Quand les taux d’intérêt de la Réserve fédérale perturbent la croissance en Afrique

Vendredi 12 Juin 2015

Les pays en développement sont confrontés à de «redoutables défis» qui vont ébranler les certitudes d’une économie africaine qui avait commencé à construire sa résilience face à la baisse des cours des matières premières.


Selon la dernière édition des Perspectives économiques mondiales publiée ce jeudi 11 juin par le Groupe de la Banque mondiale, la reprise de l’économie américaine, qui va se conjuguer avec une «hausse imminente des taux d’intérêt» de la Réserve fédérale, pourrait ralentir les mouvements de capitaux et relancer l’instabilité sur les marchés financiers des pays en développement.
«Un tel phénomène pourrait freiner les flux de capitaux et alourdir les charges d’emprunt» précise Kaushik Basu, économiste en chef et premier vice-président de la Banque mondiale. Une incidence financière dont le continent pourrait peiner à supporter.
Le dernier Rapport sur le développement en Afrique de la Banque africaine de développement (BAD) révèle, en effet, que 80% des financements pour des nouveaux projets proviennent de l’extérieur du continent dont l’attractivité commençait à se faire sentir.
Cette nouvelle donne, «premier relèvement des taux d’intérêt par la Réserve fédérale des États-Unis depuis la crise financière mondiale», va s’étendre aux pays émergents qui avaient jusque-là été les contrepoids du ralentissement économique des pays développés pour le continent. «Les pays émergents risquent de rencontrer des difficultés considérables lorsqu’il faudra faire face aux turbulences et autres répercussions susceptibles d’être provoquées par un resserrement de la politique monétaire de la Fed», commente Ayhan Kose, directeur du Groupe d’étude sur les perspectives de développement à la Banque mondiale.
Une contrainte supplémentaire alors que les effets de la baisse des cours du pétrole, qui devrait perdurer, se font attendre, la majorité des pays étant pourtant des importateurs. Certes l’on enregistre un ralentissement connexe de l’inflation mais la pénurie d’énergie et des infrastructures associées, les incertitudes politiques et les perturbations climatiques sont pointées comme des goulots d’étranglement qui corrodent les capacités du continent.
Toutefois, la persistance à la baisse des cours des matières premières devrait, indique le rapport, pousser les Etats à réorienter leurs politiques et investir dans des secteurs autres que ces dernières de sorte à réduire leur dépendance par des « politiques visant à mettre en place des mécanismes à même de faciliter la transition et les réformes à l’appui de la croissance de secteurs autres que celui des ressources naturelles. »
En Afrique subsaharienne, selon les prévisions, la croissance ralentira pour descendre à 4,2 %, rythme plus faible que prévu, principalement en raison de la réévaluation des perspectives au Nigéria et en Angola à la suite de la chute brutale des cours pétroliers, mais aussi en Afrique du Sud du fait des problèmes d’approvisionnement en électricité que le pays connaît en permanence. « Une croissance économique décevante pour la quatrième année consécutive » bien loin de celle de la Chine qui va se tasser à 7,1% et des 7,5% de l’Inde, le nouveau champion de la croissance mondiale.
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