SENEGAL : les autorités veulent renforcer la carte universitaire et diversifier l’offre de formation

Mercredi 26 Septembre 2018

La mise en place de l’Institut des sciences et techniques avancées (ISTA), qui s’inscrit dans la dynamique des actions entreprises pour mettre en œuvre les décisions présidentielles 7 issues de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur (CNAES), les autorités sénégalaises veulent renforcer la carte universitaire pour favoriser l’accès, diversifier l’offre de formation et assurer la qualité de l’enseignement supérieur et donner un nouvel élan à la recherche, a indiqué le professeur Mary Teuw Niane, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.


SENEGAL : les autorités veulent renforcer la carte universitaire et diversifier l’offre de formation
En plus des efforts pour le développement des infrastructures de recherche, de nombreuses initiatives sont en cours pour une meilleure gouvernance de la recherche par l’érection de laboratoires mixtes de recherche, la mise sur pied d’un cadre national de coordination de la recherche, le développements de documents de politique dont celui de promotion de la culture scientifique, de la stratégie nationale STI, a-t-il notamment dit lundi au démarrage d’un atelier de validation internationale des programmes de formation et de recherche de l’ISTA ouvert lundi à Saly-Portudal.

Selon lui, la ‘’Cité du Savoir’’ sera une ’’Cité du donner et du recevoir’’. C’est ce qui, à l’en croire, explique la ‘’démarche participative et inclusive’’ qui a été empruntée tout le long du processus qui a commencé par la mise en place des groupes de travail avec des enseignants-chercheurs et experts des différentes universités et écoles sénégalaises.

‘’Il est ainsi attendu des universitaires et scientifiques africains qu’ils se mobilisent à côté des décideurs publics, les acteurs privés et les populations et contribuent de manière significative à l’émergence du Continent par la transformation structurelle de nos économies’’, a-t-il fait savoir, ajoutant que cet effort ‘’commun et solidaire’’ attendu pour le développement du continent africain se traduit déjà dans la volonté de tous de construire ces formations qui vont, sans aucun doute, jouer ‘’un rôle majeur’’ dans l’émergence des pays africains et l’attractivité de leur offre d’enseignement supérieur et de recherche.

Le numérique et les sciences émergentes sont une chance pour l’Afrique et particulièrement pour sa jeunesse, a fait valoir le ministre sénégalais de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, pour qui, la dividende démographique prend ici tout son sens avec surtout la jeunesse, le nombre et la rencontre avec les technologies du nouveau siècle constituent un ferment, un catalyseur pour démultiplier la créativité, l’esprit d’innovation et la création d’entreprises basées sur ces nouvelles technologies.

‘’De partout, en Afrique, surgissent spontanément des inventions, des innovations faites très souvent par des jeunes. Ils sont des techniciens, des titulaires de licences ou de masters, des ingénieurs, des titulaires de doctorat ! Des politiques doivent être élaborées pour que ces mares, ces étangs, deviennent des ruisseaux impétueux qui alimentent les rivières qui à leur tour se déverseront dans des fleuves dont les crues impétueuses arroseront tout le Continent. Un continent qui alors pourra se mettre à l’abri de la calamité de l’ignorance et entamer une ère de prospérité fondée sur sa jeunesse, une jeunesse bien formée, consciente de son rôle et de sa place dans la société’’, a insisté. Mary Teuw Niane, pour qui le rêve est permis.

‘’Mais il ne s’agit pas ici seulement d’un rêve mais d’une réalité aussi dramatique que fantastique. L’Afrique passive qui observe, sera l’Afrique asservie des temps modernes, une partie du Ghetto du village planétaire. A l’image des années soixante, où empêtrée souvent dans un dilemme existentiel, certains ont consciemment refusé de s’approprier la science et la technologie qu’ils considéraient comme une compromission conduisant à une dilution dans la civilisation de l’Universel. Ils ont cru que c’était la meilleure manière de sauvegarder son identité, d’exister et de rester soi-même, mais au final, après plusieurs décennies d’indépendance, ils ont abouti à une désillusion : non seulement ils ne sont plus eux-mêmes mais ils n’ont pas aussi eu un gain substantiel dans leur idéal de bien-être’’, a déclaré le professeur Niane.

Sa conviction est que tout le continent africain doit s’engager dans le numérique et les sciences et technologies émergentes par une réorientation du système éducatif (du préscolaire au secondaire), du système de formation professionnelle, de l’enseignement supérieur, du système de recherche et d’innovation, vers les STEM, vers ces nouvelles sciences et technologies et contribuer ainsi à leur intégration dans les priorités de développement contenues dans les plans d’émergence économique, sociale et culturelle des pays africains.

Le Sénégal a pris la mesure des défis que le numérique et les sciences et technologies émergentes posent. Il dispose d’un Centre d’Excellence en mathématiques, informatique et TIC (le MITIC à Saint Louis), d’une université virtuelle, bientôt recevra un super calculateur de 537 tera flops et est en train de construire la Cité du Savoir, dont certaines composantes seront fonctionnelles dès décembre 2018, et qui constituera la base de formation de compétences de haut niveau et de production d’innovations dans le numérique, les sciences et technologies émergentes.

‘’Son Excellence le Président de République monsieur Macky Sall a pris les décisions de créer le parc technologique dans la nouvelle ville en construction de Diamniadio situé à 30 km de Dakar et vient d’allouer comme dotation initiale d’un milliard de francs CFA pour supporter les startups numériques dans le cadre de la création d’emplois rapides pour les jeunes et les femmes.

Ce qui se joue sous nos yeux, c’est l’avenir de la jeunesse africaine, le futur de notre Continent. Nous avons la possibilité de construire une économie qui nourrit les êtres humains et les animaux, qui fait travailler l’écrasante majorité de la population africaine, qui donne à chaque africaine et à chaque africain un sentiment de haute estime de soi et de bonheur correspondant à l’idée qu’il se fait de son bien-être. Ainsi les africains ne viendront-ils plus alors grossir les rangs des naufragés de la Méditerranée et la famine ne sera plus qu’un vieux souvenir que les livres d’histoire rapporteront aux enfants.

‘’Tirons les leçons de ces erreurs du passé, portées par des intellectuels souvent de bonne foi, mais perdus par leur attachement à la préservation de l’identité africaine qui n’existe que comme une idée métaphysique. Au Sénégal il a fallu revenir sur une décision politique de renoncer à l’utilisation du nucléaire civil et aussi sur des dispositions législatives qui interdisaient de fait la recherche en biotechnologie et l’utilisation des OGM’’, a conclu M. Niane.

Serigne Makhtar Fall



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