Afrique de l'Ouest: La CEDEAO réfléchit à une hausse des taxes

Vendredi 11 Juillet 2014

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) tient à Ouagadougou, les 10 et 11 juillet 2014, la 55e réunion du comité technique commerce, douane et libre circulation pour une taxation forte des produits du tabac en Afrique de l'Ouest.


Afrique de l'Ouest: La CEDEAO réfléchit à une hausse des taxes
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) veut réduire la consommation du tabac dans les Etats membres. Elle entend donc imposer des taxes plus fortes sur ces produits. En effet, les taxes appliquées par les pays de la région représentent moins de 40% du prix de vente des cigarettes. Dans les autres espaces économiques, ces taxes sont supérieures à 65%. Or, la convention-cadre de lutte contre le tabac de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ratifiée par les 15 Etats membres, indique que ce taux doit être égal à au moins 70%. Au Burkina Faso par exemple, la taxe de 45% anéantit les effets des directives prises pour favoriser l'intégration économique. Le chiffre d'affaires annuel de la filière est passé de 24,8 milliards en 2006 à 36,3 milliards de FCFA en 2010, mais ne génère que 1,19% des recettes fiscales. L'atelier de ce jeudi 10 juillet 2014, vise à adopter un projet de directive sur l'harmonisation de la taxation des accises sur les produits du tabac dans les pays de la CEDEAO. Organisé en collaboration avec la coopération allemande GIZ, il regroupe les experts des administrations fiscales, douanières et sanitaires, ainsi que des cadres de la CEDEAO et l'UEMOA. Ils vont également s'accorder sur une liste communautaire de produits et de services à exonérer de la Taxe sur la valeur ajoutée.
Le conseiller technique du ministre de la Santé, Siaka Banon, a rappelé que selon le rapport sur la santé dans le monde de l'OMS de 2010, une augmentation de 50%, des droits d'accise sur le tabac rapporterait plus de 700 milliards de FCFA (1,4 milliard US) de fonds supplémentaires dans 22 pays à faible revenu. Il a également indiqué qu'en augmentant les taxes, l'on réduira la consommation parmi les groupes à faible revenu et l'on empêchera les jeunes de commencer à fumer.
Pour le directeur des douanes de la CEDEAO, Salifou Tiemtoré, les tabacs et les cigarettes constituent des produits de grande consommation dans l'espace communautaire. « La quasi-totalité des Etats possède une ou plusieurs unité(s) de fabrique de cigarettes et les chiffres d'affaires réalisés par les entreprises s'élèvent à plusieurs millions de dollars », a-t-il précisé.
Quant au directeur exécutif du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES), Abdoulaye Diagne, il pense que le faible niveau des taxes, la jeunesse de la population ouest-africaine et les politiques répressives contre le tabac dans les pays développés, ont fait des pays de la région de véritables cibles pour l'industrie du tabac. « Ces effets montrent qu'une réforme de la taxation de ces produits est urgente et doit figurer en tête des priorités des décideurs politiques des Etats membres de la CEDEAO et de l'UEMOA », a-t-il émis. Car, a-t-il poursuivi, le tabagisme est l'une des plus grandes menaces actuelles à la santé mondiale et constitue un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires. « Le tabagisme, responsable de plus de six millions de morts par an, est devenu l'un des principaux défis pour l'ensemble des pays du monde », a-t-il conclu.
Sidwaya Quotidien
Actu-Economie


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