« Ces répercussions ne peuvent être que néfastes, avec la hausse vertigineuse des prix des hydrocarbures et des autres produits essentiels, y compris alimentaires, alors même que le monde continue encore de subir l’impact de la pandémie de Covid-19. » Telle est la réponse du chef de l’Etat sénégalais.
Macky Sall qui a accordé un entretien au jour l’Humanité, soutient que « naturellement, ce sont les économies les plus faibles, de surcroît, dépourvues de mécanismes de résilience conséquents, qui subiront le plus durement les effets économiques et sociaux de la guerre ». Cette situation, comme du reste celle née de la pandémie, dit-elle, nous rappelle la nécessité de gagner au plus vite la bataille de notre souveraineté alimentaire en investissant massivement dans l’agriculture et la transformation de nos produits agricoles.
C’est une des priorités essentielles du Sénégal avec le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (Pap2A) que nous avons adopté en septembre 2020 pour nous préparer à la relance économique post-Covid-19, rappelle le président Sall. Qui ajoute, dans la foulée, que le secteur agricole y occupe une place de premier choix, ce qui justifie la hausse du budget consacré à la campagne agricole, qui passe à 70 milliards de francs Cfa (107 millions d’euros) cette année, contre 60 milliards l’année dernière.
« Devant tant d’incertitudes et de facteurs aggravants (…), on ne peut rien exclure a priori. »
Il s’est prononcé sur un éventuel retour des émeutes de la faim qui avaient secoué l’Afrique en 2007 et 2008. Question soulevée par le journaliste de l’Humanité. Devant tant d’incertitudes et de facteurs aggravants d’une crise qui s’ajoute à une autre, soutient Macky Sall, on ne peut rien exclure a priori. C’est pourquoi, dit-il, il faut tout faire pour arrêter au plus vite ce conflit et s’asseoir autour de la table pour trouver une issue négociée à la crise. « La guerre, c’est la faillite de l’humanité. », fait-il savoir.
Par ailleurs, il rappelle que l’extrémisme religieux est un phénomène mondial qui peut revêtir une forme violente. « Il frappe partout, selon une ampleur, des formes et des modalités différentes. », explique le président de l’Ua.
« Notre sous-région n’y échappe pas. », avoue-t-il. Avant de souligner que depuis plus d’une dizaine d’années, l’Afrique s’y trouve confrontée, de la zone sahélo-saharienne jusqu’à la Corne de l’Afrique et en Afrique australe en passant par le bassin du lac Tchad. Aujourd’hui, pour lui, l’existence même de nos États est en jeu. « C’est pourquoi nous n’avons d’autre choix que de faire face par la riposte militaire, même si à elle seule elle ne suffit pas. La réponse à l’extrémisme violent doit aussi être éducative et économique. », affirme le président de l’Ua.
A l’en croire, il faut des armées étoffées en effectifs, bien entraînées et bien équipées, un objectif que tant d’années d’ajustements structurels n’ont pas permis, hélas, d’atteindre, regrette Macky Sall.
« Nous ne devons pas être seuls à combattre le terrorisme en Afrique. »
Il soutient, tout de même que « nous ne devons pas être seuls à combattre le terrorisme en Afrique ».
Il s’agit, selon lui, d’une responsabilité globale qui engage en particulier le Conseil de sécurité. Du reste, le Sénégal a, par exemple, toujours plaidé pour que la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), composée aujourd’hui de près de 15 000 éléments, soit dotée d’un mandat robuste et d’équipements conséquents lui permettant de combattre le djihadisme. Tel n’est pas le cas à ce jour, constate encore M. Sall. « Or, je ne crois pas que les groupes terroristes qui sévissent en Afrique puissent l’emporter sur une coalition militaire internationale suffisamment constituée en nombre, bien équipée et décidée à combattre. »
« L’Ua n’a pas la prétention de faire taire les armes mais quand le sort de l’humanité est en jeu, nous avons tous l’obligation d’appeler à la paix. »
Le président Sall précise que cet appel (A Vladimir Poutine - Ndlr) était à son initiative et que le président russe a bien voulu y donner suite sans tarder. « C’était un dialogue serein et courtois de près d’une demi-heure. Il a pris soin de m’écouter et m’a aussi expliqué sa version des facteurs explicatifs de la crise en indiquant qu’il restait ouvert au dialogue. », confie-t-il.
