« L’étude menée par l’Usaid (2006) sur la chaîne de valeur mangue au Sénégal a permis d’identifier quelques défis que nous reprenons ici car ils sont toujours d’actualité », indique Dr Sidy Tounkara. Le chercheur à l’Ipar souligne ainsi que le premier défi que le secteur de la mangue au Sénégal doit relever est celui de la production et de la qualité. En effet, « la neutralisation de la mouche des fruits qui détruit la production (déclarée comme un fléau national) et autres ravageurs, l’apport de soins aux vergers et leur entretien et la formation technique des producteurs contribuent à réduire de manière significative les pertes post-récoltes tout en augmentant la production de mangue (Telemans, 2012) ».
Le deuxième défi, note le docteur dans la foulée, est celui du développement de la transformation industrielle à grande ampleur. En effet, explique M. Tounkara, la saisonnalité de la production (rupture d’approvisionnement par moments), le défaut de circuit d’approvisionnement approprié à prix abordable et stable, la méconnaissance du marché de la mangue transformée, le défaut de maîtrise de la conservation, la formation insuffisante des opérateurs, coût élevé des charges sont autant de goulots d’étranglements qui empêchent l’industrie de la transformation de mangue de prendre son envol.
Dans le même ordre d’idées, l’étude du chercheur de l’Ipar souligne que le troisième défi de la mangue au Sénégal a trait à la commercialisation à la fois de la matière première et des produits transformés. En ce sens, relève le document, les difficiles conditions de transport et de stockage, de conditionnement, le déficit de moyens de la Direction de la protection des végétaux (Dpv) pour mieux faire son travail de contrôle phytosanitaire et de la conformité aux normes d’exportations sont autant de facteurs qui plombent la dynamique de commercialisation de la mangue sénégalaise.
De plus, à l’en croire, le manque d’informations en temps réel, pour l’exportateur, sur le prix de vente de la mangue appliqué par l’importateur qui paie l’exportateur après déduction des charges, les commissions et autres frais ne plaident pas en faveur de la rentabilité des exportations.
Pour le Dr Tounkara, le quatrième défi consiste à mettre en place une gouvernance des acteurs et des institutions capables d’impulser une nouvelle dynamique au secteur de la mangue au Sénégal. A ce titre, suggère-t-il, l’existence d’institutions publiques et privées dotées seulement d’un statut consultatif pourrait être améliorée.
Le manque d’implication des organisations professionnelles en termes d’orientations politiques stratégiques et de décisions, le manque de coordination du secteur, le problème de la certification des produits pour l’exportation sont des contraintes qui peuvent être surmontées de manière participative et inclusive, trouve le chercheur. Selon lequel, l’Interprofession des acteurs de la mangue du Sénégal (Iams) peut jouer un rôle fédérateur majeur dans ce sens à condition qu’elle en ait les moyens.
Par ailleurs, renseigne le document, même si certaines grandes exploitations ont pu mettre en place de bonnes pratiques agricoles, des mesures d’hygiène et de traçabilité des produits, les petits producteurs risquent de « disparaître » de la filière mangue s’ils ne sont pas aidés et structurés en groupements beaucoup plus professionnels avec des techniques de production mises à jour, etc. « D’ailleurs, ces petits producteurs semblent être les plus durement touchés par la crise de la Covid-19 », relève enfin Dr Tounkara.
Bassirou MBAYE
Le deuxième défi, note le docteur dans la foulée, est celui du développement de la transformation industrielle à grande ampleur. En effet, explique M. Tounkara, la saisonnalité de la production (rupture d’approvisionnement par moments), le défaut de circuit d’approvisionnement approprié à prix abordable et stable, la méconnaissance du marché de la mangue transformée, le défaut de maîtrise de la conservation, la formation insuffisante des opérateurs, coût élevé des charges sont autant de goulots d’étranglements qui empêchent l’industrie de la transformation de mangue de prendre son envol.
Dans le même ordre d’idées, l’étude du chercheur de l’Ipar souligne que le troisième défi de la mangue au Sénégal a trait à la commercialisation à la fois de la matière première et des produits transformés. En ce sens, relève le document, les difficiles conditions de transport et de stockage, de conditionnement, le déficit de moyens de la Direction de la protection des végétaux (Dpv) pour mieux faire son travail de contrôle phytosanitaire et de la conformité aux normes d’exportations sont autant de facteurs qui plombent la dynamique de commercialisation de la mangue sénégalaise.
De plus, à l’en croire, le manque d’informations en temps réel, pour l’exportateur, sur le prix de vente de la mangue appliqué par l’importateur qui paie l’exportateur après déduction des charges, les commissions et autres frais ne plaident pas en faveur de la rentabilité des exportations.
Pour le Dr Tounkara, le quatrième défi consiste à mettre en place une gouvernance des acteurs et des institutions capables d’impulser une nouvelle dynamique au secteur de la mangue au Sénégal. A ce titre, suggère-t-il, l’existence d’institutions publiques et privées dotées seulement d’un statut consultatif pourrait être améliorée.
Le manque d’implication des organisations professionnelles en termes d’orientations politiques stratégiques et de décisions, le manque de coordination du secteur, le problème de la certification des produits pour l’exportation sont des contraintes qui peuvent être surmontées de manière participative et inclusive, trouve le chercheur. Selon lequel, l’Interprofession des acteurs de la mangue du Sénégal (Iams) peut jouer un rôle fédérateur majeur dans ce sens à condition qu’elle en ait les moyens.
Par ailleurs, renseigne le document, même si certaines grandes exploitations ont pu mettre en place de bonnes pratiques agricoles, des mesures d’hygiène et de traçabilité des produits, les petits producteurs risquent de « disparaître » de la filière mangue s’ils ne sont pas aidés et structurés en groupements beaucoup plus professionnels avec des techniques de production mises à jour, etc. « D’ailleurs, ces petits producteurs semblent être les plus durement touchés par la crise de la Covid-19 », relève enfin Dr Tounkara.
Bassirou MBAYE