Le G20 veut plus de croissance et lutter contre l'optimisation fiscale

Dimanche 16 Novembre 2014

Les chefs d'Etat qui représentent 85% de la richesse mondiale veulent accroître leur PIB de 2,1%, grâce à une meilleure coopération et des investissements dans les infrastructures. Ils affichent également leur volonté de lutter contre la fraude et l'optimisation fiscale.


Le G20 veut plus de croissance et lutter contre l'optimisation fiscale
Plus de croissance, plus de transparence fiscale, plus d'égalité hommes-femmes, plus de sécurité énergétique: les pays du G20 ont affiché d'ambitieux objectifs à l'issue du sommet de Brisbane, face à une conjoncture économique morose.
Les membres du G20, qui représentent 85% de la richesse mondiale, estiment pouvoir dégager un surplus de croissance de la valeur de leur PIB de 2,1% par rapport à sa trajectoire d'ici à 2018, à la faveur d'un millier de mesures décidées de concert pour doper l'investissement, le commerce et la concurrence.

Ajouter plus de 2.000 milliards de dollars au PIB des 20

Ces dernières permettront aux vingt pays les plus puissants de la planète d'accroître leur Produit intérieur brut "de plus de 2.000 milliards de dollars, et créeront des millions d'emplois", a précisé leur communiqué publié à l'issue de deux jours de sommet dans l'est de l'Australie.
Pour parvenir à cet objectif --supérieur à la croissance de 2% envisagée originellement--, sera notamment créée une plateforme de soutien aux investissements d'infrastructures, destinée à favoriser la communication entre gouvernements, secteur privé et banques de développement.
"Les bénéfices se feront sentir dans le monde entier", s'est félicité le Premier ministre australien Tony Abbott. La Banque mondiale ou encore l'ONG Oxfam lui ont fait écho, y voyant un soutien bienvenu pour réduire la pauvreté mondiale.

 Contre l'optimisation fiscale

"C'est beau d'avoir cet engagement de 2,1%, mais reste encore à le concrétiser. Notre tâche sera de surveiller pays par pays, mesure par mesure, la mise en œuvre du plan",avec des audits publics, a toutefois prévenu Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).
Les chefs d'État et de gouvernement se sont par ailleurs attaqués au dossier de la transparence financière, devenu brûlant après le récent scandale du "Luxleaks" sur les pratiques fiscales du Luxembourg.
Le G20 a affirmé dimanche encourager les efforts de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) contre l'optimisation fiscale des entreprises multinationales --un chantier qu'il souhaite voir achevé en 2015.
Avec pour objectif "la transparence sur les rescrits fiscaux, considérés comme des pratiques néfastes", selon le communiqué final: une mention explicite qui a fait l'objet d'âpres négociations, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.
La pratique du rescrit fiscal --qui permet à une entreprise de demander au préalable à une administration comment sa situation fiscale sera traitée-- était au cœur du "Luxleaks".
Éclaboussé, le nouveau président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, ancien Premier ministre luxembourgeois, s'est défendu dimanche à Brisbane, assurant avoir réclamé "la mise en place d'un système d'échange automatique d'informations sur le rescrit fiscal".

Les ONG restent sceptiques

Les annonces peinaient cependant à convaincre les ONG spécialisées. "Le G20 reconnaît les failles du système financier, mais ignore les vraies solutions", a déploré Financial Transparency Coalition, tandis que ONE déplorait "un manque d'audace".
"La proposition sur la table ne suffira pas à empêcher les pays pauvres d'être saignés à blanc", a abondé Oxfam, regrettant que les pays en développement n'aient pas voix au chapitre, alors que l'évasion fiscale représente pour eux "un manque à gagner de 100 milliards de dollars par an".
"Le Luxembourg, paradis fiscal notoire, participe aux négociations (...) mais le Sierra Leone --où le virus Ebola fait rage et où six entreprises multinationales bénéficient d'incitations fiscales équivalant à 8 fois le budget de la santé-- en est exclue", s'est indignée Winnie Byanyima, directrice d'Oxfam International.
Autre engagement annoncé dimanche par le communiqué final du G20: celui d'une coopération renforcée dans le secteur de l'énergie, dont les modalités seront définies en 2015, pour garantir des marchés énergétiques plus stables.
Le G20 a par ailleurs salué les efforts accomplis pour faire évoluer les règles sur les restructurations de dettes souveraines --ce dont s'est aussitôt réjouie l'Argentine, harcelée par des fonds vautours.
Enfin, les pays du G20 se sont mis d'accord pour "réduire de 25% d'ici à 2025 l'écart entre les taux d'emploi des hommes et des femmes", afin de permettre, "selon les circonstances nationales, à plus de 100 millions de femmes de rejoindre la population active".
"Parvenir à l'égalité des sexes exigera d'autres mesures (...) notamment pour surmonter les écarts de salaires" et d'accès "à la vie sociale et politique", a cependant averti Oxfam.
Latribune.fr
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