Pour lui, cette crise est majeure en ce sens qu’elle engage directement une grande puissance et fait réagir d’autres grandes puissances, les unes et les autres étant dotées des plus grandes capacités militaires du monde, y compris l’arme nucléaire.
« On peut imaginer les conséquences catastrophiques qu’un affrontement entre ces puissances engendrerait sur le monde entier. Une guerre qui éclate, on ne sait ni quand ni comment ça va se terminer, la particularité étant ici qu’elle implique directement une grande puissance avec un risque potentiel de dérapage. »
« Nous respectons le choix de chaque pays. De la même manière, nous nous attendons à ce que chaque pays respecte le nôtre. »
Personne n’a intérêt à ce que cette situation perdure, dit Macky Sall. Le quel déclare qu’il est donc du devoir de tous de s’impliquer pour l’arrêt du conflit et la recherche d’une solution négociée. Selon lui, l’Ua n’a pas la prétention de faire taire les armes mais quand le sort de l’humanité est en jeu, nous avons tous l’obligation d’appeler à la paix, parce que nous avons une humanité commune. « C’était cela le sens de mon initiative. », précise-t-il.
« Je dois d’abord dire que, dès le 24 février (date de l’invasion russe – Ndlr), en ma qualité de président en exercice de l’Ua, de concert avec le président de la commission de l’organisation, nous avons publié un communiqué appelant sans équivoque au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. », rappelle M. Sall. Précisant que s’agissant du vote du Sénégal, « il est dicté par nos propres impératifs nationaux ».
De son avis, quand une situation de cette nature éclate, notre pays se détermine suivant sa propre évaluation des faits, ses dynamiques internes et externes et selon l’évolution de la situation. « C’est ce que nous avons fait. » Du reste, renchérit-il, si le Sénégal s’est abstenu sur la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, il a voté quelques jours plus tard en faveur de la résolution du Conseil des droits de l’homme. « Nous respectons le choix de chaque pays. De la même manière, nous nous attendons à ce que chaque pays respecte le nôtre. », déclare, enfin le président Macky Sall.
Bassirou MBAYE
Macky Sall qui a accordé un entretien au jour l’Humanité, soutient que « naturellement, ce sont les économies les plus faibles, de surcroît, dépourvues de mécanismes de résilience conséquents, qui subiront le plus durement les effets économiques et sociaux de la guerre ». Cette situation, comme du reste celle née de la pandémie, dit-elle, nous rappelle la nécessité de gagner au plus vite la bataille de notre souveraineté alimentaire en investissant massivement dans l’agriculture et la transformation de nos produits agricoles.
C’est une des priorités essentielles du Sénégal avec le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (Pap2A) que nous avons adopté en septembre 2020 pour nous préparer à la relance économique post-Covid-19, rappelle le président Sall. Qui ajoute, dans la foulée, que le secteur agricole y occupe une place de premier choix, ce qui justifie la hausse du budget consacré à la campagne agricole, qui passe à 70 milliards de francs Cfa (107 millions d’euros) cette année, contre 60 milliards l’année dernière.
« Devant tant d’incertitudes et de facteurs aggravants (…), on ne peut rien exclure a priori. »
Il s’est prononcé sur un éventuel retour des émeutes de la faim qui avaient secoué l’Afrique en 2007 et 2008. Question soulevée par le journaliste de l’Humanité. Devant tant d’incertitudes et de facteurs aggravants d’une crise qui s’ajoute à une autre, soutient Macky Sall, on ne peut rien exclure a priori. C’est pourquoi, dit-il, il faut tout faire pour arrêter au plus vite ce conflit et s’asseoir autour de la table pour trouver une issue négociée à la crise. « La guerre, c’est la faillite de l’humanité. », fait-il savoir.
Par ailleurs, il rappelle que l’extrémisme religieux est un phénomène mondial qui peut revêtir une forme violente. « Il frappe partout, selon une ampleur, des formes et des modalités différentes. », explique le président de l’Ua.
