UNIVERSITES PUBLIQUES : La carte s’élargit, l’offre se diversifie

Vendredi 10 Février 2023

Malgré les turbulences, l’université publique affiche des ambitions très élevées à la hauteur des enjeux actuels au Sénégal. Elle essaie de s’adapter à son environnement en corrigeant le hiatus entre la formation et l’emploi.


De deux unités en 2000, la carte des universités publiques sénégalaises s’est considérablement étoffée au fil des années. En 2022, toutes les zones géographiques du Sénégal sont pourvues d’universités. L’élargissement de la carte a commencé en 2007 avec la création de deux universités publiques à Thiès (Iba Der Thiam) et à Ziguinchor (Assane Seck) et du centre universitaire régional de Bambey qui sera transformé en université en 2009. Le processus s’est poursuivi et s’est même amplifié à partir de 2013 avec les concertations nationales sur l’avenir de l’enseignement supérieur dont les conclusions ont été validées lors du conseil présidentiel sur l’enseignement supérieur du 09 août de la même année.

Les conclusions préconisaient, entre autres, un maillage du territoire national en prenant en compte les potentialités de chaque zone.  Aussitôt après le conseil présidentiel, l’Université virtuelle du Sénégal, l’université Amadou Makhtar Mbow, l’université du Sine Saloum El Hadj Ibrahima Niasse ont été créées ; chacune avec une vocation particulière. L’objectif est donc clair. Valoriser les potentialités de chaque zone en la dotant de ressources humaines de qualité, explique Moustapha Fowré Sow, conseiller technique n°2 du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Tous ceux qui sont dans ces universités pouvaient aussitôt intégrer le marché du travail. « Le souci majeur des autorités est d’avoir une adéquation entre l’offre de formation et le marché de l’emploi », explique M. Sow. D’où les spécialisations en fonction des potentialités.

Ainsi, l’université du Sine Saloum El Hadj Ibrahima Niasse à vocation à former dans les métiers agricoles et connexes. Sa mission est de contribuer, entre autres, au renforcement des relations avec le monde socioéconomique à travers la formation, la recherche, l’innovation, la préparation des étudiants à l’insertion et à l’entreprenariat.

Il s’agit de répondre au plus près aux besoins en ressources humaines du secteur rural, dans le cadre du Plan Sénégal Emergent. Cette philosophie est également à l’origine de la création des centres délocalisés rattachés aux universités comme celui de Guéwoul qui dépend de l’Université Gaston Berger de Saint-louis. Les Instituts supérieurs d'enseignement professionnel répondent aussi à ce souci. « L'un des objectifs socio-économiques de ces établissements, c’est de promouvoir l'accès équitable des jeunes bacheliers du Sénégal à une formation supérieure qualifiante et favorable à leur insertion professionnelle », explique le directeur de l’Isep de Thiès, le Pr Mouhamed Fadel Niang par ailleurs coordonnateur du Réseau des Isep du Sénégal.

Ces établissements qui corrigent le hiatus entre la formation et l’emploi devraient être déployés dans toutes les régions du Sénégal. Autre objectif assigné à ces établissements, « faire en sorte que ces structures de formation qualifiante constituent un levier de croissance économique et de développement socioculturel au Sénégal » puisque les programmes sont centrés sur le « développement de compétences devant satisfaire les besoins du marché du travail et intégrant les nouvelles problématiques sociales ».   L’Institut national du pétrole et du gaz, s’inscrit dans cette même perspective, elle qui a vocation à former dans les métiers de l’industrie pétrolière et gazière et dans les domaines connexes.

La vision du chef de l’Etat Macky Sall, est donc clair. Elle assigne aux universités publiques des ambitions très élevées à la hauteur des enjeux actuels au Sénégal. D’ailleurs pour conforter son leadership dans le domaine de l’enseignement supérieur, le Sénégal accompagne sa politique de maillage du territoire avec l’émergence des Instituts d’enseignement supérieur. C’est dans cette dynamique qu’il faut inscrire la nomination, lors du conseil des ministres du 30 novembre 2022, des coordonnateurs des projets de l’Université de Matam et celle du Sénégal oriental et l’ouverture des premières classes préparatoires aux grandes Écoles au sein de l’École polytechnique de Thiès. Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation s’est, pour sa part, doté d’un Plan stratégique national pour la recherche et l’innovation (2023-2032). Ce plan n’épargne aucun secteur du pays (agriculture, environnement, santé, agroalimentaire, etc.). Il est basé sur une nouvelle démarche. Recherches innovantes, renforcement du lien entre la recherche et les milieux économiques, veille technologique, entre autres, sont mis en perspective.
 
Miser sur le numérique pour étendre l’offre

A travers l’Université virtuelle du Sénégal le gouvernement mise sur les nombreuses possibilités offertes par les technologies de l’information et de la communication. Créée le 23 septembre 2013, elle a pour missions de délivrer des formations en ligne adaptées aux besoins des communautés d’apprenants et de favoriser l’accès aux connaissances partout et tout au long de la vie.

En quelques années, l’Université virtuelle du Sénégal est en passe de devenir la deuxième Université du pays en termes d’effectifs. Avec le projet de construction d’Espaces Numériques Ouverts, dans chaque département du Sénégal, l’UVS devrait même dépasser à terme l’université Cheikh Anta Diop de Dakar en nombre. Suivant l’exemple de cet établissement, beaucoup d’universités publiques et privées misent sur l’enseignement à distance pour élargir leur offre de formation.   
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