Sénégal: un modèle de gouvernance et de gestion des aires marines communautaires protégées pour parachever leur intégration dans les cadres juridiques nationaux préconisé

Lundi 12 Avril 2021

Le conseiller technique n°2 du ministre de l’Environnement et du Développement durable, le colonel Ibra Sounkarou Ndiaye, estime qu’il faut mettre en place un modèle de gouvernance et de gestion des aires marines communautaires protégées (AMCP) pour achever leur processus d’intégration dans les cadres juridiques nationaux.


’’Après la révision de la stratégie nationale pour les aires marines protégées, il nous revient d’arrêter un modèle de gouvernance et de gestion approprié afin d’achever le processus d’intégration des aires marines protégées dans les cadres juridiques nationaux’’, a-t-il notamment dit.

Il présidait, au nom du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, le démarrage des travaux d’un atelier de la Direction des aires marines communautaires protégées (DAMCP).

La rencontre de trois jours, qui se tient à Somone, a pour thème : ’’Gestion des aires marines protégées face aux enjeux et défis actuels, et regroupe les conservateurs et autres présidents de comités de gestion des 14 aires que compte le Sénégal.

La cible 11 d’Aichi relative à la Convention sur la diversité biologique préconisait la couverture par des aires marines protégées (AMP) d’au moins 10% de la grange marine sous juridiction nationale, a souligné le colonel Ndiaye. Il indique qu’au Sénégal, la création d’une direction dédiée spécifiquement à la création et à la gestion des AMP prouve la volonté politique des autorités à relever les défis de la conservation de la biodiversité marine et côtière.

’’Cette option des pouvoirs publics a permis de passer de 1 à 2,44% entre 2012 et 2021, ce qui constitue un socle honorable si l’on sait que le taux de réalisation au niveau mondial est encore à moins de 3%’’, a-t-il soutenu.

Depuis sa création, poursuit-il, la DAMCP s’est attelée à accompagner les initiatives des communautés locales, notamment du Delta du Saloum, de la Casamance et de la presqu’île du Cap-Vert.
Ce qui a abouti à la création de six nouvelles AMP à Sangomar, Gandoule, Niamone,-Kalounayes, Kassa-Balantacounda, kaalolaal Blouf Fogny et Gorée, ainsi que d’une réserve naturelle urbaine dans la grande Nique de Pikine, en plus d’ initiatives en cours dans les îles Bliss-Kassel, dans le département d’Oussouye et à Soline.

’’Les embellis ne doivent pas pour autant occulter les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la pérennité de nos aires protégées, sur notre biodiversité de manière générale et, par ricochet, sur notre économie’’, a ajouté le Colonel Ndiaye.

Il a, par ailleurs, fait noter que les AMP constituent aussi un ’’outil efficace’’ de restauration des ressources halieutiques et de gestion durable des pêcheries.

’’Les AMP sont aujourd’hui reconnues comme un outil efficace de restauration des ressources halieutiques mais aussi de gestion durable des pêcheries, et doivent être prises en compte dans la définition des mesures et politiques des pêches comme partout en Afrique de l’Ouest’’, a-t-il déclaré.
’’Il est établi que la conservation de la diversité biologique est, dans une large mesure, tributaire de la perception du public et de la conviction des décideurs que celle-ci a une valeur aussi compétitive que les ressources des secteurs dits porteurs’’, a fait valoir colonel Ndiaye.

Selon, lui, il est important d’asseoir une gouvernance qui associe l’ensemble des parties prenantes pour ’’voir dans quelle mesure il faut se mettre en réseau pour plus de synergie dans les interventions’’.
Il a exhorté les parties prenantes de la gestion des AMP à ’’accorder une attention particulière à la valorisation de la biodiversité et des services écosystémiques et son intégration dans tous les aspects de la planification’’.

Pour le Colonel Ibra Sounkarou Ndiaye, ’’le maître-mot reste la conservation au service de la communauté, donc promouvoir le développement socioéconomique durable des communautés riveraines des aires marines communautaires protégées et au-delà, du Sénégal dans son ensemble’’. 
Il a plaidé pour une gestion participative de ces aires protégées pour une conservation efficiente de la biodiversité au profit des communautés. 

’’Les défis sont énormes, surtout avec l’exploitation des ressources pétrolières et gazières qui est une préoccupation par rapport à la gestion des aires marines protégées mais aussi par rapport à la conservation de la biodiversité, même si ces ressources pétrolières et gazières sont une opportunité pour notre pays’’, a fait remarquer Ndiaye, ingénieur des eaux et forêts.
 
Serigne Makhtar Fall
 
Actu-Economie


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