Afrique de l'Ouest: Ebola au Liberia - Aux grandes épidémies les traitements de choc

Jeudi 21 Août 2014

Ebola ! Que faire pour arrêter l'hémorragie, au propre comme au figuré, car depuis son apparition il y a quelques mois en Guinée, la « peste rouge » est, parmi les épidémies, celle qui pose le plus de défis depuis l'apparition de la maladie il y a 40 ans ?


Avec sa très grande virulence, sa mortalité très importante et ses symptômes « impressionnants », le virus Ebola est devenu l'une des pires incarnations de la peur d'un danger biologique.
Imaginez un virus pandémique qui provoquerait à lui seul et via les moyens de transport modernes un désastre à l'échelle mondiale. C'est ce qui a valu à cette peste rouge d'être le « sujet principal » de nombreux scénarios de films catastrophe.
Sauf que maintenant et pour notre plus grand malheur, la réalité est sur le point de rejoindre, voire de dépasser, la fiction. En effet, la menace se précise tandis que sur le terrain les choses vont de mal en pis.
L'épidémie se répand comme une éclaboussure sanguinolente et rien ne semble pouvoir enrayer la propagation du mal, qui s'est emparé de quatre pays (Guinée, Liberia, Sierra Leone, Nigeria) et entretient la crainte dans toute la région ouest-africaine.
Depuis, c'est la psychose sur tout le continent, où chaque Etat, avec les moyens du bord, tente de juguler cette hémorragie foudroyante qui a fait au moins 1229 morts sur 2240 cas (confirmés, suspects ou probables) selon le dernier bilan de l'OMS.
Fermeture des frontières avec les pays touchés, annulation de rencontres internationales, mesures d'hygiène drastiques ou interdiction de consommer certains animaux sauvages. Tout est bon pour barrer la route à la pandémie qui nous menace.
En première ligne, le Liberia reste le pays le plus touché avec 466 cas. Acculées par l'ampleur de l'épidémie, les autorités ont décidé de frapper fort, décrétant un couvre-feu général à partir de ce mercredi et la mise en quarantaine de deux quartiers urbains.
Mais voilà ! Malgré les efforts accrus et des mesures, notamment d'hygiène, de plus en plus draconiennes, les habitudes ont la vie dure : on assiste ainsi à déni persistant de la maladie associé à des pratiques funéraires traditionnelles et au non-respect des consignes sanitaires, le tout enrobé dans un sentiment de défiance à l'égard du pouvoir ;
c'est là cocktail détonnant qui a explosé pas plus tard que la semaine dernière avec l'attaque d'un centre d'isolement par une foule armée de gourdins et d'armes blanches avec à la clé vandalisme, pillage et libération de patients porteurs de la maladie.
L'incident illustre la gravité du déni qui, pour le coup, a frisé l'inconscience. Et il justifie à lui seul les dernières mesures gouvernementales, notamment la mise en quarantaine du quartier où il s'est déroulé.
C'est donc la mort dans l'âme que la présidente Ellen Johnson Sirleaf a dû se résoudre à employer la manière forte, sacrifiant au passage des libertés publiques si durement acquises. Sans doute un mal pour un bien. A condition que ses électeurs lui pardonnent ce fâcheux tour de force.
L’Observateur Paalga
Actu-Economie


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