Tambacounda : la modernisation de l’état civil en marche

Vendredi 2 Mai 2014

Le centre d’état civil de la mairie de Tambacounda expérimente depuis décembre l’informatisation de ses actes d'état civil, avec l’installation du logiciel gouvernemental de gestion des faits d’état civil dénommé "Hera", qui devrait être à terme étendu à tous les centres du pays, en vue d’arriver à une interconnexion des centres, de manière à faciliter aux citoyens, l’obtention d’une pièce à distance.


‘’Aujourd’hui, vraiment on est en avance, parce qu’on peut produire tous les actes à partir de la machine. Les actes de naissances, de mariage, de décès peuvent se faire à partir de la machine’’, a indiqué à l’APS Amadou Demba Thiam, chef de l’état civil de Tambacounda.

La caravane de sensibilisation que la maison de justice de Tambacounda vient de boucler et qui était destinée à booster les déclarations à l’état civil, pourrait venir en appoint de cette modernisation en cours. 

L’officier d’état civil estime que la ‘’chance’’ qu’a eue le centre de Tambacounda, c’est d’avoir été l’un des premiers à bénéficier de l’installation du logiciel national Hera. ‘’Je peux dire que nous sommes le deuxième centre à l’avoir, après le centre de Médina Gounass qui était un centre test’’, se réjouit M. Thiam. L’automatisation du centre secondaire de Médina Gounass, centre pilote, a démarré en avril 2013.

Le centre d’état civil de Tambacounda a été retenu, fin 2013, par la Direction nationale de l’état civil qui effectuait une tournée nationale de prospection, destinée à identifier les centres pouvant accueillir le programme.

‘’Fort heureusement, nous avons été cités en exemple’’, se félicite son chef. L’accompagnement de la modernisation du centre de Tambacounda, est cité sur le site du ministère de l’Aménagement du Territoire et des Collectivités locales, parmi les ‘’résultats significatifs’’ du Centre national d’état civil.

‘’Après le test de Médina Gounass, ils ont jugé que notre centre pouvait bénéficier de ce logiciel, en attendant qu’il soit (élargi) aux autres’’, raconte-t-il. Cette généralisation aux centres du pays, devrait coûter 3 milliards de francs CFA, financés par l’Union européenne, selon le site du quotidien national Le Soleil. Le pays comptait, en 2013, 679 centres d’état civil principaux et secondaires à interconnecter, dont 8 dans la région de Tambacounda.

Ce logiciel qui sera installé à travers le Sénégal, a permis déjà au centre de transcrire et d’enregistrer tous les actes produits depuis 2007. 

Aussi bien le ‘’passif’’ - de 2007 à 2009 -, que l’ ‘’actif’’ - de 2009, année d’avènement de l’actuelle équipe municipale à maintenant -, ont été informatisés, a-t-il relevé. Au total, 18.731 actes ont été saisis depuis l’installation du logiciel Hera en décembre, a-t-il indiqué.

Le centre a aussi pris la précaution, par ailleurs, de rassembler et de classer par année tous les actes transcrits qui étaient détachés de leur registre et qui sont susceptibles de se perdre ou de se détériorer pour les enregistrer. Le plus ancien de ces actes date de 1938, a-t-il dit.

Cette méthode permet d’éviter toute disparition de ces pièces, qui est de nature à handicaper leurs attributaires qui vont alors devoir procéder à des démarches de reconstitution, ce qui représente un ‘’problème assez sérieux pour eux’’.

‘’C’est dommage que nous n’ayons pas assez de personnel, on aurait pu faire beaucoup plus’’, a poursuivi Amadou Demba Thiam, signalant que seuls deux agents sont chargés de la saisie de l’actif. Il est envisagé, d’ailleurs, a-t-il dit, de recruter des agents de saisie, non seulement pour l’actif, mais aussi le passif. 

Le responsable de l’état civil a toutefois relevé l’importance, au préalable, de vérifier la fiabilité des actes, avant de les intégrer dans la base de données, où ne doit pas figurer ‘’n’importe quoi’’. ‘’Pour cela, a-t-il noté, il faut être très prudent et procéder à des vérifications assez sérieuses, pour ne pas avoir à enregistrer des actes qui ne sont pas fiables’’.

L’avantage de ce système, ‘’c’est que tous les centres du pays seront connectés. S’il y a une connexion entre les centres, celui qui est né à Saint-Louis et qui se trouve à Tamba, n’a plus besoin d’aller jusqu’à Saint-Louis pour se faire un extrait de naissance, il suffit de cliquer à Tamba, et puis vous avez l’acte et vous le produisez’’, a expliqué Thiam. ‘’ C’est un avantage important pour les citoyens’’, a-t-il commenté.

Décrivant les prochaines étapes de ce projet d’envergure nationale, Amadou Demba Thiam a noté qu’il reste d’abord à procéder à l’assainissement de tous les centres d‘état civil du pays, puis à leur installer le logiciel, avant de procéder à l’interconnexion. Une antenne est érigée sur le toit de l’hôtel de ville dans la perspective de cette interconnexion. 

Pour positiver son ‘’avance’’ sur beaucoup de centres du pays, le centre d’état civil de Tambacounda compte ‘’continuer sur la même lancée’’ consistant à miser sur la rigueur, à ‘’exiger que toute pièce produite soit un acte fiable, pour disposer d’un stock fiable’’, assure l’officier d’état civil. 

Relevant qu’à Sint-Niklaas (Belgique) et à la Roche-sur-Yon (France), deux collectivités partenaires de la municipalité de Tambacounda, qu’il a visitées, aussi bien les pièces d’identité, les permis de conduire que les passeports sont produits par les mairies, M. Thiam pense que nos mairies doivent ‘’tendre vers’’ cette option. ‘’On ne peut pas rester au Moyen-âge !’’.
APS
Actu-Economie


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