Afrique: Sommet Etats-Unis-Afrique - Les grandes décisions

Vendredi 8 Août 2014

Ouvert le 4 août 2014 à Washington, le premier Sommet entre les Etats-Unis et l'Afrique s'est achevé le mercredi 6 août dernier. Le président américain Barack Obama et les dirigeants du continent africain dont le président du Faso, Blaise Compaoré, ont pris plusieurs décisions visant à renforcer leurs partenariats.


«Investir dans la prochaine génération," c'est autour de ce thème que se sont réunis, trois jours durant, dirigeants africains et américains à Washington. Il s'est agi de converger des vues pour léguer aux générations futures des pays de paix, de sécurité, de bonne gouvernance et de développement économique.
Selon les organisateurs, le Sommet a permis de renforcer les relations entre les Etats-Unis et l'Afrique et de converger les intérêts.
Il est envisagé l'accroissement des activités commerciales entre les États-Unis et l'Afrique et des investissements américains en Afrique. Les Américains, à travers, leur président ont manifesté leur engagement à contribuer à la sécurité de l'Afrique, son développement démocratique et à l'épanouissement de son peuple.
Pour assurer un meilleur avenir à la génération future africaine, les participants ont souhaité voir dans avancées dans les domaines clés tels que le commerce et l'investissement, l'éducation et la jeunesse, la paix et la sécurité.
Les dirigeants ont discuté du potentiel de l'Afrique en tant que nouveau centre de la croissance mondiale qui crée plus d'opportunités pour ses habitants que n'importe quel autre continent.
Le défi, ont-t-ils cependant reconnu, c'est de s'assurer que le potentiel profite à tous les habitants de l'Afrique, condition sine qua non pour le renforcement de la stabilité et la démocratie.
Ils se sont engagés à redoubler d'efforts pour contrôler l'épidémie du virus Ebola en Afrique de l'Ouest, à travailler ensemble pour partager leur expertise et à œuvrer pour une jeunesse africaine sans Sida.
Priorité à la jeunesse
Les participants ont également planché sur les opportunités de promouvoir le développement des compétences en particulier dans la science, la technologie, la recherche et l'innovation, et de créer des emplois pour les jeunes.
L'objectif étant de leur permettre de soutenir la croissance économique et promouvoir le civisme et des institutions publiques fortes.
A Washington, les dirigeants africains ont annoncé des engagements en faveur de la jeunesse. Ainsi le Bénin a confié s'être engagé à recruter 15 000 jeunes en 2015 pour combler des postes de fonctionnaires. Le Burkina Faso a annoncé un projet d'investissement au profit de la jeunesse.
Ce projet donne l'opportunité à 46 800 jeunes hommes et femmes de trouver un emploi durable sur le marché du travail.
La Commission de l'Union africaine s'est engagée à redoubler d'efforts pour offrir des possibilités d'éducation à la jeunesse et faire appliquer la Charte africaine de la jeunesse, en exhortant les États membres à examiner le plan de la Décennie africaine de la jeunesse.
Elle a promis de proposer pour adoption par les États membres d'une déclaration et d'un plan d'action sur l'emploi, l'éradication de la pauvreté, et le développement inclusif, avec une attention particulière sur les jeunes et les femmes.
Cela se fera lors du prochain Sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine à Ouagadougou en septembre 2014.
Le président Obama a salué les progrès réalisés dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture (PDDAA) en Afrique et les engagements de l'Afrique sur la sécurité alimentaire.
L'agriculture, la nutrition et la sécurité alimentaire constitueront des priorités dans le programme commun des gouvernants, tous engagés d'ailleurs à redoubler d'efforts pour promouvoir la résilience et accroître la capacité des communautés vulnérables face au changement climatique.
Dans le domaine énergétique, la rencontre de Washington a apprécié l'Initiative « Energie pour l'Afrique » du président Obama et a décidé d'intensifier les efforts conjoints pour doubler l'accès à l'électricité en Afrique.
Américains et Africains ont souligné l'importance des projets énergétiques régionaux pour favoriser l'intégration économique régionale et la nécessité de fournir de l'électricité aux zones rurales reculées.
A cet effet, le président Obama a promis 300 millions de dollars d'aide par an pour accroitre la capacité de l'Afrique en matière d'énergie ; l'objectif global étant l'atteinte de 30 000 MW.
