Economie africaine: L’impact des politiques publiques reste limité

Mercredi 24 Juin 2015

Contrairement à l’Asie où les politiques publiques ont montré leur efficacité, en Afrique surtout sa partie saharienne les choses semblent trainer le pas. Rares sont en effet les pays africains qui ont réussi à diversifier leur structure d’exportations de façon à s’éloigner des matières premières non transformées.


C’est presque une tautologie que de le dire, mais contrairement à l’Asie, la structure de l’économie africaine a peu changé au cours des cinq dernières décennies. Elle reste dominée par des activités primaires liées aux ressources naturelles et par les services, en particulier en Afrique subsaharienne. Et ce qui est étonnant dans tout ça, c’est que sur  la même période, l’Indonésie et la Thaïlande ont vu la part de l’agriculture dans leur PIB décroitre et celle des activités manufacturières progresser. En Afrique, en revanche, ces parts sont restées relativement stables, les activités manufacturières  étant sensiblement en recul en Afrique subsaharienne.
Les efforts visant à accroitre la compétitivité et à promouvoir la diversification des exportations n’ont pas encore permis à de nombreux pays africains de s’affranchir de leur dépendance ancienne vis-à-vis de la rente issu des matières premières et de l’aide publique  au développement. Rares sont en effet les pays africains qui ont réussi à diversifier leur structure d’exportations de façon à s’éloigner des matières premières non transformées. Plus des trois quarts des exportations sont constitués par une matière première unique dans huit pays, et par deux produits seulement dans sept pays.
Dix sept pays ont légèrement  diversifié leurs exportations : les trois quarts de leurs exportations se composent de plus  de dix produits. Certains pays restent largement tributaires de l’exportation d’un produit unique, comme le coton, les clous de girofle, les noix de cajou ou le thon. Cependant, le produit dominant est généralement issu  de l’extraction, et, dans la plupart des cas, il s’agit de pétrole. Néanmoins, certains pays pauvres en ressources minérales ont réussi à maintenir leur croissance en diversifiant leurs exportations. C’est notamment le cas de l’Ethiopie, du Rwanda, du Sénégal et de l’Ouganda, qui ont ouvert des secteurs à plus forte valeur ajoutée, ce qui contribue à leur transformation structurelle. Les perspectives économiques en Afrique 2014 ont également souligné les bons résultats enregistrés dans des secteurs où les entreprises locales participent activement aux chaînes de valeur mondiales.
De même, d’après les études disponibles, les structures de l’emploi évoluent peu. En Afrique subsaharienne, l’agriculture familiale reste la principale activité, même si les populations rurales peuvent parfois participer à d’autres activités. En Afrique de l’Est et dans la région du sahel, l’agriculture emploie les deux tiers de la population active. En Afrique subsaharienne, les entreprises familiales non agricoles constituent la deuxième source d’emplois par ordre d’importance, avec 22% des emplois selon les estimations. Si l’on ajoute les petites entreprises et l’emploi indépendant, la part du secteur informel s’élève à 28-36%.
 Pathé TOURE  
 
 
 
 
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