« Notre sous-région n’y échappe pas. », avoue-t-il. Avant de souligner que depuis plus d’une dizaine d’années, l’Afrique s’y trouve confrontée, de la zone sahélo-saharienne jusqu’à la Corne de l’Afrique et en Afrique australe en passant par le bassin du lac Tchad. Aujourd’hui, pour lui, l’existence même de nos États est en jeu. « C’est pourquoi nous n’avons d’autre choix que de faire face par la riposte militaire, même si à elle seule elle ne suffit pas. La réponse à l’extrémisme violent doit aussi être éducative et économique. », affirme le président de l’Ua.
A l’en croire, il faut des armées étoffées en effectifs, bien entraînées et bien équipées, un objectif que tant d’années d’ajustements structurels n’ont pas permis, hélas, d’atteindre, regrette Macky Sall.
« Nous ne devons pas être seuls à combattre le terrorisme en Afrique. »
Il soutient, tout de même que « nous ne devons pas être seuls à combattre le terrorisme en Afrique ».
Il s’agit, selon lui, d’une responsabilité globale qui engage en particulier le Conseil de sécurité. Du reste, le Sénégal a, par exemple, toujours plaidé pour que la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), composée aujourd’hui de près de 15 000 éléments, soit dotée d’un mandat robuste et d’équipements conséquents lui permettant de combattre le djihadisme. Tel n’est pas le cas à ce jour, constate encore M. Sall. « Or, je ne crois pas que les groupes terroristes qui sévissent en Afrique puissent l’emporter sur une coalition militaire internationale suffisamment constituée en nombre, bien équipée et décidée à combattre. »
« L’Ua n’a pas la prétention de faire taire les armes mais quand le sort de l’humanité est en jeu, nous avons tous l’obligation d’appeler à la paix. »
Le président Sall précise que cet appel (A Vladimir Poutine - Ndlr) était à son initiative et que le président russe a bien voulu y donner suite sans tarder. « C’était un dialogue serein et courtois de près d’une demi-heure. Il a pris soin de m’écouter et m’a aussi expliqué sa version des facteurs explicatifs de la crise en indiquant qu’il restait ouvert au dialogue. », confie-t-il.
Pour lui, cette crise est majeure en ce sens qu’elle engage directement une grande puissance et fait réagir d’autres grandes puissances, les unes et les autres étant dotées des plus grandes capacités militaires du monde, y compris l’arme nucléaire.
« On peut imaginer les conséquences catastrophiques qu’un affrontement entre ces puissances engendrerait sur le monde entier. Une guerre qui éclate, on ne sait ni quand ni comment ça va se terminer, la particularité étant ici qu’elle implique directement une grande puissance avec un risque potentiel de dérapage. »
« Nous respectons le choix de chaque pays. De la même manière, nous nous attendons à ce que chaque pays respecte le nôtre. »
Personne n’a intérêt à ce que cette situation perdure, dit Macky Sall. Le quel déclare qu’il est donc du devoir de tous de s’impliquer pour l’arrêt du conflit et la recherche d’une solution négociée. Selon lui, l’Ua n’a pas la prétention de faire taire les armes mais quand le sort de l’humanité est en jeu, nous avons tous l’obligation d’appeler à la paix, parce que nous avons une humanité commune. « C’était cela le sens de mon initiative. », précise-t-il.
« Je dois d’abord dire que, dès le 24 février (date de l’invasion russe – Ndlr), en ma qualité de président en exercice de l’Ua, de concert avec le président de la commission de l’organisation, nous avons publié un communiqué appelant sans équivoque au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. », rappelle M. Sall. Précisant que s’agissant du vote du Sénégal, « il est dicté par nos propres impératifs nationaux ».
De son avis, quand une situation de cette nature éclate, notre pays se détermine suivant sa propre évaluation des faits, ses dynamiques internes et externes et selon l’évolution de la situation. « C’est ce que nous avons fait. » Du reste, renchérit-il, si le Sénégal s’est abstenu sur la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, il a voté quelques jours plus tard en faveur de la résolution du Conseil des droits de l’homme. « Nous respectons le choix de chaque pays. De la même manière, nous nous attendons à ce que chaque pays respecte le nôtre. », déclare, enfin le président Macky Sall.
Bassirou MBAYE