Par ailleurs, les dirigeants ont décidé d'intensifier les efforts pour booster le commerce intra-africain. Et cela grâce au renforcement des capacités commerciales, l'intégration régionale par l'adoption des réformes juridiques et réglementaires permettant de lever les obstacles à la libre circulation des biens et des services, et l'amélioration de la capacité de l'Afrique à répondre aux normes internationales.
Barack Obama a annoncé l'augmentation de plates-formes de commerce et d'investissement à travers le continent, ainsi qu'une aide au renforcement des capacités commerciales.
Barack Obama et ses hôtes ont convenu du renouvellement pour le long terme de l'Accord amélioré sur le libre accès au marché américain de certains produits africain dit African Growth Opportunity Act (AGOA). Ils se sont engagés à travailler ensemble pour accroître son utilisation par les pays africains.
Les dirigeants ont également noté la nécessité d'accroître les investissements des États-Unis en Afrique tout en saluant l'annonce faite de 14 milliards de dollars de nouveaux contrats avec le secteur privé américain.
Au cours des deux prochaines années, l'Afrique peut attendre, selon Obama, 7 milliards de dollars, dans le cadre de la campagne Doing Business qui vise à soutenir le commerce et l'investissement américains en Afrique.
De nouveaux investissements et la promotion de l'industrialisation sont envisagés. L'Afrique et l'Amérique ont affirmé l'importance de travailler ensemble pour veiller à ce que les négociations sur l'après-2015, date butoir des OMD, du programme de développement mette l'accent sur « des objectifs clairs et mesurables ».
D'ores et déjà, le président américain a salué l'engagement de l'Afrique à développer une position et pour sa vision à long terme décrite dans «l'Agenda 2063: L'Afrique que nous voulons."
Promouvoir la paix et la stabilité régionale
Bien que l'Afrique se développe économiquement, les conflits, la criminalité et le terrorisme continuent de menacer de nombreuses communautés et freiner la prospérité du continent, ont regretté les chefs d'Etat et de gouvernement.
C'est pourquoi ils ont pris la décision de s'attaquer aux causes profondes des conflits, de renforcer les mécanismes de leur prévention et les capacités de maintien de la paix.
Le Sommet a permis au président Obama de louer le leadership africain dans la réponse aux crises tout en réaffirmant l'engagement de l'Amérique à être un partenaire solide pour affronter les défis de la paix et de la sécurité.
Les Etats-Unis se sont engagés, au cours des trois à cinq prochaines années, pour renforcer les capacités des armées africaines à déployer rapidement des soldats de la paix en réponse aux nouveaux conflits. Ils ont promis de contribuer à adopter une approche stratégique de renforcement des capacités des institutions de sécurité civile et militaires.
Reconnaissant les pertes dues aux flux financiers illicites et à la corruption, pour le continent et ses habitants, le Sommet a décidé de la mise en place d'un groupe de travail de haut niveau pour élaborer un plan d'action dans ce domaine.
Investir dans les femmes
Convaincus que le développement des pays passe par les femmes les leaders africains et américains ont décidé de travailler à une plus grande participation des femmes au sein des gouvernements, de la sphère économique, et de la société civile. Ils entendent également œuvrer à protéger les femmes et les filles contre la violence fondée sur le sexe.
La promotion de l'autonomisation économique des femmes par l'amélioration de l'accès aux marchés et aux capitaux, le renforcement des systèmes juridiques pour protéger leurs droits et leurs chances, l'éducation des filles sont autant entre autres des actions envisagées dans ce domaine.
Les États-Unis ont aussi pris l'engagement de soutenir davantage la participation des femmes dans les activités de consolidation de la paix, de développement de leurs propres entreprises et d'appuyer les efforts des parlementaires pour promouvoir les droits des femmes.
En somme, Américains et Africains ont réitéré la nécessité d'intensifier la coopération pour promouvoir les intérêts de sécurité communs, l'accroissement de la prospérité des États-Unis et des pays africains, le bien-être et la liberté des peuples.
Un suivi des engagements pris a été recommandé par les participants. Avant de se quitter l'hôte de la rencontre, a annoncé l'institutionnalisation, désormais, du Sommet États-Unis-Afrique.
A ce sommet, des activistes, munis de mégaphones, banderoles et de pancartes ont eux aussi distillé, dans la rue, des messages pour plus de démocratie et de liberté sur le continent noir.
Sidwaya Quotidien/allafrica.com
 
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