Réunion ordinaire de l’Abca à Dakar : En marche pour la création d’une banque centrale africaine

Mardi 20 Mai 2025

La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a abrité ce mardi, 20 mai 2025 à son siège à Dakar (Sénégal), la réunion ordinaire du bureau de l’Association des banques centrales africaines (Abca). Une occasion pour les membres de l’association de revenir sur les défis à relever et de magnifier les avancées notées dans le projet de la banque centrale africaine.


A l’ouverture de la réunion, le gouverneur de la Bceao a salué l’engagement constant des membres de l’Abca dans la poursuite de leur mission commune : celle de bâtir un système monétaire africain intégré, stable, résilient et porteur d’opportunités.

Jean-Claude Kassi Brou a ainsi réaffirmé l’engagement de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest à soutenir pleinement les idéaux portés par l’association, notamment la promotion de la coopération monétaire et le renforcement de la stabilité sur le continent.
Par ailleurs, le président de l’Abca a rappelé que le rapport sur les prix des transferts de fonds dans le monde publié par la Banque mondiale en 2024 a constaté que l'Afrique subsaharienne reste la région la plus chère pour envoyer de l'argent avec un coût moyen de 8,37 %.

Dr. Rama Krishna SITHANEN a aussi souligné qu’un manque de financement empêche de nombreuses Pme des secteurs productifs de tirer parti des avantages de la Zone libre-échange continentale africaine (Zlecaf). A ce titre, il a exhorté les autorités à réduire les goulots d'étranglement car, a-t-il expliqué, le commerce reste un élément important pour le développement économique.

A l’en croire, l'Afrique dispose de nombreux projets bancables, mais le manque de financement constitue un obstacle majeur. Au moment où l'aide publique au développement (Apd) accordée au continent est en baisse. Raison pour laquelle, le président de l’Abca a soutenu que les africains devront se mobiliser pour faire les réformes nécessaires afin d’attirer les investisseurs institutionnels et accroître la mobilisation des ressources nationales. « Nous devons rechercher des options alternatives », a-t-il dit.

En attendant, a jouté Dr SITHANEN, nous devons également optimiser les dispositifs existants qui sont opérationnels. En ce sens, il a parlé de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui, pour lui, est un formidable outil d'intégration régionale. Cependant, il a regretté qu’elle n'est pas pleinement exploitée en raison de difficultés telles que le manque d'infrastructures, des réseaux de transport et installations frontalières inadéquats.

Le Programme de coopération monétaire africaine et la création de la Banque centrale africaine figurent à l'ordre du jour de la réunion du bureau de ce jour. « Ces deux projets sont bénéfiques pour nous, Africains, et nous devons collectivement veiller à leur concrétisation », a-t-il suggéré dans la foulée. Soulignant qu’un troisième projet, la création d'une Agence régionale de crédit, devrait être opérationnel d'ici le mois prochain et bénéficier du soutien du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs.

L’appel de l’Union africaine

Dr Patrick Ndzana OLOMO a appelé tous les gouverneurs des banques centrales africaines à poursuivre avec détermination leurs efforts en faveur de la stabilité macroéconomique, en mettant en œuvre des politiques monétaires appropriées pour maintenir la stabilité des prix et la stabilité financière et préserver les systèmes bancaires.

Cela implique, selon le représentant de la Commission de l'Union africaine également de gérer avec prudence la volatilité des taux de change afin de soutenir la compétitivité et de maîtriser les pressions inflationnistes, tout en favorisant une coordination plus étroite entre les autorités monétaires et budgétaires afin de mettre en place un dosage cohérent de politiques macroéconomiques propices à une croissance durable.

Au-delà de ces responsabilités fondamentales, il a dit penser qu'il serait stratégique de se concentrer sur le renforcement des données et des capacités d'analyse pour élaborer des politiques fondées sur des données factuelles, le développement de marchés de capitaux nationaux profonds afin de réduire la dépendance à l'égard des emprunts extérieurs, la promotion de l'inclusion financière et de la finance numérique, et l'intégration des risques financiers liés au climat dans les cadres de référence.

Pour lui, les aspirations à une Afrique plus intégrée et plus prospère sont intrinsèquement liées aux progrès de la coopération monétaire. À cet égard, il s’est dit heureux de souligner les avancées significatives récemment accomplies en vue de la création de la Banque centrale africaine.

A ce titre, il a dit que l'approbation du projet de statuts de l'Institut monétaire africain (Ima) et du Mécanisme africain de stabilité financière (Masf) représente une étape cruciale dans la mise en place des fondements institutionnels de l'intégration monétaire.

Il a expliqué que l'Ima est envisagé comme un précurseur de la Banque centrale africaine, chargé d'entreprendre les travaux préparatoires nécessaires, tandis que le Masf fournira un filet de sécurité régional essentiel pour soutenir la stabilité macroéconomique et financière. « Il s'agit là de signes tangibles de notre engagement collectif en faveur de la vision à long terme d'une monnaie unique africaine et d'une politique monétaire unifiée », a conclu Dr Patrick Ndzana OLOMO, par ailleurs directeur par intérim du Développement Économique, de l'Intégration et du Commerce.
Bassirou MBAYE
 
 
 
 
Actu-Economie


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