes conscients de la place et de notre rôle dans la construction d’un Sénégal résilient face aux risques de catastrophes’’, a insisté Sané.
 
Serigne Makhtar Fall
 
Actu-Economie


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