Un sommet européen dans l'ombre de l'entre-deux-tours

Dimanche 30 Avril 2017

Officiellement, le second tour des élections n'a pas été discuté entre les 27 dirigeants européens lors d'un sommet consacré aux négociations sur le Brexit.


Depuis une semaine, l'élection présidentielle française ressemble à un référendum : pour ou contre l'Union européenne ? D'un côté, Emmanuel Macron, qui fait applaudir l'Europe  dans ses meetings et parle d'amélioration des institutions ; de l'autre, Marine Le Pen, qui fait retirer le drapeau européen et évoque une sortie de l'euro ou de l'UE. Les élections du 7 mai, c'est un "choix européen", a résumé à Bruxelles François Hollande  à l'entrée d'un sommet européen à 27 dédié au Brexit. Face "au risque majeur" que représente l'élection de Marine le Pen à l'Élysée, le chef de l'État a profité de sa dernière conférence de presse dans le bâtiment du Conseil européen pour faire un plaidoyer pour l'Europe. Et encourager, de nouveau, les Français à choisir le bulletin Emmanuel Macron.
Ses collègues européens sont restés, au contraire, très réservés sur les élections françaises, préférant se consacrer exclusivement au sujet du jour : l'adoption de lignes directrices pour les négociations sur la sortie de la Grande-Bretagne. "Personne n'a parlé des élections en France ", a ainsi affirmé, catégorique, le président du Parlement européen Antonio Tajani en conférence de presse, refusant de s'engager sur la question de savoir si le vote du 7 mai était "un référendum pour ou contre l'Europe". Quant à la chancelière allemande, elle a gardé une certaine retenue à l'issue du sommet. "J'ai ma préférence", a-t-elle affirmé, mais ce sera aux "citoyens français de décider".

L'inconnue Marine Le Pen

Cependant, malgré les déclarations d'usage, on s'active. Angela Merkel a été l'une des premières à apporter un soutien direct à Emmanuel Macron, comme plusieurs autres dirigeants de l'Union européenne, dont les principaux ténors des institutions, Jean-Claude Juncker et la cheffe italienne de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Un fait inédit pour des institutions traditionnellement peu enclines à se mêler des élections dans un État membre. "Il y a une inquiétude", explique une diplomate d'un pays fondateur de l'Union. "Si c'est Emmanuel Macron, on sait ce qui se passera, il y aura des rencontres avec les autres chefs d'État, puis il fera son premier Conseil européen ; si c'est Marine le Pen, on ne le sait pas."
Ainsi, dans le cercle européen, le scénario d'une victoire de Marine le Pen fait craindre le pire. Mais les dirigeants de l'Union semblent rester confiants dans les sondages qui annoncent toujours une nette victoire pour Emmanuel Macron. "Selon les sondages, elle ne va pas gagner", a ainsi glissé le président du Parlement européen. À ces sondages qui montrent la candidate à près de 40 % en France, le dirigeant de l'institution a opposé deux autres enquêtes d'opinion publiées ce vendredi : le sondage Eurobaromètre, selon lequel 53 % des Français interrogés estiment que l'Europe est "une bonne chose". Et le sondage de Yougov/TheTimes, qui indique qu'une majorité de Britanniques regrettent d'avoir choisi la voie du Brexit.
Lepoint.fr
Actu-Economie


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