Sénégal: Horticulture - Une filière avec ses multiples contraintes

Mercredi 28 Mai 2014

Les horticulteurs sénégalais gagneraient à connaître une forte labellisation de leurs produits. Les problèmes dans la filière horticole au Sénégal ont fait l'objet d'un exposé lors des premières journées scientifiques, sportives et culturelles de l'Université de Thiès (du 22 au 24 mai).
L'administrateur de la Fondation Origine Sénégal/fruits et légumes (Fos/Fl), Nicolas Venn, qui a présenté le document, montre les nombreux obstacles qui constituent un frein au développement de l'horticulture sénégalaise.


C'est un secteur dynamique. Une «permanence» des activités dans certaines zones. Des conditions pédoclimatiques «favorables» dans les Niayes, dans la vallée du fleuve, dans la vallée du Koupango dans le Saloum, dans la Casamance, etc.
Une situation qui fait de l'horticulture une filière très importante dans l'agriculture sénégalaise d'autant qu'elle permet d'«atténuer les déficits céréaliers» et de «diversifier l'alimentation des ménages surtout des ruraux», avec notamment la promotion d'entreprises privées de production et de fourniture en semences maraîchères, renseigne un document de la Fondation Origine Sénégal/fruits et légumes (Fos/Fl).
Pourtant Nicolas Venn, l'administrateur de cette structure, créée en 2010, égrène un chapelet de problèmes dans ce secteur.
Dans la filière horticole, les structures d'encadrement spécifiques sont «encore limitées», l'accès au crédit adapté est «difficile», le nombre d'infrastructures de conservation est «réduit», les unités de transformation des fruits et légumes sont «insuffisantes» et il y a un «manque de maîtrise» de l'eau.
Les «surproductions saisonnières», pendant les périodes de forte production, constituent aussi une contrainte.
Pour régler ce problème, Nicolas Venn propose «la diversification» du choix des variétés, l'organisation de la production en fonction «des besoins réels», «un renforcement» des unités de stockage/conservation, «la maîtrise de l'eau» pour faire plusieurs campagnes par an et un appui des initiatives privées pour la création de «micro-entreprises de transformation des fruits et légumes et de réseaux de distribution efficaces». Les investissements des producteurs dans les exploitations restent aussi «faibles».
La professionnalisation du métier d'horticulteur, le renforcement de l'équipement rural et la mise en place de lignes de crédit destinées à l'horticulture pourraient aider à attirer les investisseurs, selon l'administrateur de Fos/Fl.
Les horticulteurs sénégalais connaissent également une «faible» labellisation de leurs produits. Nicolas Venn pense qu'une mise en place d'un système d'encadrement spécifique à l'horticulture et l'instauration de cahiers de charges pour «une production de qualité» est indispensable.
Autres facteurs importants pour hausser le niveau de labellisation : la «régularité» des productions et les initiatives privées dans la production, la commercialisation et la transformation des produits horticoles. L'autre obstacle, c'est la dépendance aux semences étrangères pour certaines spéculations.
Nicolas Venn donne des mesures à prendre. Il faut mettre en place un programme «de recherche et de multiplication de semences horticoles» et un programme de lutte contre «le parasitisme comme la mouche des mangues», réorganiser «le contrôle et la certification» des semences et «dynamiser» le réseau des professionnels de producteurs de semences. Il faut aussi «détaxer» certaines semences comme celles de la «pomme de terre maraîchère».
Les produits importés posent aussi problème. Nicolas Venn croit qu'on doit «geler» les importations sur «certaines périodes de l'année», «affiner» la qualité des produits locaux, «appuyer» la consommation locale et «réduire» les coûts de la production.
Waldjiri
Actu-Economie


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